Impossible d’avoir alors le beurre et l’argent du beurre
Nous avons tous, le culte de la
croissance et du développement. Aucun discours, qu’il soit tenu par un
dirigeant d’entreprise ou un responsable politique, ne fait défaut à ce culte
collectif.
Il est vrai qu’avec la
croissance, tout est plus facile : elle donne des marges de manœuvre,
lisse les erreurs – les siennes comme celle des autres –, autorise des
augmentations, facilite la mobilisation de tous…
A l’inverse, diriger dans la
décroissance est beaucoup plus difficile :
- Si l’on coupe tout uniformément, on cesse d’investir, on ne prépare plus l’avenir, et on amplifie ainsi la décroissance future. Aussi faut-il couper davantage dans tout ce qui n’est pas indispensable pour se donner des marges de manœuvre, et préserver le reste. Mais comment savoir ce qui n’est pas indispensable ? Comment le faire partager ? Possible, mais difficile.
- Si l’on n’est pas capable de faire face à la situation présente, inutile de croire aux miracles, il n’y en aura pas : le futur sera pire que le présent. Aussi, faute de devenir fatale, la moindre erreur de pilotage doit être redressée. Précision, rapidité de jugement, capacité à modifier une trajectoire immédiatement sont clés.
- Si l’on n’y prête pas garde, les égoïsmes individuels vont faire la loi, et la rudesse de la conjoncture viendra constamment doucher les enthousiasmes. Il faut donc arriver à inventer un projet commun qui ne repose pas sur un « toujours plus » qui ne sera pas au rendez-vous. Imagination, capacité à élaborer une vision, culture collective de dépassement devront être au rendez-vous
Nous verrons alors ceux qui seront vraiment de bons
dirigeants, privés comme publics…
(1) Voir « La crise n’est pas née en 2008, elle est l’expression
du processus de convergence des économies », « Ayons le courage de faire face collectivement à la
transformation en cours », « Nous n’éviterons pas la baisse de notre niveau de vie », « Peut-on être élu en parlant vrai ? »
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