A la découverte de « Thinking, Fast and Slow » de Daniel Kahneman
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Voici
quelques exemples tirés du livre de Daniel Kahneman, qui montrent que nous
ferions souvent mieux de ne pas laisser la main à notre Système 1 :
- Si
l’on vous demande de deviner quelle est la spécialisation d’un étudiant, vous
allez choisir celle qui correspond le plus au profil de la personne, sans vous
poser la question de l’importance de cette spécialité, et donc de la probabilité
qu’elle puisse être effectivement la sienne. Nous nous demandons à qui il
ressemble, et non pas ce qui est le plus probable. Autre exemple de cette
confusion entre représentativité et probabilité : ce n’est pas parce que
quelqu’un lit le New York Times dans le métro, qu’il a plus de chance d’avoir
un doctorat que de ne pas avoir de diplôme universitaire…
- Entre
les propositions « Linda est une employée de banque » et « Linda
est une employée de banque et elle est active au sein du mouvement
féministe », même si la deuxième nous séduit spontanément davantage que la
première, la première reste la plus probable, car elle contient la deuxième. Comme
l’écrit Daniel Kahneman, « c'est un
piège pour les prévisionnistes et leurs clients : le fait d'ajouter des détails
à des scénarios les rend plus plausibles, mais moins susceptibles de se
produire. »
- Nous
allouons une valeur plus faible à un service de vaisselle de cinquante pièces
dont huit sont ébréchées, qu’à un service de 40 pièces toutes intactes. Pour
que ce biais n’existe pas, il faut que nous les comparions simultanément. Pour
calculer une valeur, nous accordons plus de poids à la valeur moyenne, qu’à la
somme.
- Si
nous subissons un examen extrêmement douloureux, et qu’il se termine
brutalement, nous en garderons un souvenir plus pénible, que le même examen
prolongé par une période où nous ressentons une douleur plus faible. A nouveau,
ce qui compte pour nous, ce n’est pas tant la quantité de douleur ressentie que
la douleur moyenne, et surtout celle de la fin.
Ceci me
rappelle une constatation faite lors d’une mission pour une compagnie
aérienne : ce qui est important, ce n’est pas tant ce qui se passe durant
le vol, mais le souvenir que nous en avons. En effet dans le domaine du
service, comme nous n’avons pas le produit sous la main, ce qui comptera lors
de la décision pour un rachat éventuel, c’est bien ce souvenir. Pourtant la
plupart des questionnaires client sont administrés durant le vol, et non pas
quelques jours après.
Or,
comme Daniel Kahneman le montre, il y a un écart important entre ce que nous
expérimentons, et ce dont nous nous souvenons, entre nos deux moi, celui qui
vit une situation, et celui qui la revit…
(à
suivre)
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