Le Pouvoir (2)
Fascinant de voir la Présidence de la République vivre dans un palais. Un petit Versailles en plein centre de Paris.
Impossible d’ouvrir une porte. A chaque fois, un huissier est là pour vous empêcher.
En regardant ces images, j’ai repensé à mes débuts à l’École Polytechnique, et aux semaines passées au camp du Larzac. Impossible d’aller chercher moi-même un pot de café. Non, un régiment entier n’était là que pour nous servir. Fallait-il nous inculquer que nous étions d’une race supérieure, celle qui doit être servie ?
Est-ce de même à l’Élysée ? Le Président, une fois élu, cesse-t-il d’être un Français pour devenir un monarque qui doit être servi à chaque instant ? Comment François Hollande qui se voulait un « Président normal » a-t-il pu accepter cette comédie royale ?
Et à chaque fois qu’il pénètre dans une pièce, un huissier le précède pour annoncer à tous les présents : « Le Président de la République ». Aurait-on peur qu’il ne soit pas reconnu ? Comedia del arte. Louis XVI doit se retourner dans sa tombe, en voyant qu’il s’est fait couper la tête pour rien !
Autre aberration : comment diriger un État moderne dans un cadre qui relève d’un musée ? J’imagine un instant le siège d’une quelconque entreprise, plongé dans un tel formol. Assurément, les décisions prises seront faussées, en retard, décalées.
Et François Hollande s’étonne d’être, petit à petit, comme ses prédécesseurs, coupé de la réalité du monde, mais comment ne pas l’être quand on travaille un musée Grévin de la politique !
(à suivre)
2 commentaires:
Bonsoir,
Je ne pense pas que le cadre soit le problème. Sinon, comment expliquer que les armées s'en sortent même dans des conditions matérielles parfois exécrables ?
Pour mémoire, chaque sujet e Louis XIV pouvait entrer dans le château de Versailles du moment qu'il était porteur d'une épée. Voit-on la même simplicité d'accès chez nos présidents ? Non.
Le cadre conditionne la façon de réfléchir et de penser. Je suis donc persuadé qu'il fait partie du problème... même si bien sûr ce n'est oas tout le problème, loin de là !
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