Par quoi commencer ? Comment parler de ce film sans le trahir ? Comment tenter de vous faire partager le flot d’émotions qui vient de me transpercer ?
8 janv. 2015
QUAND LA SHOAH CATALYSE LE CREUSET DE LA DIVERSITÉ
Par quoi commencer ? Comment parler de ce film sans le trahir ? Comment tenter de vous faire partager le flot d’émotions qui vient de me transpercer ?
3 déc. 2014
UN PLAIDOYER POUR PLUS D’OUVERTURE ET D’ACCEPTATION DE LA DIVERSITÉ
8 oct. 2013
IL Y A DES CHOIX QUI ENGAGENT POUR TOUTE LA VIE ET TOUT LE FUTUR...
« (Pour un corail), l'endroit où vous décidez de vous installer après avoir flotté dans l'eau en tant que larve, sera votre maison pour le reste de votre vie. En voilà une décision décisive pour la vie ! Est-ce que vous réalisez bien comme cela peut être ennuyeux ? Si mon voisin est un autre corail, j'aurai à le supporter comme voisin pour des années et des années... Et parce que je ne peux pas bouger, je devrai aussi endurer les poissons qui n'arrêtent pas de suçoter mes polypes. Et finalement, il y a une chose que la plupart des gens ne réalisent pas : puisque les coraux vivent des années, des décennies, potentiellement des siècles, voire davantage, nous avons à regarder le monde changer autour de nous. »
Ce beau texte n'est pas de moi, je l'ai seulement traduit. Il provient d'un endroit magique où j'ai passé une semaine cette été, le El Nido Resort à Miniloc, sur une petite île aux Philippines. Chaque matin, un texte était déposé dans ma chambre, toujours autour de la nature, de l'écologie et de la mer.
J'ai particulièrement aimé la poésie de celui-ci, d'autant plus qu'il venait en résonance avec un de mes thèmes favoris, l'absurdité de notre approche du temps. Quelle belle image que ce corail qui doit faire face, sa vie durant, avec les conséquences de son choix initial ! Une leçon d'anti-zapping en quelque sorte...
J'aime me rêver discutant avec eux. Longuement, je les ai regardés, mais impossible d'amorcer ne serait-ce que le début d'une communication. Je dois donc me contenter d'une discussion imaginaire...
Ce texte qui porte pour titre " En attendant que le monde change " se termine par un appel auprès de l'humanité pour plus de respect pour le monde dans lequel elle vit :
« Après des décennies à regarder le monde changer autour de moi, j'ai à la fois le plaisir et la peine de voir le meilleur et le pire de l'espèce humaine. Certains détruisent ma maison juste pour attraper un poisson, quand d'autres ont placé de nouveaux coraux dans de solides étoiles blanches pour qu'ils puissent y grandir... Je déteste l'admettre, mais ma survie dépendra de ce que les humains décideront de faire. Je peux juste espérer que je serai inclus dans le futur qu'ils prévoient pour eux-mêmes. »
Étrangement, j'ai l'impression que bon nombre d'entre nous pourraient prononcer cette dernière phrase : « Nous détestons d'avoir à l'admettre, mais notre survie dépendra de ce que nous déciderons de faire. Nous sommes beaucoup à espérer à être inclus dans le futur que nous prévoyons tous pour nous-mêmes... »
3 oct. 2013
SANS DIVERSITÉ GÉNÉTIQUE, PAS DE SURVIE COLLECTIVE
Sans diversité, pas de performance globale... (3)
La diversité est donc un élément essentiel pour garantir la performance collective : sans elle, pas de flexibilité, pas d'adaptation rapide à un changement dans l'environnement. Dans le processus qui, à partir de plusieurs, donne naissance à un nouvel être, doté de l'esprit de la ruche, le fait que ces plusieurs soient différents est important.
Mais donc, faut-il que cette diversité soit innée, c'est-à-dire que les abeilles soient génétiquement diverses, ou suffit-il qu'elle soit acquise, suite aux différences entre les expériences individuelles vécues ?
Poursuivant son émission consacrée au rôle du renouvellement permanent de la diversité, Jean-Claude Ameisen relate les expériences qui se sont déroulées depuis les années 2000, et qui ont démontré que la différence génétique était essentielle.
L'expérience la plus frappante est celle menée par Heather Mattila et Thomas Seeley (1). Ils ont comparé l'évolution au moment critique de la naissance d'une nouvelle ruche : qu'advient-il si la colonie provient d'une reine ayant été inséminée par un seul mâle, versus une où elle a été inséminée par quinze mâles différents ?
La réponse est sans appel :
- Au bout de deux semaines, les colonies issus d'un patrimoine génétique plus divers ont construit un tiers de rayons de cire en plus, et les butineuses y ont collecté 40% de réserves supplémentaires,
- Au bout d'un mois, lorsque la floraison est maximum, le nombre des ouvrières des colonies génétiquement diverses est multiplié par trois, versus une augmentation de seulement 50% pour les autres,
- Fin août, une baisse de température provoque la disparition de la moitié des colonies génétiquement homogènes, alors que toutes les autres survivent.
- À la fin de l'hiver, toutes les colonies génétiquement homogènes ont disparu, alors qu'un quart des autres ont réussi à survivre et seront toujours en activité au printemps.
Ainsi l'évolution est sans pitié, et élimine ce qui est génétiquement homogène : c'est bien la diversité des gènes qui apporte la puissance à l'esprit de la ruche. Être confronté à des expériences diverses ne suffit pas : si l'on est initialement homogène, on ne sait pas en tirer parti... et l'on disparaît.
Et dire que d'aucuns dans nos sociétés ont peur de la diversité, et voudraient cloisonner le monde...
(à suivre)
(1) Genetic in Honey Bee Colonies Enhances Productivity and Fitness, Heather R. Mattila, Thomas D. Seeley, July 2007
1 oct. 2013
LA PUISSANCE COLLECTIVE NAÎT-ELLE DES SIMILITUDES ?
Qu'est-ce qui ressemble plus à une abeille à miel que sa sœur voisine ? Impossible de les distinguer. Pour nous, elles ne sont que des clones, et la force de la ruche vient précisément de cette unicité : une seule mère, toutes sœurs, toutes identiques.
Aucun conflit potentiel, pas d'étranger à surveiller, chacune n'a qu'un seul et même objectif : contribuer à la puissance du groupe. De la petitesse de chacune prise isolément, grâce à la merveille du collectif, naît ce que l'on appelle "l'esprit de la ruche". C'est la similitude qui permet la puissance du pack...
C'est ce que l'on a longtemps pensé : une seule reine, un seul patrimoine génétique, une tribu de jumelles parfaites.
Mais en fait, il n'en est rien, car si les abeilles ont bien une seule mère, elles n'ont pas le même père : lors de son vol nuptial, la reine est fécondée par une vingtaine de mâles, ce qui garantit une diversité génétique.
Mais est-ce si important, ou n'est-ce pas plutôt une source de faiblesse ? Une ruche ne serait-elle pas d'autant plus puissante que les abeilles qui la composent sont plus identiques ?
Et la réponse est décoiffante, et apporte comme un vent frais, au moment où tant de racismes latents et de peurs de la différence hantent nos sociétés...
(à suivre)