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24 mars 2010

QUE L’ON TUE OU QUE L’ON ENTERRE, RIEN N’EST SIMPLE POUR AUTANT

Chacun fait comme il peut

Dans l'une des familles, on assassine, dans l'autre on enterre. Comme une complémentarité. Comme si l'une était nécessaire à l'autre…

Pour des canards qui s'envolent sans raison, sans explication, la vie de Tony Soprano bascule. Il ne pourra plus échapper à ce passé qui vient de le prendre à la gorge. Lui qui règne sur sa « famille », lui qui empile les cadavres quand c'est nécessaire, le voilà perdu entre l'enfant qu'il a été, une mère manipulatrice, des maitresses multiples et sa famille. Il va chercher refuge sur le divan d'une psy qui, elle-même, sera séduite et terrifiée par les confidences qui s'accumulent.

Pour une cigarette allumée mal à propos, la vie de Nathaniel Samuel Fisher Senior s'arrête brutalement. Nate, Nathaniel Samuel Fisher Junior, revenu uniquement pour un repas de Noël, ne repartira plus de la maison familiale. Lui qui était parti pour échapper à la pesanteur de cette « maison funèbre », lui qui est toujours au bord de la rupture, coincé entre ses fragilités multiples, le voilà prenant les rênes de la maison, essayant de fédérer comme il peut une mère qui s'émancipe, un frère en mal de coming out et une jeune sœur. Il va chercher refuge dans cette fille aimée brutalement dans les toilettes de l'aéroport.

Tony essaie comme il peut de cloisonner ses univers et de ne pas se trouver piégé dans ses vies parallèles. Mais comment expliquer à son fils qu'il ne faut pas boire le vin de messe, quand celui-ci a compris que son père était un parrain de la mafia ? Comment vouloir une vie familiale catholique et rangée quand on jongle entre sexe, FBI et assassinats ? Comment se confier vraiment à sa psy sans en tomber amoureux ?

Nate essaie de construire sa vie et de cheminer le moins mal qu'il peut. Mais comment construire avec Brenda un couple stable sans additionner leurs névroses respectives ? Comment survire au décès de Lisa et faire face à cet enfant qui la rappelle tous les jours ? Comment aider son frère David à assumer sa sexualité quand on a tant de problèmes avec sa vie ? Comment être spectateur des errements affectifs de sa mère sans la juger ?

Les deux familles font chacune comme elles peuvent. Pas de recettes miracles : que l'on s'appelle Soprano ou Fisher, que l'on soit mafiosi ou croque-mort, on ne peut pas échapper à son passé et on doit simplement apprendre à faire avec. On n'est certes pas seul, et les autres sont là pour le meilleur et le pire. Finalement, on trace son chemin et on avance.


PS : pour en savoir plus ces deux séries cultes cliquer sur ces liens : The Sopranos et Six feet under

8 mars 2010

LA MORT EST INÉVITABLEMENT AU RENDEZ-VOUS

Histoires d'hommes


Un jeune homme, William Blake, traverse tous les États-Unis dans un train. En même temps, le générique défile en contre-point du paysage. Dans ce symbole de la technologie humaine, il rejoint une ville improbable d'un Far West naissant.
Un homme, George Falconer, dans le milieu de sa vie enchaîne sur un rythme un peu compassé des gestes matinaux. En même temps, des images du passé surgissent en contre-point de son présent. De sa maison californienne sur-esthétisée, il se prépare à sortir.

De la rencontre de cette ville, William ressort blessé à mort. Poursuivi sans relâche pour ce meurtre qu'il n'avait pas voulu, il tente lentement de faire en sens inverse le chemin qu'il avait mécaniquement fait dans le générique. Glissant vers sa propre mort que l'on sent inévitable, il essaie de s'extraire de ce Far West qui n'était pas le sien.
Cette journée, George ne va pas la vivre, mais juste la parcourir. Hanté par un amour tué qui l'a laissé détruit, il traverse les moments et les lieux. Glissant vers sa propre mort que l'on sent inévitable, il prépare méthodiquement sa sortie de ce monde auquel il n'appartient déjà plus.

