Un plongeon dans une douleur infinie, un puits sans fond dans lequel on descend mot à mot, des pelures d'émotion que l'on arrache avec lui.
On aimerait être là pour le consoler, le prendre dans nos bras, le rassurer. Mais à quoi bon. Il est évident que ce serait vain et sans résultat.
Ses phrases s'enchaînent et nous emportent dans le tourbillon de sa dépression. Une langue brute, râpeuse, à fleur de peau.
Pour son deuxième livre, Édouard Louis réussit la prouesse de dépasser encore la justesse du premier. Dans "Histoire de la violence", le désespoir est tel que "En finir avec Eddy Bellegueule" prend presqu'une allure de bluette. C'est tout dire.
Une chose de sûr, nous avons bien un nouveau grand écrivain français.
Après avoir fermé ce livre, sans que je puisse expliquer pourquoi une citation me hante : "Est-ce qu'on suit une procédure parce qu'elle est une procédure ou est-ce qu'une procédure ne sert pas à faire en sorte que tout se passe au mieux."
Lui, Édouard, pour son malheur, ce n'est pas une procédure qu'il a suivi mais Reda. Longtemps après il le regrettera. Comment vivre après un viol ? Comment émerger après une telle peur ? Pour sûr, avec Reda, rien ne s'est passé au mieux...
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