Patchwork subjectif tiré des écrits de Pierre F. Gonod (voir son site)
"Prévision et prospective traitent toutes les deux de l'incertitude, mais la première dégage des certitudes (déterministes ou aléatoires), la seconde des anticipations sur des advenirs (dans les conditions d'incertitude qualitative ou/et quantitative »
« Typologie :
- Type 1. Prévision à contenu déterministe, et quasi-mécaniste. C'est le domaine de la certitude. Il s'agit de processus dont les lois de transformations ou de mouvements sont connues et quantifiables. (…)
- Type 2. Prévision aléatoire, stochastique. Là aussi les lois de transformation sont connues ainsi que leurs équations conditionnelles. (…)
- Type 3. Certitude qualitative et incertitude quantitative. L'orientation des processus est connue mais ne peut être assortie d'un jeu de probabilités de leur réalisation. (…)
- Type 4. Incertitude qualitative et quantitative. Il est impossible de connaître les alternatives des futurs. »
« Ainsi quand on questionne des experts sur des éventualités futures et qu'on leur demande d'estimer leurs probabilités de réalisation, d'abord les experts ne diront pas qu'ils ne savent pas, ensuite ils auront tendance à affecter d'une faible probabilité les fortes incertitudes. Par ailleurs les économètres construiront des modèles sur la base des variables qu'ils savent quantifier, excluant les autres, qu'on rejettera dans le fourre-tout du facteur résiduel. Mais cela conduira quand même à des prévisions... La reconnaissance de l'incertitude est essentielle pour la pratique prospective. »
« Dans une époque de grandes turbulences, de renouvellement des structures, il y a des événements inopinés qui émergent. L'expression de Pierre Massé sur "les faits porteurs d'avenir" a fait fortune. Mais personne n'a jusqu'alors indiqué comment on pouvait les repérer. Parce que scientifiquement c'est impossible. »
« Les incertitudes du futur sont le produit de celles du présent, du passé, et des advenirs. »
« L'avenir est imprévisible. La chance en fait partie. Elle est souvent assimilée au chaos. Une distinction théorique doit cependant être notée. Un processus est indéterminé quand des conditions littéralement identiques peuvent aboutir à des résultats différents. On parle alors de chance. En contraste un processus est chaotique si les conditions initiales sont indistinguables. Ici de très petites différences initiales peuvent s'amplifier considérablement et provoquer des différences énormes des résultats. La distinction théorique est importante, mais il est difficile de la mettre en pratique, en raison de l'impossibilité de cerner les conditions initiales. On parlera alors indifféremment de chance ou de chaos. »
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