21 déc. 2008

SE CROIRE INVULNÉRABLE TUE

Cette entreprise va de succès en succès. Pour accroître son efficacité, elle a, au fur et à mesure de son existence, automatisé toute une série de comportements et d’habitudes : cet apprentissage facilite l’action quotidienne et permet de se concentrer sur ce qui est nouveau.
Un sentiment de puissance se diffuse et elle se sent devenir « invulnérable » aux évolutions de la conjoncture et des exigences des clients : convaincue d’être « naturellement » plus forte que ses concurrents, elle les ignore de plus en plus ; experte, elle sait mieux que ses clients ce dont ils ont besoin.
Elle est de moins en moins capable de repérer les « signaux faibles » venant de son environnement et peut même avoir tendance à oublier les points qui sont à l’origine de son propre succès.
L’entreprise continue à être dirigée de façon consciente, mais n’intègre plus les informations qui pourraient contredire ses interprétations, interprétations qui sont devenues des certitudes. Sans le savoir, sans s’en rendre compte, l’entreprise agit peut-être à contre-courant : elle est devenue insensible à son environnement, et donc vulnérable à toute rupture…

Grâce à sa position dominante, la profitabilité de cette autre entreprise est largement supérieure à la moyenne du marché. Pour récompenser tout le monde, des avantages sont accordés, année après année, aux salariés et à la Direction.
Le sentiment d’appartenance à l’entreprise se renforce au fur et à mesure du cumul de ces avantages. Un accord tacite entre Direction, syndicats et personnel amène, à l’occasion de chaque négociation, à les renforcer, quitte à externaliser davantage de fonctions pour ne pas dégrader la compétitivité de leur entreprise : il y a de moins en moins de monde à l’intérieur et ceux qui s’y trouvent sont de plus en plus en décalage avec le « monde extérieur ».
Se développe ainsi un confort interne croissant qui n’incite pas à la vigilance. Finalement, tout le monde, Direction comme salariés, privilégie le développement de ce confort : le corps social de l’entreprise se coupe progressivement de l’extérieur. À la limite, on manage alors pour manager, on pense qu’une réunion est bonne parce qu’elle s’est simplement bien passée, et on oublie que tout ceci n’a de sens que si la performance réelle, celle vue par les clients et l’extérieur, s’améliore effectivement.
Devenue « autiste », l’entreprise a tendance à protéger jusqu’au bout les avantages acquis, éventuellement même en mettant en péril sa survie…

Cette autre entreprise a grandi rapidement en se mondialisant et en multipliant ses lignes de produits. Ce développement s’est accompagné d’une spécialisation croissante des fonctions et d’une multiplication des interlocuteurs internes.
Le système global est devenu de plus en plus complexe et l’atteinte de la performance suppose une collaboration efficace entre un nombre croissant d’acteurs. L’intégration transverse devient difficile à piloter et est de moins en moins maîtrisée. Une partie des acteurs en place se fait sa propre interprétation de la mission qui lui est allouée et de ce que peuvent attendre ou fournir les autres acteurs.
Finalement les délais de lancement des nouveaux produits s’allongent, les clients sont contactés en désordre et ne comprennent plus la logique de l’entreprise, les processus internes deviennent redondants… : la performance globale se dégrade et personne ne s’en rend compte, puisque l’entreprise est « désintégrée » et qu’elle n’est plus vraiment consciemment dirigée…

Comment pallier ces risques ? Comment trouver le juste équilibre entre développement d’automatismes et capacité à se remettre en cause ? Comment maintenir le « réel » à l’intérieur de l’entreprise ?
Ma réponse : en développant une culture de la confrontation...
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(EXTRAIT DU LIVRE NEUROMANAGEMENT)

20 déc. 2008

LE FRUIT DE NOS INCONSCIENTS COLLECTIFS : DES JARDINS INACCESSIBLES ET DES PRISONS INSALUBRES

La route défile devant moi. Macadam impeccable. Chaussée neuve dans cette petite départementale de campagne. Agréable, mais est-ce bien indispensable ce degré de confort ?
Un premier rond-point : un massif d’oliviers au centre et autour une rocaille avec des fleurs… La route continue. Deuxième rond-point, cette fois encore plus grand avec, en son centre, un vrai jardin…
Quel drôle de pays que la France !
Sans états d’âme, nous arrivons à construire des jardins inaccessibles, entourés d’un flot continu de voitures, ou des massifs d’olivier à des endroits où nous n’avons pour seul objectif que de passer le plus vite possible… Et parfois ces constructions centrales sont tellement importantes qu’elles gênent la visibilité, entravant la fonction de base du rond-point…



Dans le même temps, nous laissons se déshumaniser des hommes et des femmes dans des prisons délabrées – je pense à la vidéo sur la prison de Fleury-Mérogis que vient de mettre en ligne le Monde – ou nos enfants aller dans des universités ou des écoles vétustes et insuffisamment dotées d’informatique…
Ces choix sont le résultat des systèmes en place, et non pas d’une volonté délibérée : personne ne veut réellement privilégier des « jardins inaccessibles » au détriment des prisonniers ou des enfants.
Il n’empêche que c’est ce qui se produit. Pourquoi ne sommes-nous plus capables de faire des ronds-points simples et économiques ?

Il serait plus que temps de revisiter nos « inconscients collectifs » qui nous font agir au-delà de toute logique…

19 déc. 2008

RÉSONANCES ENTRE « DÉRIVE NATURELLE », « CYGNE NOIR » ET CRISE ACTUELLE…

Je fais une pause et abandonne pour un moment mes lectures sur la mécanique quantique et la relativité. Le Cygne Noir de Nassim Nicholas Taleb prend le relais.
Les résonances entre mes « promenades littéraires » se poursuivent et s’amplifient.

Souvenir de l’approche de l’évolution développée par Francesco Varela dans L’Inscription Corporelle de l’Esprit.
D’abord Varela récuse doublement la vision de Darwin :
- L’existence d’un monde extérieur par rapport auquel le vivant s’adapterait de mieux en mieux : les deux interagissent et évoluent concomitamment,
- Le principe même de la recherche de la meilleure adaptation : que veut dire « meilleure adaptation » quand il y a un si grand nombre de variables
Puis il développe l’approche de la « dérive naturelle » : l’évolution ne cherche pas une solution optimale, mais progresse simplement au travers de solutions acceptables – « satisficing » -, c’est-à-dire possibles. « Le satisficing déclenche (mais ne spécifie pas) des changements dans la forme des trajectoires viables. »

A ceci répond comme en écho la pensée de Taleb : « Dans la logique du Cygne Noir (*), ce que l’on ne sait pas compte beaucoup plus que ce que l’on sait… Si l’on s’était attendu au tsunami, il n’aurait pas causé tant de dégâts… Étant donné la part que les aberrations occupent dans la dynamique des événements, l’incapacité à les prévoir implique l’incapacité de prévoir le cours de l’histoire… Personne ne savait quoi que ce soit, mais les penseurs de l’élite croyaient en savoir plus que les autres parce qu’ils appartenaient à l’élite, et que si l’on appartient à l’élite, on est forcément plus savant que ceux qui n’en font pas partie… »

Et bizarrement tout ceci entre aussi en résonance avec la crise actuelle et toutes les certitudes que j’entends affirmées de tous côtés... a posteriori.


(*) Défini par Taleb comme un événement ayant 3 caractéristiques :
- Aberrant, c’est-à-dire en dehors du cadre des attentes ordinaires ,
- Ayant un impact très fort,
- Prévisible rétrospectivement

18 déc. 2008

QUAND LE PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS TIRE PARTI DE SES PROCESSUS INCONSCIENTS



La vidéo de Georges W. Bush évitant le double lancer de chaussures en Irak est devenue un hit sur Internet et fait l’objet de multiples commentaires.
A ma grande surprise et à celle d’un de mes amis qui m’alerté sur ce point, personne n’a noté que c’était un cas patent de réflexe de survie inconscient : regardez bien la vidéo et vous verrez que la tête de Bush se déplace « spontanément ».
Et oui, Georges W. Bush est aussi muni d’un inconscient efficace. Un beau cas d’évitement automatique qui vient à l’appui de tous les travaux des Neurosciences.
Merci donc au Président Américain et au lanceur irakien de nous voir fait à quelques jours de Noël cadeau de cette belle démonstration : oui, il est possible de tirer parti de ses processus inconscients.

17 déc. 2008

NEUROMANAGEMENT : Il y a les livres de consultants que l’on feuillette et il y a ceux qu’on lit....

Cet article, écrit par Jean-Jacques Salomon, vient de paraître dans la Jaune et la Rouge, revue mensuelle de l'association des anciens élèves et diplômés de l'Ecole Polytechnique


"Il y a les livres de consultants que l’on feuillette et il y a ceux qu’on lit. Dans les premiers, schémas savants, idées convenues, propos définitifs : ils se ressemblent, on en fait souvent l’économie. Quand, en revanche, on les approfondit, c’est qu’ils relèvent d’un autre genre, celui de la maïeutique. Lorsque Robert Branche est venu me proposer Neuromanagement, je savais par avance que son travail serait du deuxième type.
Je me souviens en effet avoir interrogé Robert il y a vingt ans – il était chez Bossard, j’étais déjà dans l’édition – sur la meilleure façon de présenter un business plan. J’ai encore en mémoire sa réponse : « Avant de te demander comment présenter tes idées, as-tu vérifié qu’elles étaient exactes ? Tu affirmes des choses, les as-tu justifiées ? » Rappel à l’ordre élémentaire mais combien utile : comme beaucoup, je vivais dans l’illusion de croyances jamais validées.
C’est cette même philosophie qu’affiche aujourd’hui Neuromanagement, ou Comment tirer parti des inconscients de l’entreprise. On y retrouve le principe qui anime Robert Branche et vise à ne jamais tenir pour vrai ce qui n’a été démontré. Et c’est précisément cette règle cartésienne implacable que s’impose l’auteur, qui évite à l’ouvrage le risque d’anthropomorphisme où chacun l’attend.
Pourquoi Neuromanagement ? Par allusion, bien sûr, aux neurosciences, mais moins pour s’inspirer de leurs modèles que pour leur emprunter leur posture. Sous l’angle épistémologique en effet, la grande contribution récente des neurosciences est sans doute de montrer, grâce en particulier à l’imagerie, que nos comportements psychologiques ont des bases organiques. La neurochimie explique ainsi bien souvent des attitudes qui passaient antérieurement pour erratiques. Si Robert Branche a retenu le titre Neuromanagement, c’est parce que sa démarche est la même, mutatis mutandis, que celle des neurosciences. Il donne une dimension scientifique à des phénomènes auparavant vécus comme irrationnels. Il y a longtemps qu’on parle de mémoire et d’inconscient d’entreprise : avec Neuromanagement, ils progressent du stade de formules molles vers le statut de concepts rigoureux.
Pourtant Neuromanagement n’est pas le livre d’un observateur : c’est le regard d’un homme d’action. Robert Branche n’a pas attendu les neurosciences pour pratiquer avec efficacité les principes de management qu’il propose dans son livre. Alternativement consultant et manager, dans l’administration comme dans le privé, il connaît bien les organisations françaises et internationales. Mais les avancées récentes des neurosciences lui permettent aujourd’hui de formaliser sa pratique. Et de la faire partager à ses lecteurs."

