7 oct. 2014

MONSIEUR FRANÇOIS FILLON, ENCORE UN PETIT EFFORT !

Refonder la France en la faisant passer de la lampe à incandescence au LED, c’est-à-dire plus de lumière et moins d'énergie consommée !
François Fillon vient d’annoncer son plan d’actions pour économiser 110 Milliards d’euros en cinq ans. En effet comme il le dit et comme Nous Citoyens l’affirme depuis un an, il y a urgence à mettre de l’ordre dans nos dépenses publiques : notre déficit se creuse – il vient de dépasser les 2000 Milliards d’euros –, et nous sommes en train de faire dépendre notre avenir de plus en plus de nos créanciers, et de leur acceptation d’un bas taux d’intérêt.
Si, pour ce record de dépenses publiques et de déficit, nous avions une qualité de services publics exceptionnels et très peu de chômeurs, ce serait une trajectoire publique risquée et dangereuse, mais encore compréhensible. Or comme chaque Français peut le voir chaque jour, il n’en est rien : l’Éducation nationale française s’enfonce dans les classements internationaux ; le manque de logements est criant et les prix plus élevés que chez nos voisins ; les projets locaux s’enlisent dans les méandres de notre millefeuille politico-administratif ; les urgences de hôpitaux sont engorgées… Et tout cet argent public gaspillé asphyxie notre économie, en prélevant sans cesse davantage sur les entreprises et les particuliers, et conduit à l’accroissement du chômage.
Bref, il y a urgence, et il n’est que temps que quelqu’un comme François Fillon s’en rende compte. Dommage simplement qu’il n’ait pas agi dans cette direction quand il était Premier Ministre. Faute avouée à moitié pardonnée comme le dit le dicton populaire !
Mais l’objectif qu’il fixe, 110 Mds €, s’il apparaît déjà ambitieux, n’est pas à la hauteur de ce qu’il faut entreprendre : comme nous l’avons indiqué dans nos propositions pour une refondation de la France (1), ce sont 200 Mds € qu’il faut viser pour à la fois remettre notre niveau de dépenses publiques au niveau de ses pays voisins et avoir un budget à l’équilibre.
Comment est-ce possible et quel est l’écart entre nos propositions et celle de François Fillon ?
D’abord première remarque, notre raisonnement ne porte pas strictement sur une période de 5 ans, mais sur 5 à 7 ans. Pourquoi ne pas nous être limité à la durée d’un mandat présidentiel ? Parce que pour déclencher le vrai changement et identifier les transformations à faire, il faut viser le bon ordre de grandeur, et ne pas laisser croire qu’au bout des 5 ans, la transformation sera aboutie : elle ne le sera que quand les 200 Milliards seront atteints.
Deuxième remarque qui, elle, accroît l’écart entre les deux objectifs : nous avons affirmé que l’économie doit être calculée par rapport aux dépenses actuelles, et non pas en intégrant une moindre augmentation future. C’est en effet le biais classique de tous les politiques : ils considèrent qu’augmenter moins, c’est déjà économiser ! Et lorsque l’inflation imaginée n’est pas au rendez-vous, les économies non plus. Voir par exemple les déboires du gouvernement actuel, et les explications de notre Ministre du Budget, Michel Sapin, qui vient d’expliquer que la faute ne venait pas des décisions prises, mais de l’absence d’inflation…
Alors quelles sont les différences entre nos propositions et celles de François Fillon et pourquoi nous pouvons affirmer qu’elles sont non seulement nécessaires, mais crédibles ?
Une convergence forte pour commencer : la proposition de passer à deux niveaux de collectivités territoriales par fusion des départements avec les régions, et des communes avec les intercommunalités. Dommage simplement qu’il passe sous silence, l’idée de laisser aux nouvelles régions le soin de définir là où elles auront besoin de structures locales de proximité. Pas un mot non plus sur la reprise des travaux de Jean-Christophe Fromantin montrant l’intérêt de passer à 8 Régions. Mais il est vrai que Fromantin est à l’UDI…
Comment donc résumer notre différence d’approche ? Pour prendre une image, je dirais qu’il en reste à la lampe à incandescence, alors que nous passons au LED : une lumière plus claire, plus naturelle et qui consomme beaucoup moins de courant ! Oui, c’est bien une refondation que nous proposons, alors que, s’il en parle, ses recommandations restent dans les anciens paradigmes.
Quelques exemples.
D’abord le paritarisme, sur lequel il ne dit pas un mot. Or c’est bien son omniprésence, tant dans la santé, que l’emploi ou la formation professionnelle, qui entrave les évolutions et interdit de passer à une gestion réellement efficace. Nous Citoyens, lui, affirme clairement qu’il faut sortir du paritarisme dans la gestion.
Autre sujet. A juste titre, François Fillon met l’accent sur la nécessité de mieux contrôler le niveau de dépenses des collectivités locales. Mais à partir de cette analyse juste, il n’en tire pas toutes les conclusions, et ne propose pas une refonte de la fiscalité locale. Nous Citoyens propose, lui, d’aller vers un système inspiré de ce qui existe en Allemagne où l’autonomie fiscale des collectivités locales est beaucoup plus réduite, l’État assurant l’essentiel de la collecte  fiscale pour tous les acteurs. On aboutit alors au tandem vertueux : plus de centralisation dans la collecte de l’impôt pour mieux contrôler le niveau de prélèvement, plus de décentralisation dans l’action pour dépenser plus efficacement.
Rien aussi sur la refonte de l’Éducation Nationale – Nous Citoyens propose une décentralisation forte avec un pilotage au niveau régional et une gestion au niveau communal–  ou sur le contrôle citoyen. A-t-il peur de voir les politiques être dessaisis de leur omnipotence ?
Dernière différence majeure : forts de notre expérience de la conduite du changement, nous pensons la transformation comme un sujet en soi. Quelle structure mettre en place, quels processus, quel phasage dans le temps pour permettre à la refondation de se faire ? François Fillon se contente de parler d’un référendum initial, mais ne dit rien du reste.
En conclusion, Monsieur Fillon, vous allez dans la bonne direction, mais soyez plus ambitieux ! Une question aussi : pourquoi, en admettant qu’il affirme vouloir plus loin, croire qu’il va faire ce qu’il dit ? Rien dans son passé, ni dans celui de l’UMP ne plaide en sa faveur…

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