15 mai 2014

LA PRISE DE CONSCIENCE DE L’INCERTITUDE

Quarante ans déjà (2)
Juin 1991, Partner chez Bossard Consultants
Je viens d’être chargé par un grand groupe français de lancer et conduire une démarche qualité dans l’ensemble de l’entreprise. Première réunion dans un de ses services, pour exposer la démarche et la première étape.
Rapidement, je suis interrompu. « Pourquoi devrions-nous vous croire ? C’est le troisième plan lancé en cinq ans. Les deux précédents ont avorté. Le vôtre ne durera que le temps du mandat du Président actuel. » Ils ont raison. Pourquoi me croire ? Il ne suffit pas de dire pour être cru, ni d’affirmer pour avoir raison.
Les bancs de l’École et les certitudes des équations sont décidemment bien loin…
Juillet 1999, Vice-Président chez Mercer Management Consulting
« Robert, je compte sur vous pour me dire si nous devons oui ou non, postuler pour une licence 3G, et quelle peut en être la rentabilité. »
Étrange et pourtant indispensable question : comment en effet dépenser près de dix milliards de francs sans savoir si cela en vaut la peine ? Mais comment aussi évaluer la rentabilité à dix ans, alors que les performances des téléphones 3G sont encore incertaines, qu’Internet n’en est qu’à ses balbutiements, et qu’il est impossible d’aller s’adresser à des clients qui ne comprendront même pas de quoi on leur parle ?
Bel exercice de construction stratégique en univers incertain. Accepter de se projeter dans un futur inconnu, tout en tissant les fils d’une pensée architecturée et défendable…

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