16 déc. 2008

UN QUIZZ PEUT EN CACHER UN AUTRE…

Merci pour toutes vos réponses au jeu-quizz. Comme il a été relayé sur AgoraVox, cela a augmenté sa diffusion.
Ceci dit – ou plutôt écrit –, en fait le quizz lui-même n’était qu’une illusion : comment, en effet, pouvoir répondre à des questions « D’où vient la crise ? » ou « Pourquoi un État a-t-il des problèmes économiques ? » en une phrase ? Impossible non ?
Et pourtant bon nombre d’entre vous, pris dans le « jeu » d’un quizz, vous avez répondu.
La plupart ont même accepté ma liste et choisi la réponse ou les réponses qui leur paraissaient adaptées (dans ce cas ont été retenues le plus souvent A2/A5 – B2/B5 – C2/C5 – D2/D5 – E2/E5),
Certains ont refusé la liste, mais ont écrit leur propre réponse.
D'autres ont pris le quizz au pied de la lettre et m’ont accusé d’approche simpliste, voire de manipulateur dévoué à la logique des multinationales. Ils n’ont alors fourni aucune réponse, mais ont écrit une diatribe contre moi et le système. Vision d’un monde où il y a clairement d’identifiés « des bons et des méchants », moi faisant pour l’occasion office de « méchant »…

Incompréhension.

Donc si la liste des questions ne pose pas de problème et recouvre bien des questions que tout le monde se pose (D’où vient la crise actuelle ? Pourquoi des Entreprises délocalisent-elles une activité ? Pourquoi un État a-t-il des problèmes économiques ? Comment un État peut-il améliorer les chances des entreprises à faire face à une crise ? Que peuvent faire les habitants de ce même état pour aider le pays et les entreprises à faire face à la crise ?), les réponses ne sont que des caricatures et rien de plus…

Nous ne pouvons faire l’économie d’une compréhension en profondeur et probablement de la remise en cause de pas mal d’idées reçues et d’habitudes.
Il faut apprendre à ne plus respecter les règles et les normes imposées de l’extérieur, qu’elles soient sous la forme d’un quizz ou toute autre forme.


Sachons refuser les approches simplistes, les caricatures – il n’y a ni « bons » ni « méchants » dans l’absolu, tout est contextuel et lié à une situation donnée -, les messies de la pensée ou de l’action – qu’ils soient président, gourou ou spécialistes -.
Arrêtons-nous pour comprendre. Repérons les anomalies non pas pour les éradiquer, mais comme des signaux de phénomènes nouveaux ou encore mal compris.
Interdisons-nous de répondre par des A2/ B4/C3/D5/E1…


14 déc. 2008

A QUOI PENSE UN PHOTON DU BIG-BANG QUI VOYAGE HORS DU TEMPS ????

Je poursuis mes lectures, mélange de hasards – un livre saisi au détour d’une étagère d’une libraire – et de recommandations – parfois en provenance de lecteur de mon blog…-, volontairement un patchwork…
Actuellement, je suis plongé dans la mécanique quantique, la relativité générale et la théorie des cordes. Intuition que, puisque nous ne sommes finalement qu’un conglomérat d’atomes et de composants élémentaires, les lois – ou leur absence… – qui les régissent peuvent aussi servir de clé de lecture à notre propre logique de fonctionnement.

J’ai fini, il y a quelques jours, L’UNIVERS ÉLÉGANT de Brian Greene.
Étrange sensation à la lecture de ces pages où il parle de la naissance de l’univers, où finalement l’essentiel se passe dans la 1ère centième de seconde après le big-bang, où les photons du big-bang voyagent librement en accompagnant l’expansion de l’univers et sans que le temps n’ait pour eux de sens puisqu’ils sont à la vitesse de la lumière, où les forces que nous connaissons – la gravitation, la force électromagnétique, les forces nucléaires – émergent en se différenciant, où des dimensions cachées – 7 ! – resteraient cachées car enroulées sur elles-mêmes.

La fin de ce livre est avant tout une interpellation et non pas une réponse. Il nous incite à nous abstraire de nos visions souvent trop mécanistes et simplistes :
« Dans l’état originel, avant que les cordes n’entrent dans cette danse, il n’y a ni espace ni temps. Notre langage est trop frustre pour aborder ces idées puisque, en fait, la notion d’avant n’existe même pas… Imaginer un état d’existence primaire ; à ce point dénué de toute structure, dans lequel les concepts de l’espace et du temps tels que nous les connaissons n’existent même pas, pousse les capacités de compréhension de la plupart des gens jusqu'à leurs limites… Tenter d’imaginer un univers qui existe sans invoquer le temps et l’espace. »

Pour ma part, je reste encore figé par cette vision de ce photon qui, hors du temps, se déploie dans l’Univers…

13 déc. 2008

POURQUOI LE POULET A-T-IL TRAVERSÉ LA ROUTE?