L'indien Nobody essaie bien de sauver William, en lui ouvrant les portes de cette nature dans laquelle il vit en osmose. Mais comment celui qui n'est que personne pourrait-il se mettre en travers d'une mort déjà programmée ? Alors les notes lancinantes de la musique de Neil Young viennent transpercer l'espace et finir le chemin de la balle qui avait blessé William. Et il s'en va glissant sur les eaux qui, doucement, emportent son corps …


Un des ses élèves, Kenny, essaie bien de sauver George, en faisant le don de sa beauté romantique et du futur potentiel émanant de son corps sortant de l'adolescence. Mais comment l'attraction de la jeunesse pourrait-elle stopper une mort déjà accomplie ? Alors, bien qu'en rangeant son revolver dans le tiroir, George ait finalement abandonné le projet de mourir, son corps en décide autrement. Et il tombe au pied de son lit, pendant que Kenny dort paisiblement.

A la beauté des paysages naturels filmés par Jim Jarmusch répond l'univers sur-construit de Tom Ford. Des deux films émane comme un vide dans lequel soit on se noie douloureusement, soit on tombe amoureusement. On peut s'en réveiller ensuite en baillant … ou en rêvant de nature et de bras réconfortants. La vision de la mort peut détruire ou faire renaître. C'est selon…


1 mars 2010

LA VIE N’APPORTE JAMAIS CE QUE L’ON CHERCHE

Télescopage entre Tetro et le Prophète ou quand Coppola répond à Audiard…


Deux jeunes hommes, sortis depuis peu du monde de l'adolescence, poussent une porte qui fera que leur vie ne sera plus jamais la même.

L'un la pousse volontairement : Bennie, échappé du domicile paternel, tout habillé du blanc de son uniforme de marin, pénétrant dans l'appartement de son frère. Ce frère, nettement plus âgé que lui, l'a abandonné brutalement, sans un mot, sans une explication, le laissant désemparé. Il le retrouve ici à Buenos Aires, au milieu des jeux du théâtre et de la musique. Est là aussi celle qui a recueilli son frère et peu à peu aider à se reconstruire.

L'autre la pousse involontairement : Malik, condamné à six ans de prison, habillé d'un jogging gris, propulsé dans un univers qu'il n'a pas choisi et qui lui est étranger. Muré dans son incapacité à lire ou écrire, il n'est que le jouet des événements et la victime de ceux qui, tout puissants, règnent. Il n'a d'autre choix que de se plier à cette loi, et de devenir une sorte de bonne du chef de clan corse.

Petit à petit, Bennie va se rapprocher de ce frère qui cherche à le garder à distance. Il était venu pour fuir son père et retrouver son frère. Entremêlé dans les fils de son passé, prisonnier d'une histoire qui est bien la sienne, mais à laquelle il ne peut rien, le voilà qui finira par trouver ce qu'il n'aurait jamais pouvoir imaginer trouver. Celui qui était son père au début en sera pour une deuxième mort…

Petit à petit, Malik va faire son chemin, décryptant instinctivement les règles de ce monde qui n'était pas le sien. Se fondant dans le paysage, retournant à son profit ce que les autres prennent pour sa faiblesse, le voilà qui finira par devenir le caïd. Celui qui était son protecteur au début sera sa victime.

Drôle de parallélisme entre deux résurrections : l'une en forme de rédemption, l'autre de damnation. L'un croyait savoir ce qu'il cherchait, l'autre ne cherchait rien. L'un perd définitivement le frère qu'il voulait pour y gagner un père auquel il ne croyait plus, l'autre s'insère dans la société au moment où celle-ci a voulu l'enfermer. Les deux en viennent à tuer leur père d'origine. Et à chaque fois, la vie vient apporter des réponses à des questions que l'on ne se posait pas…


PS : Sur Tetro, allez lire  "Garde le fil qui te lie à ton âme", et sur le Prophète "Un film initiatique total", deux excellents textes de la philosophe Paule Orsoni



27 nov. 2009

RAPT OU LE POUVOIR CONTESTÉ

Le roi est nu

Le fonctionnement des économies développées supposent tout un enchevêtrement de prestations successives pour arriver à les faire fonctionner. Nous ne voyons que la partie immergée de l'iceberg : qui pense à tout ce qui a dû être mobilisé pour qu'un fruit ou un légume arrivent jusqu'à l'étal du marchand où nous allons les acheter ? Qui est vraiment conscient du nombre d'acteurs multiples qui interviennent pour qu'une voiture puisse effectivement rouler ? A quoi servirait cette voiture si les routes n'existaient pas ? Comment pourrait-on construire des routes ou des immeubles, s'il n'y avait pas des carrières extrayant les bons agrégats ? Qui sait que, sans ces agrégats, nos villes s'effondreraient ?
Oui les rouages essentiels sont le plus souvent cachés et ignorés. Oui, nos sociétés reposent sur ces « inconscients » qui sous-entendent nos performances quotidiennes. Si jamais, nous les ignorons, si, pour une raison ou une autre, ils viennent à se gripper, plus rien ne fonctionne.
Ces icebergs ne concernent pas que les fonctionnements matériels, mais aussi toutes les organisations et processus immatériels. Le pouvoir ne peut s'exercer que s'il est reconnu et accepté.
Les dirigeants, qu'ils soient à la tête d'organisations politiques ou d'entreprises privées, vivent parfois dans l'illusion de maîtriser les choses et peuvent avoir une vision exagérée de leur pouvoir réel. 
Le film Rapt de Lucas Belvaux, inspiré de l'affaire du baron Empain, apporte un éclairage sur la fragilité du pouvoir : même la détention d'une part significative du capital n'est rien si l'on n'est plus perçu comme légitime et compétent. Avant le rapt, Stanislas Graff se croyait tout puissant, invulnérable et « au-dessus des lois ».
Durant le rapt, son absence et la révélation des parties cachées de sa vie amènent à une décomposition de la confiance qui l'entourait et à une recomposition des réseaux de pouvoir. Après le rapt, il se retrouvera dépouillé de cette puissance qu'il croyait posséder.
Sévère, mais salutaire rappel à la réalité…

8 nov. 2009

QUNAD LES MOTS PERTURBENT UN CLUB VIDEO

J'en ai souvent écrit sur l'importance des mots et de leur sens. Voici une vidéo qui montre ce qui se passe quand on les prend au pied de la lettre (sachant qu'un lettre n'a pas de pied...)



6 juil. 2009

IL EST BON DE SAUTER D’UNE FENÊTRE DE TEMPS EN TEMPS

Quoiqu'il arrive, la bonne question à se poser est : « Est-ce que cela peut marcher ? »

Le dernier film de Woody Allen, « Whatever works », est un hymne au hasard et aux chocs de l a vie.

Prenez une collection hétéroclite et improbable : un physicien vieillissant et méchamment caustique, une jeune sudiste encore naïve et perdue dans Manhattan, une mère coincée et pleine de certitudes, un photographe, un jeune acteur, un père qui ne sait pas qu'il est homosexuel, …

Vous mettez le tout dans le bocal new-yorkais, vous secouez bien et vous laissez agir. Au besoin, vous faites sauter deux fois le personnage central par une fenêtre, histoire de mettre un peu plus de sel.

Et vous obtenez une comédie joyeuse où le meilleur (du moins dans la durée du film !) va sortir de ce brouhaha.

Pourquoi se fatiguer à prévoir sa vie, puisqu'elle va naître de ces rencontres imprévues ? Tout peut commencer et s'arrêter à tout moment, sans raison.

Comment dès lors porter un jugement quelconque sur ce qui se passe ? Pourquoi choisir et se poser des questions ?

Quoi qu'il arrive, la seule question serait ainsi : « Est-ce que cela marche ? ».

Si oui, profitons-en le temps que cela marche et on verra bien pour la suite. Si non, faisons le dos rond et attendons le choc suivant.

Philosophie un brin désenchantée, mais pragmatique et revigorante !

29 mars 2009

À LA PRÉADOLESCENCE ON N'EST PAS FORCÉMENT CONDAMNÉ À LA STAR AC !

