Laissons les papillons battre des ailes, et n’en concluons rien !
Retour sur les papillons et leurs
battements d’aile.
J’aime cette idée : imaginez
donc un papillon qui est en train de donner un coup d’aile, – disons dans le
Sud de l’Espagne par une belle fin de journée ensoleillée –, et qui, sans le
savoir, va déclencher quelques semaines plus tard une catastrophe
météorologique à l’autre du bout du monde. Cette image est si poétique qu’elle
est devenue un lieu commun.
Mais arrêtons-nous un instant sur
elle. Comment peut-on imaginer réellement qu’un battement d’aile – ou tout
autre phénomène unitaire – peut provoquer une conséquence identifiable et
attribuable des semaines plus tard ? Comment pourrait-on être capable
d’isoler un enchaînement de faits de toutes les autres interférences ?
Notre monde est trop complexe,
trop entremêlé pour imaginer une telle corrélation. Tout est affaire de
système, et les actions individuelles sont prises dans la toile d’araignée des
actions des autres, des effets et des contre-effets, d’une infinité de
perturbations.
Il en est de même dans une
entreprise.
Certes la mobilisation
individuelle et la performance d’une action isolée sont importantes, mais il
est illusoire de vouloir relier directement ce que fait un individu d’un
résultat précis.
En fait, ce n’est pas seulement
illusoire, c’est dangereux et trompeur. Par exemple, cela peut amener à
surestimer l’impact individuel, et de sous-estimer l’importance de tout ce qui
l’entoure. Ou à l’inverse, ne pas voir que le problème n’est pas dû à un manque
d’engagement, mais à un dysfonctionnement systémique…
Ainsi comme il est inutile de
prétendre conclure quoi que ce soit à partir d’un battement d’aile d’un
papillon, il ne sert pas à grand chose de mesurer la performance individuelle…
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