En ce lendemain de week-end pascal, arrêt sur l'édition internet du Figaro
« La violence des bandes ne peut rester impunie » : Une précision initiale –probablement inutile, mais nécessaire à une bonne compréhension de cet article - : il s'agit des bandes organisés de délinquants qui sont visées. Ce qui m'interpelle n'est pas le fait que le Président ne veuille pas laisser impunie leur violence, mais c'est le choix de Christian Estrosi. Je sais que notre Président a un seul critère de choix : la compétence et l'adéquation entre la mission confiée et l'expérience de la personne choisie. Donc Christian Estrosi est un spécialiste des bandes et des banlieues. Or il est député-maire de Nice. Il y a donc dû y avoir ces temps derniers des développements de bandes organisées à Nice. Sont-ce des bandes qui ciblent des personnes âgées ? Ou alors ce seraient les personnes âgées qui se seraient mises en bandes ? Un remake contemporain des clubs de bridge version kung-fu ? Nous aurons probablement des précisions prochainement.
« Ces ministres qui veulent une promotion »
: Voilà un objectif louable et qui montre que l'on peut déjà être ministre et garder de l'ambition. Ceci suppose que l'on peut être promu, et que donc il y a une hiérarchie entre ministres. Je comprends bien que l'on a tout en haut les « grands ministères », on parle même de « superministère » dans l'article. Mais pour qu'un système de promotion fonctionne, il faut une hiérarchie beaucoup plus fine et précise. Elle doit donc exister. Pour le bon fonctionnement de notre démocratie et la clarté de nos institutions, ce classement devrait être rendu public. Ensuite, tout directeur des ressources humaines sait que les parcours professionnels ne s'improvisent pas : ils sont balisés et jalonnés d'évaluation et de formations complémentaires éventuelles. Vu la rigueur et le professionnalisme de notre président et de son staff élyséen, je ne doute pas que ceci existe. Donc merci aussi de nous expliquer comment on progresse au sein de la hiérarchie ministérielle, et aussi accessoirement de préciser qui est en charge de cette « gestion des cadres dirigeants » du gouvernement.
« Le Crédit Agricole attaque la Caisse d'épargne » : Bizarrement le sujet est présenté, là comme dans les autres média, comme un sujet purement technique, comme un acte de mauvaise volonté de la Caisse d'épargne. Et si c'était un réflexe de survie ? Et si la Caisse d'épargne n'avait simplement pas les moyens de perdre ces clients ? Pour ceux qui ont une « mémoire courte », je rappelle que la Caisse d'épargne a été fusionnée avec la Banque Populaire, que l'ensemble est dans une situation financière très critique – notamment à cause de Natixis – et que vient d'être nommé à sa tête François Pérol, l'ex-secrétaire général de l'Élysée. La façon dont va évoluer ce dossier dans les jours à venir sera un signal de l'acceptation ou non en France des lois de la concurrence et du respect du droit…
« Séquestration des patrons : comment y faire face ? » : Voilà une vraie question : comment faire face à la montée de la violence qui se propage dans les relations sociales. Indicateur inquiétant des tensions croissantes. On s'attend à une approche de fonds et à une réflexion sur notre société. Et non ! Il s'agit en fait de l'émergence d'un nouveau marché : à défaut de savoir comment faire baisser la tension, apprenons à vivre avec et à la gérer. Des sociétés spécialisées proposent donc des formations ad-hoc. Génial ! Plus besoin d'éviter la montée des conflits, inutile de conserver une bonne qualité des relations sociales, vive l'affrontement et sachons nous battre avec classe et efficacité. J'espère que, dans ce kit de survie du patron séquestré, ces sociétés spécialisées ont bien prévu des stages commandos. Une occasion pour des anciens du GIGN de se trouver des jobs complémentaires.
« La droite tire à boulets rouges sur la gestion des villes roses » : Je ne pouvais pas laisser passer ce titre sans attirer l'attention de l'UMP sur l'absurdité d'une telle action. Comment ne pas voir que le tir de boulets rouges sur une couleur rose ne peut que renforcer le rose et le tirer vers le rouge. A moins que justement l'objectif ne soit de faire basculer les villes socialistes dans les bras de Besancenot et du parti communiste ? Attention toutefois aux dommages collatéraux : il est en effet bien connu que les couleurs ont tendance à éclabousser, voire à « baver ». Donc à trop tirer des boulets rouges, l'UMP pourrait rosir une bonne partie du paysage français…
« Les articles les + lus » : Intéressant ce classement qui donne une idée des préoccupations de lecteurs et de leur réaction à partir des titres proposés. Je sais que ce n'est l'esprit de ce top 5, mais je ne résiste pas au « plaisir » de la lecture transverse des 5 titres. D'abord, y-a-t-il un lien entre les pistes pour relancer l'emploi des jeunes et la promotion des ministres ? Est-ce que ce sont des jeunes ministres dont on parle et dont il s'agit de relancer l'emploi – ou l'employabilité pour reprendre cet affreux néologisme – ? Ou alors grâce à la promotion des ministres en place, on va dégager des places en bas de l'échelle ministérielle pour accepter des jeunes ? Ensuite de quoi parlent ces emails crapoteux qui agitent Westminster ? Est-ce un problème de promotion au sein du gouvernement britannique ? Ou un de ses membres serait-il impliqué dans l'enlèvement d'Élise ? Enfin, plus sérieusement, notons que, à part l'article sur l'emploi et les jeunes, les 4 autres articles traitent de sujets événementiels et spectaculaires…
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