C’est bien d’une révolution qu’il s’agit dans les sciences cognitives… et
donc dans la management (Neurosciences 22)
Grâce
aux inférences bayésiennes, voici donc notre cerveau capable d’induire des
métarègles et d’accéder à un méta-apprentissage (voir l’article d’hier Nous extrayons des métarègles à partir de
notre expérience).
Une des
conséquences de cette capacité, c’est qu’elle fait le lien entre l’inné et
l’acquis : grâce aux quelques règles avec lesquelles nous naissons, et
surtout grâce à l’architecture de notre cerveau qui lui permet de faire des
calculs bayésiens, nous sommes de merveilleuses « machines » à
apprendre, à progresser, et ce de plus en plus vite. Plus nous avons compris,
plus nous comprendrons, car nous aurons davantage de métarègles dans la
trousse de notre connaissance.
C’est
pourquoi Stanislas Dehaene parle, avec à-propos, de « révolution
Bayésienne » en sciences cognitives :
-
La
théorie bayésienne est la manière optimale et rationnelle de tirer des
conclusions logiques, à partir du calcul de plausibilités,
-
Elle
fournit des algorithmes d’apprentissage très puissants, en permettant
l’accumulation de connaissances et le transfert de règles d’une situation à une
autre, ce dans un contexte pertinent,
-
Elle
permet d’envisager différemment les processus de perception, de décision et
d’action,
-
Elle
ouvre de nouvelles perspectives à la théorie de l’esprit et à la psychiatrie,
notamment en modélisant les cas où un sujet se trouve à avoir à
faire face à une réalité qui n’est pas celle que son cerveau a spontanément
anticipé.
De mon
côté, je peux établir une première liste des questions associées à se poser vis
à vis du management des hommes et des entreprises :
-
Comment
mettre à profit cette compétence intrinsèque à chacun de nous pour faciliter et
accélérer les processus d’apprentissage dans les entreprises ? Quelles
sont toutes les conclusions à en tirer pour la gestion de ressources
humaines ?
-
Quid du
travail en groupe ? Peut-on améliorer les performances collectives en tenant
compte que les perceptions, décisions et actions individuelles sont mues par
des processus de type bayésien, c’est-à-dire par la recherche d’une
maximisation de la vraisemblance ?
-
Comment
se préparer à tirer parti de l’incertitude, et singulièrement de tout ce qui
est en rupture par rapport aux expériences passées, avec des cerveaux qui nous
poussent au contraire ?
Vaste
programme, non ? Je reviendrai sur ces différentes questions à la fin de
mon parcours au sein de ce cours 2012.
Pour
l’instant, revenons au fil du cours de Stanislas Dehaene.
(à suivre)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire