Voilà 5 minutes qu'il était plongé dans la lecture du curriculum-vitae. À sa moue, on pouvait voir qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Il finit par relever les yeux et dit :
« Non, vraiment votre profil est trop juridique. Vous n'avez rien fait d'autre : pas d'école de commerce, par exemple ? »
La jeune et presque avocate – elle allait prêter serment dans 6 mois et en était dans la dernière ligne droite après de longues années de droit – le regarda interloquée.
« Mais, je veux être avocate en droit civil, lui répondit-elle, alors où est le problème ? Au risque d'aggraver mon cas, je vais même vous avouer quelque chose : oui, mon profil est très juridique, mais c'est exprès, car c'est ce que je veux faire ! ».
Là-dessus, elle se leva, le regarda d'un sourire mi-énervé, mi-moqueur et le laissa là planté. Lui, la regarda partir, sans comprendre…
Cette anecdote est vraie et s'est déroulée, il y a moins d'un mois. Bel exemple de perte de repère et de mélange des genres : comment peut-on dire à une jeune avocate que son cv est trop juridique ? Est-il si surprenant que quelqu'un aime suffisamment ce qu'il fait pour vouloir s'y spécialiser ?
Quand je circule dans les entreprises, je vois aussi parfois des pseudo-experts qui, à force d'avoir « touché à tout », ne savent plus rien réellement. Ils vont d'affirmation en affirmation ; plus leur position dans la hiérarchie est élevée, moins ils sont contredits…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire