29 nov. 2021

LE COURAGE DES OISEAUX

Si seulement, tu avais le courage des oiseaux qui chantent dans le vent glacé, 
Si seulement, tu osais, immobile et stoïque,
Ne rien attendre, ne rien espérer,
Juste résister et persister. 

Alors, ton regard tourné vers le futur,
 
Tu pourrais, tranquillement et posément,
Ne pas faillir, ne pas oublier,
Être là, intensément présent. 
 
Mais comme une feuille ballottée par le vent, 
Tu ne sais que voler et bouger,
Tu oublies le pourquoi et le comment,
Tu te retrouves là où tu ne voulais pas. 
Aussi, sans futur ni passé, 
Tu pleures tes illusions perdues,
Tu cries après un Dieu absent.
Ah, si seulement tu avais eu le courage des oiseaux qui chantent dans le vent glacé.

27 nov. 2021

DÉPASSEMENT


Ce que j’ai pensé ou rêvé,
Ce que j’ai aimé ou haï,
Ce que j’ai touché ou manqué,
L’oublier pour imaginer ma vie,
Et habiter le champ des possibles. 
 
Ne rien perdre de ce qui n’a pas eu lieu,
Ne rien abandonner,
Ne pas faire de concessions,
Ni à ce qui n’est pas ici, ni à ce qui l’est,
Ne renoncer ni à mes rêves, ni à mes actes.
Dualité du latent et du présent,
Du pas encore et du déjà là.
Tension de l’entre-deux.

© Robert Branche 

(Photographie prise dans le nord du Québec) 

25 nov. 2021

PAR HASARD ET POUR RIEN

Nouveau livre à venir…

Début 2022, je publierai un nouveau livre.
J’aurai l’occasion dans quelques semaines de vous en dire plus… 
D’ici-là, je vais diffuser très régulièrement des poèmes que j’ai écrits ces dernières années, et dont bon nombre résonnent avec lui. Le premier qui se trouve ci-dessous porte le même titre que mon livre à venir … et ce n’est pas une coïncidence !



PAR HASARD ET POUR RIEN
 
Il est des cris dans la nuit
Qui sont des cris impossibles. 
Il est des cris dans la nuit
Qui sont des cris inutiles.
Car au matin, il faudra bien,
Sans raison ni évidente, ni valable,
Se lever pour poursuivre le chemin de sa vie. 
Un jour, parfois, on comprend, 
Se questionner ne sert à rien,
Et il ne sert à rien de vivre.
Personne n’a jamais décidé,
Voulu, ni attendu celui que l’on est,
Construit au hasard, chocs des rencontres,
Là, juste parce que c’est advenu.

Alors fort de cette incertitude totale,

Vide de sa propre existence,

On peut enfin,

Sans pression, sans attente,

Se lever le matin

Et poursuivre son chemin.

Par hasard et pour rien.

© Robert Branche