Le capital du XXIe siècle (9) – Rentabilité du capital2
On se retrouve ainsi dans un pays où le poids du capital a sensiblement retrouvé celui de la Belle époque, mais s'est profondément transformé : l'immobilier a remplacé l'agricole, les actifs étrangers nets ont disparu. Cette évolution est exactement la même en Grande Bretagne.
Arrêtons-nous avant de continuer sur ces deux transformations majeures.
D'abord l'effondrement des actifs étrangers nets.
Ne nous trompons pas d'interprétation : cela ne signifie pas que les Français ne détiennent plus d'actifs étrangers, mais que la valeur de leurs avoirs s'équilibre avec celle de ce que les étrangers détiennent en France. La France n'appartient pas plus au reste du monde qu'elle ne le possède. Alors que tel n'était pas le cas avant la guerre de 14.
Les participations croisées internationales sont beaucoup plus importantes dans les pays européens comme la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni (entre un quart et la moitié des actifs domestiques sont détenus par d’autres pays) qu’aux États-Unis ou au Japon (la part est de l’ordre d’un dixième).
Comme l’indique Thomas Piketty : « Cela accroît le sentiment de dépossession, notamment en Europe, parfois de façon excessive (on oublie vite que si les sociétés nationales et la dette publique sont en grande partie détenues par le reste du monde, on détient des actifs équivalents à l’étranger au travers de contrats d’assurance vie et de multiples produits financiers), mais en partie pour de bonnes raisons. »
Une forme de « je te tiens, tu me tiens par la barbichette » international… mais qui a tendance à ne pas faire rire le grand public.
(à suivre)
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