Le capital du XXIe siècle (19) – Inégalités6
Je ne vais pas reprendre ici le détail des calculs de Thomas Piketty qui portent sur l’impact de l’allongement de la durée de vie, de la mortalité due aux deux guerres, du baby-boom qui en a suivi, puis du développement récent des donations.
Je vais me contenter de la synthèse qu’il en fait, c’est-à-dire de la part des patrimoines hérités dans le patrimoine total en France, et dans les ressources totales :
- Avant 1910, ils représentaient 85 à 90 % du patrimoine total, et 24% des ressources totales,
- Entre 1910 et 1970, chute rapide jusqu’à ne plus représenter que 45% du patrimoine, et 10% des ressources,
- Remontée depuis 1970 pour atteindre en 2010, 65% du patrimoine et 22% des ressources.
Ainsi la destruction engendrée par les deux guerres avait fait de la France un pays largement à reconstruire, et donc neuf en quelque sorte. Mais la reconstruction une fois faite, le poids de l’héritage est de retour.
Est-ce à dire que, comme Thomas Piketty le propose, cette part va continuer à croître dans les décennies à venir et que nous allons retrouver le pic de 1910 ? Cela dépendra des ruptures technologiques à venir et de la solidité des patrimoines actuels. Donc difficile d’être aussi affirmatif sur le futur.
Mais ce qui semble clair, est que le poids des héritages est aujourd’hui redevenu important. Ceci ne serait pas gênant si l’on pouvait compenser un handicap en patrimoine, par un avantage en revenu salarial. Malheureusement, et c’est bien un des problèmes de la société française contemporaine, l’un et l’autre ont tendance à se renforcer, l’importance des donations et le fonctionnement de l’Éducation nationale jouant de concert.
Poursuivons l’analyse de cette relation entre héritage et revenu…
(à suivre)
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