13 déc. 2011

POURQUOI LE MOUSTIQUE PIQUE-T-IL ?

La vie évolue au gré des heurs et malheurs, nés de rencontres aléatoires et imprévisibles…
Extrait des Mers de l’incertitude
Je déteste les moustiques. Probablement, vous aussi.
Souvenirs multiples d’été, où, parce que j’avais laissé la fenêtre ouverte alors que la lumière était allumée, les nuits ne furent qu’une longue suite de bourdonnements, de batailles sans fin au cours desquelles ma main maladroite et endormie essayait désespérément de mettre un terme à la vie de cet insecte. Les lendemains, je ne pouvais que mesurer l’étendue des dégâts au nombre des cloques rouges, et la démangeaison venait me rappeler le danger de la fenêtre ouverte…
Or ces moustiques, je ne les connaissais pas, ne leur avais rien fait. Alors pourquoi venaient-ils ainsi m’agresser ? Je connais bien sûr la réponse : s’ils me piquent, c’est pour se nourrir.
Mais vous êtes-vous déjà posé la question suivante : comment cela a-t-il commencé ? Pourquoi le moustique s’est-il mis à nous piquer ? Est-ce qu’un jour, il y a longtemps, très longtemps, les ancêtres des moustiques se sont réunis pour savoir comment assurer leur survie et améliorer leur nourriture quotidienne ? Auraient-ils alors mené une étude approfondie pour inventorier toutes les possibilités ? Parmi celles-ci, ont-ils identifié celle de venir piquer des animaux, dont nous, pour prélever du sang ? Ont-ils procédé méthodiquement à des tests, pour finalement conclure, que, oui, le sang était bien la meilleure option ? Ont-ils enfin formé tous leurs jeunes à l’art de piquer vite et bien ?
En un mot : le moustique pique-t-il parce que c’était la meilleure solution et que l’évolution a donc été orientée dans cette direction ?
Non, évidemment cela ne s’est pas passé comme cela.
Tout a effectivement commencé, il y a longtemps, très longtemps même : le lointain ancêtre du moustique était un insecte qui, comme bon nombre d’autres, avait développé un appendice effilé pour absorber un liquide, une sorte de paille si vous voulez. Pratique pour survivre et boire rapidement. Un jour, l’un d’eux s’est posé sur la peau d’un animal à sang chaud. Or cette peau, pour assurer la régulation de température et les échanges avec l’extérieur, était poreuse. Comme l’appendice était très effilé, il a pu pénétrer à l’intérieur et a trouvé un liquide riche et nourrissant : du sang. Il a trouvé cela tellement bon qu’il en est devenu complètement accro, et qu’il a fait partager l’aubaine à ses congénères.
Et voilà, comment une espèce est devenue une sorte de vampire nocturne : par le hasard de la rencontre d’un appendice créé pour boire un liquide et d’une peau perméable pour assurer la respiration. Cette rencontre fortuite a modifié le cours des deux espèces : la survie du moustique a été garantie, l’espèce s’est développée… et, dommage collatéral, la malaria s’est propagée.1
(1) J’ai librement développé et réinterprété cet exemple donné par Ian Stewart dans son livre Dieu joue-t-il aux dés ?

12 déc. 2011

APPLIQUER À SOI-MÊME CE QUE L’ON RECOMMANDE AUX AUTRES

De la sécurité des actions à celle des processus de décision
Il y a quelques jours à l’occasion d’une visite dans une usine, j’ai vu, inscrites sur un tableau, trois risques développant l’insécurité :
-        Inattention du regard,
-        Perte d’équilibre,
-        Mauvaise ligne de tir
Le directeur de l’usine m’expliqua alors ces trois points : « Tout d’abord, si l’on regarde trop vite ou mal, on va prendre les mauvaises décisions et faire courir des risques pour soi-même et pour les autres. Ensuite, avoir une mauvaise assise, c’est souvent provoquer une chute, et un accident. Enfin, ne pas viser là où il faut, c’est ne pas se préoccuper des bonnes choses ».
Amusant comme ces trois règles de sécurité rejoignent ce que je crois être celles d’un bon diagnostic ou d’un bon processus de prise de décision :
-        Si l’on n’a pas un regard attentif, si l’on procède par zapping, on restera à la surface de la situation et on n’en percevra pas la vraie dynamique.
-        Si l’on n’a pas une bonne assise personnelle, on ne va pas suffisamment lâcher prise.
-        Si l’on est distrait ou si l’on n’est pas focalisé dans la bonne direction, on se trompera de sujet.
Les dirigeants devraient intégrer plus dans leurs propres processus de décision, les règles de sécurité qu’ils promeuvent dans leurs usines…

9 déc. 2011

DES MOTS EN MUSIQUE

Christophe, Julien Doré et Alain Bashung
Comment avec les mêmes mots, fussent-ils bleus, quand le langage de la voix diffère, une chanson peut muter...