Aristote : C'est dans la nature du poulet de traverser les routes.
Platon : Pour son bien. De l'autre côté est le Vrai.
Descartes
: Pour aller de l'autre côté.
Moise
: Et Dieu descendit du Paradis et Il dit au poulet "Tu dois traverser la route". Et le poulet traversa la route et il jubila.
Bouddha
: Poser cette question renie votre propre nature de poulet.
Hippocrate : A cause d'un excès de sécrétion de son pancréas.
Machiavel
: L'élément important c'est que le poulet ait traversé la route. Qui se fiche de savoir pourquoi ? La fin en soi de traverser la route justifie tout motif quel qu'il soit.
Darwin
: Les poulets, au travers de longues périodes, ont été naturellement sélectionnés de telle sorte qu'ils soient génétiquement enclins à traverser les routes.
Martin Luther King
: J'ai la vision d'un monde où tous les poulets seraient libres de traverser la route sans avoir à justifier leur acte.
Freud
: Le fait que vous vous préoccupiez tous du fait que le poulet ait traversé la route révèle votre fort sentiment d'insécurité sexuelle latente.
Karl Marx
: C'était historiquement inévitable.
Ernest Hemingway
: Pour mourir. Sous la pluie.
Albert Einstein : Le fait que le poulet traverse la route ou que la route se déplace sous le poulet dépend de votre référentiel.
Consulting & Co : Deregulation of the chicken's side of the road was threatening its dominant market position. The chicken was faced with significant challenges to create and develop the competencies required for the newly competitive market. Consulting&Co, in a partnering relationship with the client, helped the chicken by rethinking its physical distribution strategy and implementation processes. Using the new Poultry Integration Model (PIM), AA helped the chicken use its skills, methodologies, knowledge, capital and experiences to align the chicken's people, processes and technology in support of its overall strategy within a Program Management framework. Consulting&Co drove a diverse cross-spectrum of road analysts and best chickens along with AA consultants with deep skills in the transportation industry to engage in a two-day itinerary of meetings in order to leverage their personal knowledge capital, both tacit and explicit, and to enable them to synergize with each other in order to achieve the implicit goals of delivering and successfully architecting and implementing an enterprise-wide value framework across the continuum of poultry cross-median processes. The meeting was held in a park-like setting, enabling and creating an impactful environment which was strategically based, industry-focused, and built upon a consistent, clear, and unified market message and aligned with the chicken's mission, vision, and core values. This was conducive towards the creation of a total business integration solution. Consulting&Co helped the chicken change to become more successful. Thanks for your attention.

Et oui ce n’est pas si facile de comprendre pourquoi ce poulet a traversé cette route !
Qu'est-ce qui a bien pu le motiver à se mettre en mouvement ? L'explication ne semble pas vraiment exister en soi, mais être fonction de celui qui analyse la situation. Encore et toujours les interprétations plus fortes que le réel...
Alors si je veux non seulement comprendre pourquoi il a traversé, mais le faire traverser alors qu'il picore tranquillement quelques cailloux ...
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(EXTRAIT DU LIVRE NEUROMANAGEMENT)

12 déc. 2008

QUIZZ SUR LA CRISE, LES ENTREPRISES, L’ÉTAT, ET LES CITOYENS

A. D’où vient la crise actuelle ?
1. Des Américains qui sont décidément le peuple le plus stupide et le plus arrogant
2. Du refus des pays en développement de continuer à être exploités au profit des pays occidentaux
3. De la Chine qui, après l’affaire du Tibet, a décidé de se venger
4. De Ben Laden qui s’ennuyait et a trouvé un moyen plus efficace pour relancer le terrorisme mondial
5. De l’incapacité des systèmes financiers de mesurer réellement la performance économique d’une grande entreprise et d’un pays

B. Pourquoi des Entreprises délocalisent-elles une activité ?
1. Pour nuire à l’économie où se trouvaient localisés les emplois jusqu’à présent
2. Parce que les conditions de la concurrence les y obligent
3. Pour s’amuser parce que le management s’ennuie
4. Parce que, là-bas, il fait plus chaud et que ce sera plus agréable pour la Direction Générale quand elle devra aller visiter l’usine
5. Parce que l’entreprise a moins confiance dans l’évolution du pays où se trouvent actuellement cette activité

C. Pourquoi un État a-t-il des problèmes économiques ?
1. Par malchance, car il a tiré un mauvais numéro à la loterie
2. Parce que les décisions successives ont conduit le pays à une situation comparative moins compétitive
3. Parce que son Président a eu une rage de dents au mauvais moment
4. Parce que les entreprises ont décidé de lui créer des problèmes
5. Parce qu’il se trouve relié à une économie mondiale qui a des problèmes

D. Comment un État peut-il améliorer les chances des entreprises à faire face à une crise ?
1. En multipliant les Églises de toutes les religions et en encourageant la population à s’y rendre en masse
2. En faisant porter l’effort d’adaptation sur les classes les plus aisées pour éviter de paupériser encore plus les autres
3. En improvisant une guerre quelle qu’elle soit, car, a minima, cela fera passer le temps
4. En ayant à sa tête un président omnipotent qui met en place une version modernisée et contemporaine du communisme par laquelle il va progressivement piloter toutes les entreprises
5. En comprenant pourquoi les entreprises délocalisent leurs activités

E. Que peuvent faire les habitants de ce même État pour aider le pays et les entreprises à faire face à la crise ?
1. Rien, sinon cela se saurait depuis longtemps, et puis il y a les dirigeants qui sont là pour cela
2. Voyager, s’informer, refuser les analyses trop hâtives pour se forger un point de vue autonome et réaliste
3. Aller aux cérémonies religieuses que l’État a généreusement sponsorisé
4. Faire confiance à son Président omnipotent qui sait ce qu’il fait et, même le cas échéant, accroître son pouvoir
5. Développer une éthique de solidarité au sein du pays, mais surtout à l’échelle de la planète

Avec ce quizz, je vous propose un "jeu" interactif : indiquez-moi dans un commentaire vos réponses (sous la forme par exemple de A2, A4, B5, ....).
Je me charge ensuite de faire une synthèse, d'en tirer tous les enseignements et de les remettre en débat !
Bien sûr, vous pouvez diffuser largement ce quizz. Plus nombreuses serons les réponses, meilleur ce sera !


11 déc. 2008

COURIR EN ROND SUR UN STADE NE FAIT PAS VRAIMENT AVANCER UN SUJET !

Séance de lancement d'un plan qualité dans un groupe de transport aérien. Le début est tendu, l’auditoire entre distrait et hostile.
J’ai la sensation qu'ils ne sont là qu'en « service commandé ». Les transparents défilent : explication des enjeux, importance de la qualité dans une entreprise de services, coûts cachés de la non-qualité...
Progressivement, l'attention monte. Explication des risques : montée de la concurrence, dérégulation du transport aérien en cours, accroissement des coûts...
Mouvements dans la salle, les questions commencent à fuser. La vraie réunion peut commencer.
Que s'était-il passé ? Rien d’extraordinaire.
C'était simplement le troisième plan qualité lancé en moins de cinq ans, les deux précédents n'ayant été que des feux de paille.
Alors chacun n'était venu à la réunion que pour « faire plaisir » à la Direction Générale, écouter la nouvelle messe, sans se sentir concerné, sans avoir envie de changer quoi que ce soit, puisque bientôt tout allait à nouveau être arrêté à l'occasion de la prochaine mode managériale.

Une Direction qui déclenche des changements successifs, parfois contradictoires, repasse régulièrement au même point : elle est comme un coureur qui tourne en rond sur la piste.
Si elle accélère, elle repassera simplement plus vite devant les tribunes. Le reste de l'entreprise vaque à ses occupations et la regarde courir sans fin.
C’est cette même Direction qui ne comprend pas pourquoi le personnel ne la suit pas. La réponse est facile : pas besoin de suivre la Direction, puisqu'elle tourne en rond et qu'elle va bientôt repasser par le même point.
« Rationnellement » elle veut changer, mais elle est irrationnelle dans ses actes : de fait c’est l’attitude du personnel qui est rationnelle, pas la sienne…
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(EXTRAIT DU LIVRE NEUROMANAGEMENT)

10 déc. 2008

NE TOMBONS PAS DANS LA « FASHION » ÉCONOMIE !

Nous vivons dans l’instant, dans la réaction. Nous sommes tous de plus en plus, individuellement et surtout collectivement, dans l’émotion du moment. Nous sautons sur la nouvelle mode, le dernier film, le dernier meurtre ou le dernier attentat.
Nous devrions du coup être sensible à l’évanescence des choses, au fait que seule la disparition est pérenne… Mais non, nous sommes comme hypnotisés par ce mouvement incessant.

Les réactions à la crise économique actuelle en sont la quintessence : comme toujours, ce sont dans les tensions extrêmes que les comportements s’exacerbent…

Tout le monde – politique, économiste, journaliste, Mr et Mme Michu – y va de son commentaire journalier – si n’est pas plusieurs fois par jour – pour donner les dernières nouvelles, les derniers conseils…

Souvenir de ces moments un peu « surréalistes » de la Guerre du Golfe où les journalistes avaient pris l’antenne 24h/24 alors qu’ils n’avaient aucune information réelle sur ce qui se passait… Alors ils parlaient dans le vide, inventant des commentaires « champagne » mais dans lesquels ne restaient que les bulles… Vide…
Aujourd’hui, j’ai la même sensation, celle d'entendre un vrombissement continu de gens de tous bords qui parlent sans savoir ce qui se passe. Et sans qu’apparemment cela ne semble les gêner : puisqu’ils sont dans le mouvement, ils doivent bien être au bon endroit, non ?

Et si l’important était de s’arrêter un peu, de prendre du recul, de chercher à comprendre…

Un exemple parmi d’autres : si l’on regarde simplement l’évolution du CAC40 depuis 2000, on voit que la chute actuelle – d’environ 6000 à un peu plus de 3000 – est inférieure à celle observée entre 2001 et 2003 – de près de 7000 à 2500 -. Qui en parle ?

Une action vraie doit s’inscrire en prenant appui sur les tendances longues et non pas sur les vaguelettes : si l’on observe uniquement les méandres de la Seine, on a peu de chances de comprendre où se trouve la mer…


(voir aussi : « Action ou Transformation »)

NEUROMANAGEMENT : Un parallèle éclairant entre les sciences cognitives et le fonctionnement des organisations....

