13 sept. 2011

« A LA PLACE DE CES CERTITUDES, IL FAUT ACCEPTER D'INTÉGRER UNE PART DE FLOU DANS LES RAISONNEMENTS »

Vouloir résoudre un problème avec les modes de pensée qui l'ont engendré ne peut que mener à l'échec
Muriel Jasor publie dans les Echos de ce jour, un article, "En finir avec les idées reçues : On ne gère bien que dans l'incertitude", qui s'appuie largement sur mon approche. Le voilà in extenso :
"Le monde de l'entreprise aime s'entourer de prévisions et de certitudes. Mais comment diriger si les aléas économiques sont tels que les prévisions en viennent à faire défaut ? « L'incertitude règne depuis longtemps. La crise de 2008 est venue balayer les dernières illusions : chacun mesure aujourd'hui les limites de la prévision économique », répond le consultant Robert Branche, auteur du livre « Les Mers de l'incertitude » (Editions du Palio, 2010). « Quand une direction d'entreprise bâtit une stratégie sur la base de l'observation du passé et du présent, elle se trompe », poursuit-il. Albert Einstein ne voyait pas les choses autrement : « Vouloir résoudre un problème avec les modes de pensée qui l'ont engendré ne peut que mener à l'échec », estimait-il. Pour Robert Branche, l'incertitude serait une « source d'espoir, de différenciation et de création de valeur réelle. » Pour diriger, autant donc savoir lâcher prise et remettre en cause plusieurs credos dans lesquels sont engoncés managers et dirigeants : de la politique tous azimuts de réduction des coûts à l'organisation matricielle incontournable, en passant par l'affichage devenu quasi obligatoire d'une plus ou moins réelle responsabilité économique et sociale ou encore un trop-plein d'expertise.
Accepter une part de flou
A la place de ces certitudes, il faut accepter d'intégrer une part de flou dans les raisonnements. Cela s'avère nécessaire pour mieux s'adapter aux aléas, et même pour dégager une vision nouvelle : c'est ce qu'ont fait les dirigeants de Google (une autre façon de trouver l'information) ou d'Apple (une autre façon de rendre la musique accessible ou de concevoir un téléphone)... « Certitude, servitude », conclurait Jean Rostand. «  Steve Jobs a accepté d'avoir tort et d'être à contre-courant pendant longtemps », a d'ailleurs rappelé fin août Jean-Louis Gassée, ancien responsable R&D d'Apple. De fait, relève Robert Branche, les actuels soubresauts économiques sont bien davantage favorables aux artistes qu'aux mécaniciens, à l'intelligence qu'à la peur, au désir de création qu'à la reproduction."

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