Et si le palindrome de la date d’hier était un clin d’œil pour nous tourner
vers le futur
Nous étions hier le 21 novembre
2012, soit donc le 21-11-12, un palindrome temporel, une de ces rares curiosités
qui se lisent dans les deux sens, ou plus exactement qui gardent le même sens,
lues à l’envers.
C’est grâce à l’écoute matinale
de France Inter que j’ai pris conscience de cette originalité numérique. Sur le
moment, – probablement parce que mes neurones n’étaient pas encore suffisamment
alertes –, je n’y ai pas plus prêté attention que cela.
Ce n’est que plus tard, dans le
TGV qui m’emmenait pour une réunion lointaine, que le souvenir de cette
symétrie temporelle m’est revenu et a pris tout son sens… double, bien
sûr !
Car en effet, la presse
quotidienne et l’essentiel des commentaires faits par tout un chacun rêvent
d’une univers palindromique, où le temps pourrait être couru dans les deux
sens, permettant ainsi d’effacer les erreurs, ou de revenir à des passés
supposés meilleurs, voire idylliques. Je peux citer en vrac :
- La désindustrialisation de la
France qui ne serait que le fruit d’erreurs historiques, ayant conduit au
démantèlement de notre outil productif,
- Une politique d’immigration qui
aurait détruit progressivement la culture et l’identité française, en la
diluant dans ce qui a grandi autrement et ailleurs,
- Les cités de banlieue dont
l’urbanisme serait à l’origine des ghettos et du développement du trafic de
drogue,
- Le mode de scrutin d’une
élection récente dans un parti politique qui aurait faussé le résultat,
exacerbant les rivalités et poussant à la fracturation de ce dernier,
- La perte d’un trois A (1)
qui serait la matérialisation de choix et décisions faits par le gouvernement
précédent,
- …
Bref, rien de ce qui se produit
n’était inévitable, tout ne serait affaire que de maladresses que l’on aurait
dû éviter.
Pourquoi plutôt que de rêver à
des retours en arrière qui ne sont que des palindromes imaginaires, ne pas
comprendre que les processus sont complexes et irréversibles, que le temps ne
s’écoule que dans un sens, qu’il ne sert à rien de gaspiller son énergie à
imaginer un monde autre que celui dans lequel nous vivons ?
C’est à la condition d’accepter le
réel que nous pourrons identifier nos vraies marges de manœuvre, nous centrer
sur le futur… qui, lui, n’est ni advenu, ni irréversible !
(1)
Notons que le 5 A français n’a lui toujours pas été dégradé, et représente
encore l’Association des Authentiques Amateurs de l’Andouillette Artisanale,
appellation ô combien importante, et dont le mode d’attribution me semble moins
suspect que celui des agences de notation.
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