Les tribus animales (3)
Avec la « colle sociale »,
le groupe acquiert des propriétés qu’aucun de ses individus n’avait.
Ainsi,
les fourmis sont capables de faire de l’élevage ou de l’agriculture intensifs,
chacune fonctionnant comme une cellule spécialisée au sein du groupe prenant en
charge une partie du travail à faire. Les abeilles ne sont pas en reste. Par
exemple, grâce à leur danse, elles savent échanger des informations entre
elles, et choisir par un vote majoritaire, le meilleur emplacement pour une
nouvelle ruche.
Dans
les espèces les plus sophistiquées, cet échange prend une autre dimension :
l’unité de base est beaucoup plus petite et devient la famille, avec au cœur la
relation mère-enfant. Ce sont les familles qui s’associeront pour donner
naissance à la tribu collective. Nouvelle complication qui ouvre la porte à des
apprentissages plus approfondis, et à l’apparition de l’individu : si aucune fourmi
n’est strictement identique à sa voisine, les différences sont sans commune
mesure au sein des mammifères.
Cet
apprentissage d’abord entre la mère et ses enfants, puis entre tous les membres
d’une même tribu, repose sur un mode d’échange d’information beaucoup plus
riches, ce grâce aux neurones-miroirs.
De quoi s’agit-il ? De neurones qui, sans l’intervention d’un quelconque
processus conscient, sont capables de mimer ce que fait l’autre : quand un
animal muni de tels neurones regarde la main d’un autre se déplacer, le
mouvement est reproduit dans son cerveau. Il peut donc apprendre en regardant.
Ces processus sont essentiels pour la transmission des expériences. Ils sont
aussi un levier pour diffuser plus rapidement une alerte au sein d’une tribu.
Ainsi
avec l’animal, apparaissent des soudures informationnelles, qui donne naissance
à un nouveau type de poupée russe : la poupée russe sociale, une poupée souple
et vivante, dont tire sa puissance de la mise en réseau des capacités physiques
et cognitives de ses membres.
(à suivre)
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