Licencier
ceux qui n’obéissent pas
Lors d’un déplacement récent, j’ai entendu l’anecdote suivante, anecdote
située dans un pays étranger.
Deux personnes discutaient,
l’une relatant à l’autre l’histoire réelle suivante : un de ses amis, chef
d’une petite entreprise, avait mis en place un système pour mesurer le temps
que son personnel passait sur Facebook. Il avait pu ainsi constater que l’un de
ses salariés passait 60% de son temps sur Facebook, et donc seulement 40% à
travailler, tout en atteignant quand même tous ses objectifs. Il l’avait alors licencié,
ne pouvant accepter qu’il ne travaille qu’à 40%.
Cette anecdote est
significative pour moi à plus d’un titre.
Tout d’abord, il est pour
le moins surprenant de voir un salarié licencié, alors qu’il atteignait ses
objectifs. S’il était capable de les atteindre en 40% de temps de travail, c’était
soit parce qu’il était particulièrement efficace, soit parce que les objectifs
étaient mal fixés. Pourquoi dès lors le licencier, s’il ne semait pas la
pagaille dans l’entreprise ?
De plus, est-ce sûr qu’il « perdait »
son temps lorsqu’il était sur Facebook ? Peut-être le temps qu’il y
passait, lui était nécessaire pour être efficace. L’efficacité ne se mesure pas
si facilement. Quand on ne travaille pas apparemment, peut-être est-on en train
de réfléchir…
Ensuite, est-ce si banal de
mettre en place un système mesurant précisément ce que font les employés sur
internet ? Où est la limite avec l’empiètement sur la vie privée ? Et
si l’on rentre dans la logique de mesurer ce que chacun fait, il n’y a plus de
raison de piloter par les objectifs : pourquoi ne pas transformer chacun
en une marionnette téléguidée ?
Enfin, je suis frappé par les
réactions tant de celui qui relatait l’anecdote, que de celui qui l’écoutait. L’un
comme l’autre ne se sont posés aucune question, et ont trouvé normal et logique l’attitude du chef d’entreprise :
quoi de plus normal que de licencier quelqu’un qui ne travaillait que 40% de
son temps.
No more comment…
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