La ballade des gens qui sont nés quelque part
Ce Week-end, en courant – une de mes occupations au cours de laquelle mon esprit flotte et vagabonde –, dans mes oreilles a résonné (et raisonné aussi !) une chanson de Georges Brassens, La Ballade des gens qui sont nés quelques part.
Étonnante modernité de ces morts acerbes qui mettent l’accent sur la peur de l’autre, et la volonté d’hérisser des barrières au nom de l’histoire.
Face à l'émergence du Neuromonde, ce monde fait de connexions multiples et complexes, en ces temps de montée des peurs collectives, où l’abstention des dernières élections municipales s’est accompagnée de la progression des extrêmes et du rejet des différences, où, dans quelques semaines, ce sera le temps des élections européennes, il m’a semblé utile de redonner la parole à celui qui nous a quitté, il y a maintenant plus de trente ans…
« C'est vrai qu'ils sont plaisants tous ces petits villages,
Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités
Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages.
Ils n'ont qu'un seul point faible et c'est d’être habités,
Et c'est d’être habités par des gens qui regardent
Le reste avec mépris du haut de leurs remparts,
La race des chauvins, des porteurs de cocardes
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
(…)
C'est pas un lieu commun celui de leur naissance.
Ils plaignent de tout cœur les pauvres malchanceux,
Les petits maladroits qui n'eurent pas la présence,
La présence d'esprit de voir le jour chez eux.
Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire,
Contre les étrangers tous plus ou moins barbares
Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
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