Mon tombeau
Qui suis-je à le regarder ? Rien qu’un voyeur de passage.
Lui aérien, lunaire, ne marche pas, il flotte.
Même le Taj Mahal ne se fait que silhouette, arrière-plan,
Un décor pour celui qui est le roi des lieux, un enfant Dieu.
Le sablier est figé, rien ne va plus, les jeux sont faits,
À la roulette de ma vie, je sais que j’ai tout perdu.
Il est l'enfant venu me cueillir, rien n’y fera,
Inutile de tenter l’escapade ou la fuite. Aucune issue.
Le ciel est bleu, le marbre blanc, le vent calme,
Tout passant ne sentirait rien à la tension qui n’est que mienne.
Bientôt l’elfe s’arrêtera, se tournera vers moi et d’un regard,
Mettra fin à ce temps qui, jusqu'à présent, coulait en moi.
Qui étais-je à le regarder ? Rien qu’un mortel de passage.
Lui aérien, lunaire, s’est arrêté et me sourit.
Même le Taj Mahal se fait petit, évitant d’être témoin
Du cri qui m’échappe, au moment où je m’effondre.
(photo prise à Agra en août 2008)
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