Comme un fleuve, une entreprise se transforme en avançant
De la même façon que la Seine n'est pas l'eau qui est en train de passer sous le pont Mirabeau, ni seulement le fleuve qui passe là, comment définir ce qui fait qu'une entreprise reste elle-même quand elle subit une transformation profonde ? On retrouve la question de l'identité de l'entreprise. Comme indiqué précédemment, cette identité est reliée à la culture de l'entreprise et repose sur les règles qui la définissent. Elle ne se décide pas brutalement, elle est le résultat de son histoire. La Direction peut vouloir l'infléchir et la faire évoluer, elle ne peut pas la changer instantanément.
Enfin, l'identité de l'entreprise doit être partagée par tous, direction comprise, et ne peut pas être imposée : la Seine ne reste un fleuve face aux aléas que parce que toutes les molécules d'eau qui la composent suivent les mêmes règles communes. Soyons clairs, il ne s'agit surtout pas de dire que tout doit être aligné dans le détail : ces règles communes ne doivent définir que quelques principes qui viennent assurer la cohésion d'ensemble, sans tout rigidifier.
Ces questions peuvent sembler un peu théoriques et loin des préoccupations habituelles qui occupent les esprits des dirigeants. Je crois pourtant qu'il est important de chercher à y répondre si l'on veut maintenir ce qui soude une entreprise, ce qui lui permet d'être auto-organisée. Sinon, l'entreprise peut soit se déliter et se désagréger, soit se rigidifier : aucune Direction Générale ne pourra maintenir de force la cohésion de l'entreprise sans la détruire.
A force de ne pas s'intéresser à ce qui fait et a fait l'identité d'une entreprise, ou de simplement ne pas y prêter une attention suffisante, on risque de voir a posteriori bon nombre de salariés se désimpliquer, ne plus comprendre quel est leur rôle et ce que l'on attend d'eux, voire la quitter. Je peux rattacher bon nombre de problèmes actuels rencontrés par ces entreprises à cette non prise en compte.
Extrait des Mers de l'incertitude
2 commentaires:
Je partage parfaitement le contenu de votre article; le 16 décémbre, séminaire cadres du CG 27, là où nous vous avons découvert (en tout cas moi), nous avons évoqué dans les ateliers l'aprés-midi, la culture ou les cultures d'entreprise; nous avons tous, DGA ou simple cadre intermédiaire que je suis,partagé l'idée qu'il est indispensable de réunir tous les agents autour d'une culture commune et d'une identité d'entreprise, au risque d'une vraie démotivation, pointant actuellement dans notre institution. Anne
Merci de ce commentaire. J'espère que mon intervention du matin vous a apporté des éléments de nature à vous aider dans votre travail quotidien.
Concernant la culture commune et l'identité, je crois que c'est effectivement un point important pour permettre à une entreprise ou un service public à "naviguer" dans l'incertitude.
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