Voilà donc le retour de la sorcière : après avoir décliné pendant plus de cinquante ans, elle s’était trouvée mise en pièces détachées, et remisée dans un débarras poussiéreux. Quelle déchéance pour celle qui avait été l’auxiliaire dévouée et consciencieuse de la recherche nucléaire britannique !
Il est vrai que les tours de
cette sorcière n’avaient bien vite fait vibrer que les étudiants en
informatique de l’Université de Wolverhampton, car elle avait été dépassée par
ses jeunes congénères, infiniment plus petites et plus agiles : qui
pouvait accepter sa lenteur à faire des opérations aussi élémentaires que la
multiplication de deux nombres ?
Elle trône à nouveau, non plus au
cœur de l’industrie, mais dans le Musée national de l’Informatique à Bletchley
Park, en Grande Bretagne.
Cette sorcière de 2,5 tonnes est
considérée comme le plus vieil ordinateur à programme du monde, et est un
anti-palindrome technologique : comment en effet imaginer que l’on puisse
aller indifféremment dans les deux sens, de cette sorcière vers un iPad ou
MacBook actuel ?
Intéressant contre-point de ma
réflexion sur le palindrome temporel de jeudi dernier (1), et les
dangers à vouloir réinventer le présent en cherchant des boucs émissaires
passés.
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