"Stimulant et instructif, cet ouvrage dresse un parallèle éclairant entre les sciences cognitives - et plus particulièrement les récentes avancées de la recherche sur l'inconscient - et le fonctionnement des organisations complexes.
L'auteur dresse un parallèle entre le fonctionnement de l'Homme décrit par la neurobiologie et le comportement des organisations.
Il met en évidence qu'on peut modéliser l'entreprise comme un corps social qui - tout comme l'Homme - agit en fonction de ses interprétations, a des émotions et s'appuie largement sur son inconscient pour assurer sa survie et son adaptation à l'environnement.
L'auteur combine ensuite son expérience et l'éclairage apporté par ce modèle pour proposer des principes de pilotage de l'entreprise qui bousculent parfois les idées reçues, mais surtout acquièrent une résonance stimulante conférée par la richesse de la métaphore.


Un livre qui invite, dans un langage simple et imagé, à un exercice rafraîchissant de prise de recul sur le management des organisations."


(Résumé et critique du livre paru sur Manageris, site qui sélectionne les meilleures publications en management - livres, articles d'experts, etc.- et en rédige des synthèses mises à disposition de ses clients sur ce site)
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8 déc. 2008

ASSURONS-NOUS QUE LE SCORE AFFICHÉ CORRESPOND À LA PARTIE JOUÉE…

Observons un match de rugby.

Imaginons que, au lieu d'afficher le score du match en train d'être joué sur ce stade, on affiche la moyenne des scores des matchs qui se jouent en ce moment.
Un essai vient d'être marqué par l'équipe des visiteurs. Or, dans le même temps dans la plupart des autres stades, c'est l'équipe qui reçoit qui marque un essai.
Dans ce cas, sur le tableau d'affichage, on va voir le score de l'équipe qui reçoit augmenter plus fortement que celle des visiteurs. Il y aura donc une contradiction entre le score affiché et la partie jouée dans ce stade.
Comment peut-on imaginer avoir des équipes et des spectateurs motivés ?

Continuons sur le rugby. Il y a quelques années, le jeu a été trouvé ennuyeux car composé de trop de coups de pieds et d’un nombre insuffisant d'essais. Les responsables du rugby auraient pu alors entrer dans du micro-management, comme donner des ordres en continu pendant le déroulement de la partie.
Une autre approche plus efficace a été retenue : marquer un essai rapporte plus de points que marquer un coup de pied. Ainsi quand un joueur a le choix entre jouer la balle pour chercher un essai ou tenter un drop, il va « spontanément » privilégier la recherche de l'essai si c’est possible.

Alors si l’entreprise ne marque pas les buts que la Direction Générale espérait, si la motivation n’est pas là, peut-être les scores affichés empêchent-ils la mobilisation efficace des "inconscients collectifs" ?
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(EXTRAIT DU LIVRE NEUROMANAGEMENT)

7 déc. 2008

QUAND LES MARBRERIES DE CIMETIÈRE FONT DES VITRINES DE NOËL

Est-ce un effet de la crise ? Une volonté de lutter contre la morosité ambiante en profitant des fêtes de Noël ? Le fruit d’une détermination qui veut affirmer que, même au moment de la mort et des célébrations qui l’accompagnent, la joie a sa place ?
Je ne sais pas…
Toujours est-il que cette marbrerie, située en face de l’entrée du cimetière d ‘Issoudun, a fait une vitrine de Noël : les monuments funéraires s’effacent pour laisser la place à des guirlandes, des boules et des étoiles argentées.
Est-ce que ces décorations sont en vente ? Je ne peux pas répondre n’ayant pas poussé la porte du magasin.
Le cimetière est lui resté à l’identique : pas de sapins décorés en substitution des chrysanthèmes, pas d’éclairage scintillant sur les tombes, ni de pères Noël gravés sur une stèle.
Contraste…
Reste à savoir si cette marbrerie ira jusqu’à mettre des chaussures devant sa porte le soir de Noël.
Qui sait ?

5 déc. 2008

QUAND ON SE POSE UNE QUESTION QUI N’EXISTE PAS

Pour des raisons liées à l’environnement, cette entreprise a décidé de changer le gaz de propulsion utilisé dans ses déodorants. Le nouveau gaz a les mêmes performances que l'ancien, mais affiche une densité plus faible. Ainsi à remplissage identique – c’est-à-dire avec la même quantité de produit, donc le même nombre d’utilisations –, le bidon du déodorant est plus léger. L'écart est faible mais suffisant pour être perçu si l'on tient dans une main l'ancien déodorant, et dans l'autre le nouveau.
Que faut-il faire ? Il est facile de compenser l'écart de poids en alourdissant le flacon ou en le remplissant plus. Mais ces deux solutions vont accroître le coût de production sans aucune possibilité de répercussion dans le prix de vente.

Si l'entreprise procède à une enquête – c'est-à-dire en demandant au client s'il préférerait un flacon plus lourd ou pas –, la réponse est probablement dans la question : il y a fort à parier que les clients vont penser que, si le flacon est plus léger, il y a moins de produit à l'intérieur.
Aussi l’entreprise décide de privilégier, avant toute décision, non pas un questionnaire, mais l'observation du comportement client. Ceci est fait en envoyant des stagiaires sur les lieux de vente. Rapidement l'entreprise comprend que le geste fait en interne – comparer les deux bidons – n'existe pas lors de l'achat : la consommatrice prend un flacon, le secoue pour voir s’il est rempli, le repose et en prend un autre. Elle n'a jamais deux flacons en même temps dans les mains.
Or si l'écart de poids est suffisant pour être perçu quand on tient les deux flacons un dans chaque main, il est trop faible pour être perçu quand les flacons sont pris successivement. Rien n'est donc changé.
Apprenons à ne pas poser de questions, et à simplement s’assoir pour regarder…
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(EXTRAIT DU LIVRE NEUROMANAGEMENT)

4 déc. 2008

LES CHÊNES NAISSENT ÉGAUX, MAIS CELA NE DURE PAS…

Il y a deux ans, j’ai fait planter une nouvelle truffière : 140 petits chênes alternant blancs et verts. Entre les rangées de chênes des lavandes, le temps que les chênes grandissent. Dans une dizaine d’années, les truffes devraient être au rendez-vous… si tout va bien.
Quand ils ont été plantés, ils étaient tous de la même taille – quelques centimètres – et ils ont bénéficié du même terrain, du même ensoleillement, de la même hydrométrie…
Donc on devrait s’attendre à ce que leur développement soit relativement homogène…
Logique, non….