Parfois le goût du journalisme politique et du blog citoyen commence jeune.
Dans le cas d'Alex Joubert, on peut vraiment parler de précocité, car il n'a que 13 ans...

14 mars 2009

MILK SHAKE OU LE CHOC D’UNE ÉNERGIE VITALE

Harvey Milk, un film que l'on peut regarder au passé ou comme une invitation à se lever…

Au moment où un souffle de pessimisme se répand un peu partout – et singulièrement en France -, il est bon de recevoir un peu d'air frais dans la figure.

C'est ce que j'ai ressenti en regardant Harvey Milk, le dernier film de Gus Van Sant.

Certes le film se termine par la mort du héros, ce politicien gay dont on suit le parcours depuis une rencontre fortuite dans le métro new-yorkais jusqu'à la quasi-prise de pouvoir dans la mairie de San Francisco.

Mais, même alors, c'est un nouveau souffle qui se lève, cristallisé dans une parade lumineuse au travers de San Francisco.

Et avant, quel énergie positive, quelle joie de vivre, quel sens de l'humain !

Nous voilà aux côtés pendant 180 mn d'hommes et de femmes – surtout des hommes ! –, qui ne s'avouent jamais vaincus, refusent la violence sans avoir peur du rapport de force, s'interdisent toute compromission.

C'est aussi un message de compassion, d'acceptation de l'autre et de ses différences, et de défense de toutes les minorités.

C'est enfin un film qui présente avec délicatesse, sensibilité et charme la vie d'un homosexuel, sans exhibition et sans masque.

Dire que Sean Penn est convaincant, émouvant et juste, est en-dessous de sa composition : il est Harvey Milk.

On peut sortir de ce film en ayant simplement passé un bon moment.

On peut aussi se sentir secoué par ce film : Milk shake en quelque sorte !

On peut aussi l'entendre comme une invitation, dans les temps troublés que nous vivons, à la mobilisation et à l'engagement. Bon nombre des attitudes et des propos tenus dans « Harvey Milk » pourrait utilement inspiré des discours contemporains.

J'ai entendu dernièrement Vincent Lindon dire à propos du film Welcome que, depuis, il n'envisageait plus sa vie pareille et qu'il se sentait tenu de poursuivre d'une façon ou d'une autre un engagement aux côtés de ces migrants. Cet excellent film est en effet un témoignage poignant des drames quotidiens vécus à Calais.

Et bien après des films comme Harvey Milk ou Welcome, c'est un peu la même chose : n'est-il pas temps que nous nous levions pour faire quelque chose ?


27 févr. 2009

GRAN TORINO OU LE TAO DE LA FORCE DU CREUX

Quand la clé est dans le prénom…

Retour sur Gran Torino. 24 heures après, il est toujours présent, étonnamment rémanent… La puissance du creux et du vide.

Souvenir de la lecture du Traité de l'efficacité de François Jullien : « On façonne l'argile pour faire un vase, mais c'est là où il n'y a rien qu'il exerce la fonction du vase : grâce à ce vide intérieur, le vase peut contenir... De là, vient sa capacité d'effet... Le vide est tout simplement ce qui permet le passage de l'effet. »

Au cours d'une soirée, Thao – le jeune asiatique – est assis, dans un coin, loin des autres, comme exclus. Le reste des jeunes sont attablés et s'amusent ensemble. Au cœur de ce groupe, une jeune fille. Seul Clint voit qu'elle regarde sans cesse Thao, qui, lui, n'a rien vu, inconscient de la puissance d'attraction de sa passivité et de son creux.

Cette faiblesse de Thao est le creux qui va permettre à Clint Eastwood de se révéler. Et au lieu finalement de lui apprendre la puissance de la force, Clint Eastwood va lui faire prendre conscience de la puissance de sa propre faiblesse, et lui, symétriquement, finira par faire de sa mort prochaine et annoncée – sa faiblesse ultime – la force qui va tout dénouer.

La transformation va être accompagnée par un prêtre : au moment de mourir, la femme de Clint lui a fait promettre de confesser son mari. Têtu, il fait face à la forteresse fermée de Clint et va contribuer à l'ouvrir.

