Pékin, cité impériale
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Les rues de Pékin sont vides de passé. De plus en plus. Partout des tours et des avenues qui ont moins
d’une dizaine d’années. Le reste a été rasé.
Les bulldozers sont des éponges qui effacent les traces historiques. Les taches historiques. Méthodiquement. Une après l’autre. Un quartier après l’autre. Une révolution culturelle architecturale. A la place, des ensembles bien propres, bien carrés et ceints d’une clôture, des immeubles presque tous identiques, verticalement anonymes, avec à l’entrée un garde dans une guérite. Qui surveille qui et pourquoi ?
Les bulldozers sont des éponges qui effacent les traces historiques. Les taches historiques. Méthodiquement. Une après l’autre. Un quartier après l’autre. Une révolution culturelle architecturale. A la place, des ensembles bien propres, bien carrés et ceints d’une clôture, des immeubles presque tous identiques, verticalement anonymes, avec à l’entrée un garde dans une guérite. Qui surveille qui et pourquoi ?
Et récemment, ce sont les
commerces qui s’étaient développés au pied des immeubles qui ont été fermés.
Décision bureaucratique dont l’origine m’est inconnue. Tout est maintenant
concentré dans des centres commerciaux. Aux antipodes de la tradition asiatique
des petites boutiques de rue.
Volonté de faire place nette ? De mieux contrôler
tout commerce ? Cohérent avec la disparition quasi totale du règlement en
pièces et billets. Tout passe par le smartphone et les applications de paiement
en ligne. Idéal pour savoir tout ce qui est dépensé. Le rêve pour un pouvoir
étatique centralisé.
Marcher dans Pékin, c’est, sauf de rares exceptions,
marcher dans une ville neuve. Comme si elle était née de rien, du néant. Une
éruption de béton sans histoire, sans antécédents. Elle vient d’émerger.
Froide, anonyme. La chaleur a quitté les rues et est enfermée dans des boîtes
étanches et aseptisées. Les rues ne sont plus que des voies de circulation pour
les vélos, les mobylettes et les voitures.
Les habitants se croisent sans se parler, ni dans les ascenseurs, ni dans les rues, ni dans le métro. Chacun dans sa boîte, dans sa bulle, face à son smartphone, "WeChattant" en continu.
Les habitants se croisent sans se parler, ni dans les ascenseurs, ni dans les rues, ni dans le métro. Chacun dans sa boîte, dans sa bulle, face à son smartphone, "WeChattant" en continu.
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