Eh, bien rien de tel ! Aujourd’hui certains sont déjà devenus de petits arbres de plus de 50 cm de haut … et d’autres n’ont quasiment pas grandi (sans parler des quelques uns qui n’ont pas survécu).

Injustice de l’évolution ! Les chênes sont comme nous, ils ne
sont pas égaux…
Est-ce la présence ou non d’herbes parasites – le hasard des rencontres de la vie en quelque sorte - ? Est-ce une capacité personnelle qui s’affirme peu à peu, un savoir-faire « chênique »personnel inné ou acquis ? Ou alors un inconscient qui vient les empêcher de dormir la nuit et donc d’avoir l’énergie de grandir ?
En tout cas, une chose est sûre, ce n’est pas une affaire de racisme : il y a autant de « grands » chênes chez les blancs que les verts. Ouf !

Il n’en reste pas moins que je me retrouve perplexe… Les mystères de l’évolution… Acceptons la comme elle est et faisons avec…

2 déc. 2008

SAVOIR TROUVER LES TRUFFES …

Me voilà de nouveau dans ma maison en Provence. Ronde des saisons, retour des rythmes… et des truffes.

Chercher les truffes – ou plutôt assister à la recherche des truffes ! -, c’est un peu comme assister à un spectacle de prestidigitation. Au départ, il n’y a rien : juste des chênes, de la terre et quelques plantes éparses. Et puis quelques secondes après, grâce à l’odorat de la chienne et au talent de son maître, les truffes sont là. Comme un lapin sorti du chapeau !
Je pourrais marcher pendant des heures au milieu des chênes truffiers, même à quatre pattes, je n’en trouverais pas une. Et pourtant elles sont bien là, cachées dans le sol, à quelques centimètres de moi.
Pour la chienne, c’est facile, évident. Elle détecte l’odeur, arrive à la trier parmi le « bruit » ambiant et fonce sur la truffe. Quelques coups de pattes et elle s’arrête. Elle attend ensuite la récompense, un bout de biscuit.

Comme l’inconscient caché, la truffe n’attend qu’à être révélée… par le bon passeur. Celui qui sait repérer ses effluves et les distinguer des autres. Celui qui sera aussi assez patient pour attendre le bon moment. Trop tôt : la truffe n’est pas mûre et ne sent pas, donc impossible de la trouver. Trop tard : elle aura pourri et sera sans intérêt.

Une fois de plus, il s’agit de dépasser les apparences – une truffière n’est qu’un banal alignement d’arbres – et de savoir repérer des signaux faibles pour remonter jusqu’à cet « inconscient » caché, mais puissant qui va venir transformer un plat quotidien – une omelette ou des pâtes – en un met d’exception…

29 nov. 2008

L’ÉGOÏSME DE NOS NEURONES MIROIRS : VIVE L’ÉQUIPE DE FRANCE !

Depuis quelques jours, les attentats qui viennent de se produire à Bombay font la une de tous les journaux. A juste titre, l’émotion face à ces morts est vive. Certes…

Pourtant quand, le 13 septembre, 5 bombes avaient explosé à Delhi, on n’en avait pratiquement pas parlé. Pour donner une idée de l’importance de ces événements, c’est un peu comme si, à Paris, des explosions simultanées s’étaient produites place de l’Etoile, au centre commercial des Halles et à Neuilly, le tout faisant plus de vingt morts et de cent blessés…
Et qui, ici, sait que, le 28 juillet, 16 explosions avaient eu lieu à Ahmedabad, une autre grande ville indienne, faisant près de cinquante morts et de 200 blessés.
C’est un long chapelet de morts et de violence. L’Inde fait face à un douloureux processus de déstabilisation dont il est bien difficile de trouver les tenants et les aboutissants.

Mais nous ne nous y intéressons pas, nous ne nous sentons pas concernés : quelle importance pour nous le sort de ces plus d’un milliard d’habitants ? Tant qu’il n’y a pas d’occidentaux parmi les victimes…

Ce n’est pas nouveau. Souvenir de la Côte d’Ivoire où je suis allé régulièrement de 2003 à 2005. En novembre 2004, toute la France s’était émue à cause des émeutes et des menaces planant sur les ressortissants français. Finalement alors, l’essentiel des morts à déplorer l’ont été du côté ivoirien… et à cause des tirs de l’armée française.

Qui sait que c’est une vraie guerre civile qui s’est déroulée en Côte d’Ivoire pendant plusieurs années, créant une partition entre le Nord et le Sud ? Personne ne connait précisément le nombre de victimes.