En fait tout est dit dans le prénom de l'adolescent : il est le tao, la voie, ce chemin qu'il faut trouver… Thao est le tao.

Est-ce un signe volontaire de Clint Eastwood ? Oui probablement, d'autant plus que pendant presque tout le film, il va déformer son prénom, le transformant pour l'appeler « taré », et ce n'est qu'à la fin qu'il l'appellera Thao, quand, précisément il aura trouvé son chemin.


26 févr. 2009

GRAN TORINO OU LA FORCE DE LA FAIBLESSE ASSUMÉE

Quand Clint Eastwood montre que la vraie force est dans l'abandon de soi et le « lâcher prise »


Face à face initial quasi classique et banal : d'un côté un homme usé sur la fin de sa vie, hanté par le souvenir de sa guerre de Corée, muré dans la solitude de sa rancœur accumulée ; de l'autre un jeune garçon presqu'encore adolescent, fragile et vulnérable, d'origine asiatique et dominé par les femmes de sa famille.

Chacun fait comme il peut.
Le vieil américain vient de perdre son épouse – on ne saura rien d'elle –, regarde ses enfants et petits-enfants comme des étrangers importuns et encombrants – ceci même pendant l'enterrement de sa femme – et se protège de toute vie, et notamment de celle de ses voisins asiatiques, se réfugiant dans des bières qui s'enchaînent, soit dans son fauteuil au bord de sa maison, soit dans un bar.
Le jeune asiatique laisse couler sa vie comme elle vient, accepte toutes les tâches ménagères normalement dévolues aux femmes – vaisselle ou jardinage – et devient le souffre-douleur des gangs locaux, obligé d'accepter la protection de celui où se trouve un cousin.
Ce vieil américain tient des propos racistes, joue facilement le mâle dominant avec ou sans armes, et, comme l'acteur-réalisateur est Clint Eastwood, on s'attend à voir un remake de plus du fort venant au secours de la victime.
C'est effectivement ce qui semble s'enclencher au début, ce en plus autour d'un symbole de la puissance virile : une Gran Torino, une Ford décapotable rutilante de 1972. Cette voiture était celle de Starsky et Hutch, c'est tout dire !
Mais finalement tout se transforme petit à petit.
Sans vouloir raconter le film – je veux vous laisser le découvrir –, c'est l'inverse qui va se produire : la rédemption ne va pas venir de la force, mais du recours à la faiblesse, de la transformation de la mort en salut.
Ce film est une ode à l'acceptation de l'autre et de ses différences, sans émettre de jugement ni d'opinion. C'est aussi un merveilleux conte pour montrer la puissance du « lâcher prise » et de l'abandon de soi.
Un message puissant et utile au moment où montent tant d'appels, explicites ou implicites, à la haine de l'autre et à la pertinence de la force et de la puissance « virile ». On est bien loin de l'Inspecteur Harry et de toutes les discours simplificateurs.
A la fin du film, après quelques minutes passées immobile sur mon fauteuil, je suis sorti habité de cet appel à la puissance de la faiblesse.

Puisse-t-il être entendu…



3 févr. 2009

No future ?

La camera est comme figée par le vide qu’elle filme. Successions de plans fixes. Alternance de décors ou paysages qui composent autant de natures mortes, venant en écho morbide à la désespérance des acteurs.
Il émane de ce film une tristesse hypnotique, sans fonds, sans solution. Rien n’est proposé, ni même esquissé. Même vieillir n’est pas une solution. Rien.
Le film commence et finit par une mort par overdose. Nous aussi, nous recevons une overdose face à l’impasse de ces vies. Nous sommes shootés, nous sombrons, petit à petit, image après image.
« Better Things » n’est pas un film, mais un cri muet… A voir d’urgence.
Il fait écho à « Everything is fine ». Là c’est un adolescent dont les 4 copains viennent de suicider et qui se retrouve seul face à sa douleur et au vide de ses journées. Pas gai non plus, mais troublant et émouvant.
Lien évident avec des films aussi comme Paranoid Park ou Elephant de Gus Van Sant.
Prenons garde à ce que ces « no future » ne deviennent pas la marque de nos sociétés…