11 déc. 2008

COURIR EN ROND SUR UN STADE NE FAIT PAS VRAIMENT AVANCER UN SUJET !

Séance de lancement d'un plan qualité dans un groupe de transport aérien. Le début est tendu, l’auditoire entre distrait et hostile.
J’ai la sensation qu'ils ne sont là qu'en « service commandé ». Les transparents défilent : explication des enjeux, importance de la qualité dans une entreprise de services, coûts cachés de la non-qualité...
Progressivement, l'attention monte. Explication des risques : montée de la concurrence, dérégulation du transport aérien en cours, accroissement des coûts...
Mouvements dans la salle, les questions commencent à fuser. La vraie réunion peut commencer.
Que s'était-il passé ? Rien d’extraordinaire.
C'était simplement le troisième plan qualité lancé en moins de cinq ans, les deux précédents n'ayant été que des feux de paille.
Alors chacun n'était venu à la réunion que pour « faire plaisir » à la Direction Générale, écouter la nouvelle messe, sans se sentir concerné, sans avoir envie de changer quoi que ce soit, puisque bientôt tout allait à nouveau être arrêté à l'occasion de la prochaine mode managériale.

Une Direction qui déclenche des changements successifs, parfois contradictoires, repasse régulièrement au même point : elle est comme un coureur qui tourne en rond sur la piste.
Si elle accélère, elle repassera simplement plus vite devant les tribunes. Le reste de l'entreprise vaque à ses occupations et la regarde courir sans fin.
C’est cette même Direction qui ne comprend pas pourquoi le personnel ne la suit pas. La réponse est facile : pas besoin de suivre la Direction, puisqu'elle tourne en rond et qu'elle va bientôt repasser par le même point.
« Rationnellement » elle veut changer, mais elle est irrationnelle dans ses actes : de fait c’est l’attitude du personnel qui est rationnelle, pas la sienne…
________________________________
(EXTRAIT DU LIVRE NEUROMANAGEMENT)

Aucun commentaire: