La mémoire, le transport des armoires et internet (3)
Quel
est le lien entre les armoires, le démontage et la mémoire ? Il est direct,
comme vous allez bientôt le voir. Mais avant, faisons un détour supplémentaire,
et intéressons-nous au cas de l’internet.
Quelles
sont les astuces qui ont permis le développement de ce réseau mondial ? L’une
d’elles est que l’information n’y circule pas dans son état initial, mais
découpée en petits morceaux. Ceux-ci ne voyagent pas tous ensemble, chacun
prenant le chemin qu’il veut, celui qui se présente à lui, et qui lui semble le
meilleur. Circule aussi le plan, car, comme pour l’armoire, au moment où
l’information est désagrégée, chaque bribe est numérotée, et un schéma élaboré.
A
l’arrivée, l’information est reconstituée. Comme elle a été éclatée en un très
grand nombre d’éléments, si jamais quelques-uns manquent, ce n’est pas très
grave, le sens n’est pas perdu. Au fur et à mesure de leur arrivée, les pièces
du puzzle s’assemblent. A partir d’un moment, l’information initiale émerge.
D’où deux notions essentielles : la limite des pertes et la vitesse de
récupération. Dans les débuts de l’internet, le réseau pêchait beaucoup sur
cette deuxième dimension, et le célèbre www était traduit en « world wide
waiting » : « tout le monde attend » !
C’est
pourtant bien la désagrégation des données qui a permis le développement de
l’internet : on est capable de déplacer de très grandes quantités d’information
dans des tuyaux de capacité moindre. De plus, le réseau est moins vulnérable,
puisque les chemins sont multiples et changeants. On peut parler d’une forme de
plasticité du système. Il sait s’adapter à des crises.
(à suivre)
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