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10 mars 2024

CLOSER TO YOU

Viens là, oui là.


Contre moi, tout contre moi.

Et toi, toi aussi

Closer to you

 

Marée humaine,

Fourmilière,

Chaleur humaine.

Closer to you.

 

Glisser sur la vie,

Rebondir l’un sur l’autre,

S’aider et se combattre.

Closer to you

 

Tu cours plus près de moi.

J’ai peur et envie,

Peur et envie de toi.

Closer to you…

3 mars 2024

RELEASE YOURSELF

Bloqué,

En boucle sur moi-même,

Impossible d’en sortir.

 

Changer de lieu,

Me décentrer,

Me voir du dehors.

 

Jouer des rencontres,

Réapprendre à regarder,

Savoir s’émerveiller.

 

Pour enfin me rasseoir,

Apaisé et serein,

Et boire à la vie qui coule.

19 févr. 2024

MOUVEMENT

Un chemin possible,

Étroit, ondulant, séduisant.

Une piste ocre vers un ailleurs.

Un inconnu aujourd’hui lointain.

 

De chaque côté, le vide.

Ne pas trembler, ne pas faillir.

Pour ne pas tomber.

Et survivre un peu plus.

 

Demain, je verrai bien.

Demain, j’aurai avancé.

Demain, je serai là-bas.

Là où je ne suis pas.

 

Pas encore…

 

(inspiré par le site de Pai Canyon où ont été prises ces photos)

12 févr. 2024

Double Tsunami

24 décembre 2004,

Un mur d’eau balaie tout.

Plus de cinq mille morts en Thaïlande.

Sur la plage de Patong,

Hôtels, restaurants, bars

Tous détruits.

 

De longues années,

Pour panser les plaies,

Reconstruire,

Revivre.

 

Janvier 2020,

Une pandémie s’abat.

Plus de trente mille morts en Thaïlande.

Sur la plage de Patong,

Hôtels, restaurants, bars

Tous fermés.

Pendant trois ans.

 

Aujourd’hui,

Tout reprend.

Mais tout ce que j’ai connu a disparu.

10 févr. 2024

Patong beach

Debout, verticaux, inertes.

Seuls, leurs bras bougent.

Un peu.

Aucun ne nage.

À quoi bon ?

 

Ne leur manquent que des verres.

Quelques toasts aussi peut-être.

Un barman sûrement.

Incomplétude.

Manque.

 

Les bières sont loin.

La mer à quitter,

La sable à traverser,

L’échoppe à atteindre.

A quoi bon ?

 

Je les regarde.

Perplexe.

Je les traverse,

M’écarte d’eux,

Et nage au loin.

Musique (Thaïlande)


Musique

Gauche ou droite,

S’arrêter ou avancer,

Comment savoir ?

 

Néglige le flux,

Ferme les yeux,

Crois aux sons.

 

La musique dit le vrai,

La musique montre la voie,

La musique est là pour toi.

 

Trouve une chaise,

Assieds-toi comme tu peux,

Oublie le reste.

 

Music

Left or right,

Stop or go,

How to know?

 

Forget the flow,

Close your eyes,

Trust your ears.

 

Music tells you the truth,

Music shows you the way,

Music is there for you.

 

Find a chair,

Sit where you can,

Enjoy the moment.

7 févr. 2024

Pai (Thailande)

Faux-semblants et dissemblances,

Regard de dupes, tromperies.

Pai, tu te caches derrière des touristes anonymes.

Tes rues se sont remplies d’hôtels, de restaurants et bars.

Tes street food n’ont plus le goût du passé.

Je marche à la recherche de ce que j’ai perdu.

 

Et pourtant quand le jour se tait,

Quand l’alcool remplit mon verre,

Quand je glisse dans un bar obscur,

Quand l’odeur d’une herbe prohibée,

Quand le son d’un rock éraillé me heurtent,

Quand autour de moi, les sacs à dos sont de retour,

Je te retrouve.


