Pourquoi faut-il faire le vide et prendre du recul ?
« Passant par la Chine, j'y trouve là un point d'écart, ou de recul, pour remettre en perspective la pensé qui est la nôtre, en Europe. Car, vous le savez, une des choses les plus difficiles à faire, dans la vie, est de prendre du recul dans son esprit. Or la Chine nous permet ainsi de remettre à distance la pensée d'où nous venons, de rompre avec ses filiations et de l'interroger du dehors »
« Passant par la Chine, j'y trouve là un point d'écart, ou de recul, pour remettre en perspective la pensé qui est la nôtre, en Europe. Car, vous le savez, une des choses les plus difficiles à faire, dans la vie, est de prendre du recul dans son esprit. Or la Chine nous permet ainsi de remettre à distance la pensée d'où nous venons, de rompre avec ses filiations et de l'interroger du dehors »
« De détour en retour »
« Éclairer de biais, à partir du dehors chinois, les choix implicites, enfouis, qui ont porté la raison européenne. »
« Éclairer de biais, à partir du dehors chinois, les choix implicites, enfouis, qui ont porté la raison européenne. »
Est-ce que ce que je ne peux pas modéliser est pour autant incohérent ?
« Clausewitz, au début du XIXe siècle, Clausewitz, pensant la guerre, fait le constat de ce que la pensée (en Europe) a échoué à penser la guerre… Car modéliser, à la guerre, ne peut se faire qu'à partir d'une expérience antérieure – ce qui nous met fatalement en porte-à-faux avec le renouvellement de la situation. »
« La France a préparé en 1914 la guerre de 1870. »
« La guerre ne se passe pas finalement comme on l'avait envisagée et préparée, comme on l'avait modélisée. La question pourra donc être reformulée ainsi : la guerre, qui est cet inmodélisable, est-elle pour autant incohérente ? »
« La guerre ne se passe pas finalement comme on l'avait envisagée et préparée, comme on l'avait modélisée. La question pourra donc être reformulée ainsi : la guerre, qui est cet inmodélisable, est-elle pour autant incohérente ? »
Qu'est-ce que le potentiel de situation ?
« Ces sont les notions d'une part de « situation », « configuration », « terrain », et, d'autre part, de ce que je traduirais par « potentiel de situation ». Le stratège est ainsi invité à partir de la situation, non pas d'une situation telle préalablement je la modéliserais, mais bien de cette situation-ci dans laquelle je suis engagé et au creux de laquelle je tente de repérer où se trouve le potentiel et comment l'exploiter. »
« La guerre, à chaque étape, apparaît bien toujours le produit du potentiel de situation »
« Car la pensée chinoise a pensé, non le but et l'aboutissement, mais l'intérêt ou le profit, li. Si ce profit est recherché à l'échelle du monde, il fait le sage ; à une échelle réduite, et dans un rapport antagoniste, il fait le stratège… Ils tendent à chaque fois à tirer parti de la situation, érigée en dispositif. »
« Je ne me fixe pas de but, car celui-ci serait une entrave au regard de l'évolution de la situation ; mais j'exploite une disposition »
« Il repère, détecte, à même la situation, les facteurs qui lui sont favorables, de façon à les faire croître ; en même temps qu'à faire décroître ceux qui seraient favorables à son adversaire. »
« De sorte que, quand il engage le combat, comme il a déjà gagné, les gens ne pourront que dire : c'était facile, c'était joué d'avance ; et croient qu'il est sans mérite. »
« Le grand général remporte des victoires faciles (…) car il a si bien su détecter le potentiel de situation, a si bien su favoriser les facteurs favorables, que, quand il engage enfin le combat, eh bien, oui, c'est « facile ». »
Voit-on les plantes pousser ?
« Méditer la poussée des plantes : Ni volontarisme, ni passivité ; mais, en secondant dans le processus de poussée, on tire parti des propensions à l'œuvre et les porte à leur plein régime. »
« Car la pensée chinoise a pensé, non le but et l'aboutissement, mais l'intérêt ou le profit, li. Si ce profit est recherché à l'échelle du monde, il fait le sage ; à une échelle réduite, et dans un rapport antagoniste, il fait le stratège… Ils tendent à chaque fois à tirer parti de la situation, érigée en dispositif. »
« Je ne me fixe pas de but, car celui-ci serait une entrave au regard de l'évolution de la situation ; mais j'exploite une disposition »
« Il repère, détecte, à même la situation, les facteurs qui lui sont favorables, de façon à les faire croître ; en même temps qu'à faire décroître ceux qui seraient favorables à son adversaire. »
« De sorte que, quand il engage le combat, comme il a déjà gagné, les gens ne pourront que dire : c'était facile, c'était joué d'avance ; et croient qu'il est sans mérite. »
« Le grand général remporte des victoires faciles (…) car il a si bien su détecter le potentiel de situation, a si bien su favoriser les facteurs favorables, que, quand il engage enfin le combat, eh bien, oui, c'est « facile ». »
Voit-on les plantes pousser ?
« Méditer la poussée des plantes : Ni volontarisme, ni passivité ; mais, en secondant dans le processus de poussée, on tire parti des propensions à l'œuvre et les porte à leur plein régime. »
« Comme est indirect de biner au pied de la plante pour la faire pousser. »
« On ne voit pas la plante pousser. »
« La grande stratégie est sans coup d'éclat, la grande victoire ne se voit pas. »
« On ne voit pas la plante pousser. »
« La grande stratégie est sans coup d'éclat, la grande victoire ne se voit pas. »
Quelles différences entre action et transformation ?
« Parce qu'elle est locale, momentanée, renvoyant à un Moi-sujet, l'action se démarque du cours des choses. »
« La transformation est (…) globale, (…) s'étend dans la durée – elle est progressive et continue, (…) procède discrètement par influence, (…) la transformation ne se voit pas. On ne voit que les résultats. On ne voit pas le fruit en train de murir. »
« En Chine, le contrat signé n'arrêtait pas pour autant l'évolution : le contrat demeurait en transformation. »
« Si je n'ai rien sur quoi m'appuyer, pas le moindre facteur favorable, pour me laisser porter ? Eh bien, je ne fais rien. »
« En Chine, le contrat signé n'arrêtait pas pour autant l'évolution : le contrat demeurait en transformation. »
« Si je n'ai rien sur quoi m'appuyer, pas le moindre facteur favorable, pour me laisser porter ? Eh bien, je ne fais rien. »