Mais quelle importance, puisque ce ne sont que des Ivoiriens, non ? Ils ne font pas partie de notre tribu. Les Indiens, non plus. Alors… L’important, c’est de savoir qui va sortir gagnant du 50/50 du PS ou du match PSG/OM…


Nous sommes toujours ces animaux de la jungle : nous cherchons à protéger nos proches, ceux qui sont comme nous…
Tant que nous ne nous sentons pas directement impliqués, nos « neurones miroirs » ne mobilisent pas nos émotions. Les différences nous font peur


Mais si un tsunami vient balayer la plage où nous nous étions baignés, si notre équipe de football en vient à gagner une coupe du monde, si deux français meurent au milieu du désarroi des indiens, alors là oui, nous nous levons et crions.


Attention, la mondialisation n’est plus un sujet de recherche, mais une réalité. Notre planète est connectée. Nous sommes tous reliés par les neurones des échanges, des télécommunications et d’internet. Nous sommes entrés dans le Neuromonde.


Apprenons à nous sentir concernés par tout ce qui touche un être humain où qu’il soit, quel qu’il soit…

28 nov. 2008

QUE LA FORCE SOIT AVEC TOI !

Il y a une dizaine d'années, j'avais tiré quelques extraits du 2ème épisode de Star Wars (devenu depuis le 5ème...). Je viens de le retrouver et ces dialogues entre Yoda et Luke auraient pu être repris dans mon livre…
Les voilà…


A LONG TIME AGO, IN A GALAXY FAR, FAR, AWAY

LUKE: The Force?
BEN: Well, the Force is what gives a Jedi his power. It's an energy field created by all living things. It surrou
nds us and penetrates us. It binds the galaxy together. Now, let's see if we can't figure out what you are, my little friend. And where you come from.


CREATURE: Help you I can. Yes, mmmm.
LUKE: I don't think so. I'm looking for a great warrior.
CREATURE: Ahhh! A great
warrior. (laughs and shakes his head) Wars not make one great.
__________

YODA: Ready, are you? What know you of ready? For eight hundred years have I trained Jedi. My own counsel will I keep on who is to be trained! A Jedi must have the deepest commitment, the most serious mind. (to the invisible Ben, indicating Luke) This one a long time have I watched. Never his mind on where he was. Hmm? What he was doing. Hmph. Adventure. Heh! Excitement. Heh! A Jedi craves not these things. (turning to Luke) You are reckless! W
ill he finished what he begins?
__________

YODA: So certain are you. Always with you it cannot be done. Hear you nothing that I say?
LUKE: Master, moving stones around is one thing. This is totally different.
YODA: No! No different! Only different in your mind. You must unlearn what you have learned.

LUKE: (focusing, quietly) All right, I'll give it a try.
YODA: No! Try not. Do. Or do not. There is no try.

Luke closes his eyes and concentrates on thinking the ship out. Slowly, the X-wing's nose begins to rise above the water. It hovers for a moment and then slides back, disappearing once again.

LUKE: (panting heavily) I can't. It's too big.

YODA: Size matters not. Look at me. Judge me by my size, do you? Hm? Mmmm. Luke shakes his head. YODA: And well you should not. For my ally in the Force. And a powerful ally it is. Life creates it, makes it grow. It's energy surrounds us and binds us. Luminous beings are we...(Yoda pinches Luke's shoulder)...not this crude matter. (a sweeping gesture) You must feel the Force around you. (gesturing) Here, between you...me...the tree...the rock...everywhere! Yes, even between this land and that ship!
LUKE: (discouraged) You want the impossible.

__________


LUKE: I don't...I don't believe it.

YODA: That is why you fail.


__________

YODA: Remember, a Jedi's strength flows from the Force. But beware. Anger, fear, aggression. The dark side are they. Once you start down the dark path, forever will it dominate your destiny.

27 nov. 2008

SAVOIR OUBLIER CE QUE L’ON SAIT POUR POUVOIR COMPRENDRE

TÉLESCOPAGE ENTRE BOUDDHISME ET INCERTITUDE

Rebond entre d’une part la vision bouddhiste de l’évanescence des choses et de l’illusion de l’identité, et d’autre part le principe d’incertitude d’Heisenberg et l’emboîtement de la matière jusqu’aux cordes de l’infiniment petit… 

Souvent on s’arrête aux apparences, à ce que l’on voit, à ce que l’on croît… et on oublie la réalité qui est derrière, cachée, sous-jacente. 

Comprendre suppose souvent d’abord de se défaire de ce que l’on sait…



 

L’Art de la méditation de Matthieu Ricard (Nil Éditions 2008) :

« On compare l’esprit à un singe captif qui s’agite tant et si bien qu’il s’entrave lui-même et se trouve incapable de défaire ses propres chaînes. » (p.30) 

« Transportons-nous maintenant au cœur de la rose et imaginons-nous sous l’aspect d’un atome. Nous n’existons plus que sous la forme de trajectoires énergétiques dans un monde kaléidoscopique, au sein d’un tourbillon de particules qui traversent un espace presque entièrement vide. » (p.107)



 

L’Univers élégant de Brian Greene (Folio essais 2000) : 

« L’onde d’un électron doit se comprendre en termes de probabilité. Les endroits où l’amplitude de l’onde est élevée sont ceux où on a le plus de chances de trouver l’électron… L’Univers obéit à un modèle mathématique précis et rigoureux, mais qui ne détermine que la probabilité d’occurrence d’un futur possible – ce futur n’étant pas forcément celui qui se réalise. » (P.180-183) 

« Le mouvement des particules microscopiques se déchaîne lorsqu’elles sont examinées et confinées dans les régions toujours plus petites de l’espace. » (p.194)