Allongé plus qu’assis, 

Ta main fouille ma nuque,

La musique enivre nos corps.

Prélude à ce qui adviendra.

Dans un moment,

Dans plusieurs.

Savoir attendre,

Laisser mijoter,

Cuire et recuire.

Ta main, tes doigts, ta bouche.

Et la musique.

Encore et encore.

16 févr. 2022

AU BORD DU GANGE

 A Bénarès, les eaux du Gange riment avec recueillement, prière et beauté


15 févr. 2022

BAMBOO TRAIN

A Battambang au Cambodge, comment avec un peu de bambou, un moteur de mobylette, et pas mal d'imagination se créer un train qui désenclave des paysans isolés... et constitue une attraction pour les touristes ! 

19 avr. 2019

LE SERPENT IMPÉRIAL

Pékin, cité impériale
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Escapade sur la Grande Muraille. Soixante-quinze kilomètres depuis Pékin pour découvrir le serpent de pierres qui couronne la ligne de crête des montagnes. Hérissé de miradors, il escalade les neiges environnantes et domine le vide ambiant. Glacé par le froid polaire, porté par la violence du vent, je monte sur son dos. Le plus lentement et le plus doucement possible pour ne pas le réveiller. Il me tolère. Heureusement.
Parvenu à un point haut, je me retourne et mon regard dégringole l’escalier vertigineux que je viens d’emprunter. Air vif et pur, vision à trois cent soixante degrés. Tout autour des montagnes. Partout, le serpent chemine sur leurs sommets, interminable ruban minéral. Fruit du travail de milliers d’hommes dont la plupart ont payé de leur vie l’outrage fait à la nature.
Autant la calligraphie à l’eau est impermanente et évanescente, autant cette gravure est définitive. Un chien urine pour marquer son territoire, l’empereur a fait de même : avec des pierres et le sang de ceux qui ont construit la muraille, il a tatoué la peau de la Terre. Tatouage définitif qui se voit depuis la lune. 
Matérialisant à jamais la bordure de son empire, il a défini le Pays du Milieu : la Chine a existé parce que tatouée. Et elle veille aujourd’hui à préserver ses marques. Son passé est son futur.

17 avr. 2019

TOUT NEUF


Pékin, cité impériale
5
Les rues de Pékin sont vides de passé. De plus en plus. Partout des tours et des avenues qui ont moins d’une dizaine d’années. Le reste a été rasé.
Les bulldozers sont des éponges qui effacent les traces historiques. Les taches historiques. Méthodiquement. Une après l’autre. Un quartier après l’autre. Une révolution culturelle architecturale. A la place, des ensembles bien propres, bien carrés et ceints d’une clôture, des immeubles presque tous identiques, verticalement anonymes, avec à l’entrée un garde dans une guérite. Qui surveille qui et pourquoi ?
Et récemment, ce sont les commerces qui s’étaient développés au pied des immeubles qui ont été fermés. Décision bureaucratique dont l’origine m’est inconnue. Tout est maintenant concentré dans des centres commerciaux. Aux antipodes de la tradition asiatique des petites boutiques de rue. 
Volonté de faire place nette ? De mieux contrôler tout commerce ? Cohérent avec la disparition quasi totale du règlement en pièces et billets. Tout passe par le smartphone et les applications de paiement en ligne. Idéal pour savoir tout ce qui est dépensé. Le rêve pour un pouvoir étatique centralisé.
Marcher dans Pékin, c’est, sauf de rares exceptions, marcher dans une ville neuve. Comme si elle était née de rien, du néant. Une éruption de béton sans histoire, sans antécédents. Elle vient d’émerger. Froide, anonyme. La chaleur a quitté les rues et est enfermée dans des boîtes étanches et aseptisées. Les rues ne sont plus que des voies de circulation pour les vélos, les mobylettes et les voitures. 
Les habitants se croisent sans se parler, ni dans les ascenseurs, ni dans les rues, ni dans le métro. Chacun dans sa boîte, dans sa bulle, face à son smartphone, "WeChattant" en continu.