8 déc. 2011

COMMENT SAVOIR POUR QUI NOUS TRAVAILLONS ?

Conscience, identité… et acte de foi
Poursuivons le florilège publié hier et consacré aux dernières émissions de Jean-Claude Ameisen, avec une question « simple » : à quoi sert donc ces 80% d’énergie sombre, toute cette énergie consommée par notre cerveau sans que nous puissions la relier à une quelconque action consciente ?
Jean-Claude Ameisen nous propose de la relier à ce qui sous-tend nos processus inconscients, tout ce qui fait notre identité, tout ce qui se passe en nous et qui, sans que nous nous en rendions compte, nous permet de vivre et survivre, tout ce dont nous mesurons les effets sans comprendre comme cela s’est produit.
Est-ce à dire que nous sommes massivement des êtres inconscients, et marginalement des êtres conscients ? Ou pouvons-nous imaginer que nos efforts conscients, même s’ils sont marginaux en énergie consommée, peuvent orienter la masse préalablement accumulée en nous sans que nous en rendions compte ? On tire à pile ou face pour savoir ?
Comment répondre à une telle question à part par un acte de foi en notre capacité individuelle ? Et comment croire encore à notre capacité à prévoir ce qui va arriver et ce que nous allons décider, si tout repose sur un tel iceberg inconnu ? L’incertitude a de beaux jours devant elle, décidément !
Et qui nous dit que ces 80% d’énergie sombre ne travaillent que pour nous ? Comment être sûrs que nous ne travaillons pas, même marginalement, voire très significativement, pour d’autres, pour des processus qui nous dépassent ?
Troublant, non ? 

7 déc. 2011

ENTRE MÉMOIRE ET ATTENTE, ENTRE SOUVENIR ET DÉSIR

Qui sommes-nous ?
Petit florilège tiré des dernières émissions de « Sur les épaules de Darwin » de Jean-Claude Ameisen
Magie, attention et anticipation
Concernant les tours de magicien, nous ne regardons plus sa main, mais nous suivons son regard qui nous indique où il vient de lancer la balle hypothétique : « L’empathie, cette extraordinaire capacité que nous avons de nous mettre à la place de l’autre, de vivre en nous ce que va vivre l’autre, d’anticiper ce que va vivre l’autre, d’anticiper ses intentions, ses attentes, de les devancer, de nous les approprier, de nous projeter dans son futur, nous fait perdre de vue le présent. »
Ainsi, « notre conscience est toujours en retard par rapport à ce que nous vivons comme l’instant présent, mais elle est aussi paradoxalement souvent projeté dans ce qui va suivre. Ce que nous appelons l’instant présent est en partie une souvenir du passé et une anticipation de l’avenir, entre le déjà plus et l’encore à venir. ( …) (Nous vivons) entre mémoire et attente, entre souvenir et désir »
Alors « ce qui est déjà dans notre inconscient surgira plus vite qu’un évènement nouveau qui le rappelle. (…) Ce temps incorporé colore l’idée que nous nous faisons du présent, (…) et le moi est plus vaste que le narrateur qui dit je »
« La mémoire ne nous parle pas que d’hier, elle nous parle aussi d’aujourd’hui et de demain. (…) Se projeter dans l’avenir, c’est toujours interpréter le passé, car toute prédiction, même la plus rationnelle, même la plus scientifique, est toujours fondée sur une extrapolation à partir des enseignements que nous avons pu tirer des régularités cachées de l’histoire, de notre histoire. »
Perception, attention et énergie sombre
C’est la succession d’évènements prévisibles qui rend la perception du premier évènement comme plus long que les suivants (par exemple : une suite 1, 2, 3, 4, 5, …), et s’il y a un chiffre inattendu, il paraîtra être resté plus longtemps. Nous décryptons donc constamment les régularités et les irrégularités de ce que nous observons. Si nous arrivons à prédire, nous contractons la perception du temps.
La neuroimagerie mesure la consommation d’énergie, et sa variation par rapport à une attention. On a pu mettre en évidence que, indépendamment de toute focalisation, lorsque l’on laisse notre esprit vagabonder, on consomme plus de 80% d’énergie. Ce plus de 80% a été appelé l’énergie sombre du cerveau, c’est notre mode de fonctionnement par défaut, notre identité, nous…
L’énergie sombre semble harmoniser toutes les zones du cerveau. L’attention ne fait qu’augmenter de 5% les dépenses d’énergie.
Plus un évènement est régulier, plus l’attention se synchronise avec les vagues de fonds, et plus notre esprit peut vagabonder…
Sommeil
Au sommeil du monde animal, correspond la vie suspendue des végétaux : les graines dans le sol, les feuilles qui se ferment la nuit, les arbres pendant l’hiver, et l’hibernation des animaux. Un état de vie suspendu où la vie diminue ses interactions avec le dehors, quand les conditions sont défavorables. Comme le sommeil est un point commun, il doit avoir un rôle essentiel pour l’intégration de ce qui a été vécu.
« Il ne faut pas dire : Je m’éveille, mais : il y a éveil – car le Je est le résultat, la fin. » (Paul Valéry. Cahiers [cité dans : Daniel Heller-Roazen. Une archéologie du toucher])

6 déc. 2011

PRÉVISIONS ET CYGNES NOIRS

Comment s’engager à cinq ans quand c’est indispensable ?
« Vous affirmez qu’il est illusoire, voire dangereux, de se fixer des prévisions chiffrées au-delà de l’année qui vient. Je comprend votre propos, mais, excusez-moi d’être direct, il ne me semble pas très réaliste. En effet, comme notre président se doit de répondre aux demandes des analystes financiers, on vient à l’inverse de nous demander de fournir des prévisions non plus à trois ans, mais à cinq ans. Et bien sûr, pas question de donner des chiffres en l’air, et d’imaginer que l’on n’en sera pas comptable ensuite. »
Voilà ce que me disait dernièrement un dirigeant d’un grand groupe.
« Très bien, dont acte, lui répondis-je. Si vous devez pour des raisons externes, fournir des prévisions à cinq ans, et que vous n’avez pas le choix, faites-le. Principe de réalité. Simplement, il me semble essentiel qu’en parallèle, vous renforciez votre connexion au réel. 
- C’est-à-dire ?
- Je m’explique. Cette prévision à cinq ans, puisqu’elle va vous engager tant en interne que vis à vis de vos partenaires externes, vous allez la construire le plus sérieusement possible, ce à partir de la vision actuelle du futur à venir. Elle va reposer sur une série d’hypothèses. Ce sont ces hypothèses que, en même temps que vous élaborer votre prévision, il faut expliciter.
- Certes, mais comment ne pas se perdre dans le détail et les faire émerger.
- En appliquant la logique des « cygnes noirs », c’est-à-dire en se posant la question suivante : que pourrait-il m’arriver de pire ? Qu’est-ce qui peut me faire complètement sortir de l’épure prévisionnelle ? Par exemple, prenez le pays où votre situation est la plus fragile, et dites-vous : « Que se passera-t-il, si cela se généralise ? ». Ou, prenez votre produit phare, et dites-vous : « Que se passera-t-il s’il s’effondre ? ». Surtout ne pensez pas : « Cela n’a aucune chance d’arriver », car, dans le monde de l’incertitude qui est le nôtre, on ne peut plus probabiliser le futur.
Pour chacun de ces cygnes noirs potentiels, essayez d’imaginer comment réagir, et quelles pourraient être les conséquences. Comme pour un tsunami, pouvez-vous à l’avance déplacer des maisons, construire des digues et construire des chemins d’évacuation ? Pour tous les cygnes noirs que vous ne pouvez pas contrecarrer, demandez-vous alors quels seraient les signes avant-coureurs : comment savoir qu’il est en train d’advenir.
Une fois tout ce travail fait, vous aurez d’une part renforcé la fiabilité de votre prévision et de vos plans d’actions, et surtout vous saurez quels sont ses points de vulnérabilités. Ce sont ces points qu’il faudra mettre sous surveillance. C’est ainsi que vous resterez connecté au réel, et que vous pourrez le cas échéant, revenir sur ce que vous aviez prévu, car vous vous serez engagé sous conditions…
- Je comprends. Plus nous voulons nous projeter dans le futur, plus nous devons mettre de l’énergie à suivre ce qui se passe réellement, et surtout ce qui pourrait rendre nos prévisions obsolètes.
- Très exactement. C’est un travail lourd et difficile. Et il ne s’agit pas de le laisser uniquement entre les mains des patrons de pays. En effet, sinon chacun aura beau jeu de vous expliquer qu’il n’est plus tenu par les prévisions faites, car elles sont caduques. C’est à vous de mener avec eux ce travail, et de piloter le suivi des cygnes noirs. »

5 déc. 2011

NOUS VOULONS SUPPRIMER LE TEMPS, COMME NOUS AVONS SUPPRIMÉ LES DISTANCES

Tu es quand ?
Extrait des Mers de l’incertitude
J’en arrive à penser qu’après avoir comprimé l’espace, nous n’acceptons pas de ne pas réussir à comprimer le temps. Depuis deux siècles, les distances physiques ont été progressivement presque supprimées. Avec la découverte de l’énergie et du moteur à explosion, l’espace physique s’est progressivement contracté. Il n’y a pas si longtemps, quitter son village était le début de l’exil, et on mourrait à une encablure de là où on était né. Tout voyage était une aventure, changer de continent, une exception. Aujourd’hui le transport aérien, les trains à grande vitesse et les infrastructures routières ont tout bouleversé. On ne parle plus en kilomètres, mais en temps : Lyon n’est plus à 450 km de Paris, mais à deux heures. Ambivalence entre espace et temps…
Depuis vingt ans, et surtout depuis dix ans, les technologies de l’information sont venues dynamiter l’espace : les kilomètres n’existent plus et je peux parler à mon voisin numérique sans même savoir où il est. D’ailleurs, la première question posée au téléphone est maintenant : « Tu es où ? ». L’espace physique c’est comme effondré sur lui-même, comme si nous n’occupions tous plus qu’un seul point, un seul lieu. « D’où êtes-vous ? (…) Sans ici, plus de moi, voilà de quoi les grognons prennent peur : de ne plus exister, les pauvres, pour ne plus savoir où ils mettent les pieds. Comme si je devais plonger dans un espace, comme s’il appartenait à un sous-ensemble qu’il n’avait pas choisi. (…) Tu n’es que là d’où tu viens. Non, je suis qui je suis, voilà tout. (…) L’espace sans distance implique un sans espace. (…) Nous n’avons plus mal à l’espace ; D’où êtes-vous ? De n’importe où ? (…) Je navigue. Qui êtes-vous ? Je fluctue, percole et ne suis pas. Comme tous, j’habite le monde et son temps. »1.
Par contre, inutile de demander à son correspondant : « Tu es quand ? », car tout se passe en direct. Avant, sur une lettre, il fallait spécifier la date à laquelle elle avait été écrite. Aujourd’hui l’écrit voyage à la vitesse de la lumière. Non seulement, l’espace n’existe plus, mais nous sommes tous synchrones.
A cet effondrement de la distance, à cette synchronicité de la communication, répond en écho une demande de voir le temps s’accélérer : nous supportons de moins en moins d’attendre. Nous acceptons de moins en moins que ce qui est immédiatement accessible virtuellement ne le soit pas physiquement, et nous confondons agitation et mouvement réel. Régis Debray a expliqué en quoi l’accélération des échanges n’accélérait pas la transmission des savoirs : « Peut-on jouer à la fois de l’espace et du temps ? Société de transmission ou de société de communication ? (…) Le temps de formation ne peut pas être comprimé. Je peux connaître instantanément ce qui se passe à Moscou, mais je ne sais pas apprendre le russe ni comprendre à partir du point de vue russe plus vite qu’avant. Il y a de l’incompressible dont on aimerait se débarrasser. On fait des digests, on voudrait avoir des « pilules » pour apprendre le russe. (…) Poser la question « d’où viens-tu » serait déplacé. 2000, c’est l’an zéro. On zappe, on coupe tout ce qui dure. L’économie de marché est un happening. Le sport est une flamboyance sans restes une religion sans mémoire, spasme participatif, une intensité sans souvenir et sans perspective. »2
(1) Michel Serres, Hominescence
(2) Régis Debray, Conférence "Communiquer moins, transmettre plus" prononcée le 4 décembre 2000 à la Bibliothèque Nationale de France

2 déc. 2011

VA-T-IL FALLOIR CHOISIR ENTRE ÊTRE CONNECTÉ ET AVOIR DES ENFANTS ?

Le Wi-Fi tuerait les spermatozoïdes
Selon un article paru hier, le 1er décembre dans le Monde.fr, le Wi-Fi serait susceptible de tuer des spermatozoïdes. Cet article citait le docteur Conrado Avendano qui disait que  "nos données suggèrent que l'utilisation d'un ordinateur portable connecté à l'Internet sans fil et positionné près des organes reproducteurs masculins peut réduire la qualité du sperme humain".
Ciel, quelle nouvelle !
Que va devenir l’humanité, prise entre son besoin de se reproduire, et son désir sans cesse renouvelé d’être constamment connectée ?
Certes, nous pourrions revenir aux bons vieux câbles qui reliaient nos ordinateurs au réseau. Mais qui en a envie, et qui se sent capable d’une telle régression ?
Restent évidemment les téléphones portables qui, depuis qu’ils se sont smartphonisés et iPhonisés, nous permettent de surfer confortablement. Mais alors, ce sont les antennes et leurs rayonnements qui nous guettent…
J’en étais là de mon plongeon dans ce désespoir numérique, quand la lecture de la fin de l’article vint m’apporter une lueur d’espoir, ou du moins une rémission avant l’enfer de la déconnexion.
En effet, pour l’instant, les tests ont été faits non pas sur « de vrais hommes et des ordinateurs posés sur leurs vrais genoux », mais sur des spermatozoïdes placés sous un ordinateur connecté au Wi-Fi.
Tous les espoirs restent donc permis, car, après tout, comment être sûr que les spermatozoïdes ont été tués de l’exposition au Wi-Fi ? Peut-être étaient-ils simplement nostalgiques de ces organes génitaux perdus et ont-ils procédé à un suicide collectif ?
A suivre de près en tout cas.
Je ne manquerai pas de vous tenir au courant si je trouve de nouvelles informations, et vous remercie de faire de même. Restons solidaires, tant que nous sommes encore connectés…

1 déc. 2011

UNE ENTREPRISE ÉMERGE ET RÉUSSIT GRÂCE À SES LANGAGES

Bien diriger c’est savoir faire les bons jeux de mots
Finalement la réussite d’une entreprise est largement affaire de langages :
  • Disposer d’un langage propre qui va la cimenter, élaborer progressivement sa culture et la faire perdurer en tant qu’entité qui transcende tout ce qui la compose, et qui ne fait qu’entrer et sortir,
  • Capacité à élaborer une vision du cours des choses,  pertinente et perpétuellement réactualisée, de ce qu’elle fait et de comment cela s’insère dans les systèmes dans lesquels elle s’insère,
  • Permettre des collaborations provisoires et limitées qui accélèrent les projets, autorisent et soutiennent des essors individuels, et apportent de la vie au travers de processus de vies et de morts locaux
Diriger une entreprise, surtout si sa taille est grande, son histoire longue et sa présence mondiale, c’est donc d’abord agir sur les langages pour assurer l’émergence d’un tout vivant, réactif et pérenne :
-        Ajouter de nouveaux mots pour faciliter la prise en compte de nouveaux concepts,
-        Changer la grammaire pour développer de nouvelles collaborations,
-        Élaborer et diffuser de nouveaux langages pour entreprendre des transformations profondes
Diriger, c’est donc jouer sur et avec les mots.
Qui est conscient qu’un bon manager est celui qui sait faire les bons jeux de mots ?

30 nov. 2011

NOTRE MONDE ÉMERGE GRÂCE À NOS LANGAGES

La vie est largement un jeu de mots
Comme je l’ai indiqué dans mes deux derniers articles1, les langages ne sont pas des véhicules neutres de communication, ce sont au travers de quoi tout se construit, à la fois l’individuel et le collectif :
  • Pour chaque individu : sans langage, pas de pensée personnelle, pas de capacité à réunir des informations dans un tout cohérent, pas d’élaborations de scénarios d’action, pas de projections dans le futur… et donc pas d’individu, mais juste une juxtaposition et une succession d’actes incohérents.
  • Pour chaque collectivité : sans langage, pas d’échanges entre ses composantes, pas de scenario pour le futur, pas de processus de décision, pas d’actions cohérentes… et donc pas de collectivité, mais juste une collection d’individus.
Ainsi les langages ont joué un rôle clé dans les processus d’émergence qui ont fait naître notre individualité à partir des éléments qui nous composent. C’est aussi par eux que les collectivités auxquelles nous participons, nous dépassent et développent des propriétés propres.
Enlevez tout langage aux fourmis ou aux abeilles, et vous n’aurez ni fourmilière, ni ruche2.
Les langages sont les ciments indispensables à l’émergence de chacun de nous et du monde que nous créons et nous habitons.
Jouer sur les mots, est donc au cœur du vivant, et l’on peut donc se dire que la vie est d’abord un jeu de mots !
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’on associe Dieu au Verbe et à la parole…