19 juil. 2010

CHOISIR LA FACILITÉ

Les saumons meurent au bout de leur course

« Les stratèges chinois ont développé une apologie de la facilité. Ne nous trompons pas : cela ne veut pas dire qu'aucun effort, aucun travail ne seront nécessaires. Non, cela signifie que toute action pour être efficace doit prendre appui sur la configuration du terrain, qu'elle doit être amplifiée et relayée par les forces naturelles. A l'inverse, il est inutile et illusoire de penser que l'on peut lutter contre le cours des choses.
C'est ce qui amène Sun Tzu à dire que le grand général est celui qui remporte des victoires faciles. Laozi prolonge en disant que « le bon général a si bien su détecter le potentiel de situation, a si bien su favoriser les facteurs favorables, que, quand il engage enfin le combat, eh bien, oui, c'est " facile" »

Les saumons sont un exemple de courage et de volonté. Pour aller pondre là où ils sont nés, ils sont capables de trouver leur chemin dans l'océan, puis de remonter le courant des rivières. Rien ne les arrête et ils peuvent remonter même les chutes d'eau. Vraiment, ils ne choisissent pas la facilité. Et, dès qu'ils sont arrivés et ont libéré leurs œufs, ils meurent…
Comme un fleuve, la voie vers la mer doit « couler de source », elle doit prendre appui sur la géographie de l'entreprise : les tendances de fonds de la situation actuelle ; les savoir-faire de l'entreprise, sa position, son histoire, ses hommes ; ceux de la concurrence actuelle et potentielle… Notamment si la position concurrentielle est trop défavorable, inutile de viser cette mer, car cela ne sert à rien d'y arriver après les autres. »(1)

(1) Extrait des Mers de l'incertitude p.120

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui, ces poissons nagent à contre-courant, assurent la survie de l'espèce et meurent.
J'ai aussi entendu quelques fois ce proverbe: "ce sont les poissons crevés qui nagent avec le courant".

Quid des entreprises?
De quoi susciter de bien paradoxales réflexions...

Richard

Robert Branche a dit…

Exact !
Comme quoi ma métaphore a ses limites, car je ne crois pas que les entreprises renouvellent l'économie en allant à contre-courant : en effet celles qui innovent ne vont pas réellement à contre-courant, mais perçoivent de nouveaux courants que personne n'avait vu avant !