6 mai 2010

« SI TU M’APPRIVOISES, NOUS AURONS BESOIN L’UN DE L’AUTRE »

Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants…

Le hasard de mes lectures m'a fait me replonger dernièrement dans le Petit Prince d'Antoine de Saint Exupéry. En voici un patchwork personnel :

« Si vous leur dites, « la preuve que le petit prince a existé c'est qu'il était ravissant, qu'il riait, et qu'il voulait un mouton. Quand on veut un mouton, c'est la preuve qu'on existe. », (les grandes personnes) hausseront les épaules et vous traiteront d'enfant ! Mais si vous leur dites : « La planète d'où il venait est l'astéroïde B612 », alors elles seront convaincues, et elles vous laisseront tranquille avec leurs questions. »
« Il faut exiger de chacun ce que chacun peut donner, reprit le roi. L'autorité repose d'abord sur la raison. Si tu ordonnes à ton peuple d'aller se jeter dans la mer, il fera la révolution. J'ai le droit d'exiger l'obéissance parce que mes ordres sont raisonnables. »
« Quand tu trouves un diamant qui n'est à personne, il est à toi. Quand tu trouves une île qui n'est à personne, elle est à toi. Quand tu as une idée le premier, tu la fais breveter : elle est à toi. Et moi je possède les étoiles, puisque personne avant moi n'a songé à les posséder. »
« Que les volcans soient éteints ou soient éveillés, ça revient au même pour nous autres, dit le géographe. Ce qui compte pour nous, c'est la montagne. Elle ne change pas. »
« Tu n'es encore qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde. »
« On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi ! »

4 commentaires:

Le Blog de Paule Orsoni a dit…

Je ne suis pas sûre qu'un peuple auquel on demanderait de se jeter à la mer se révolterait...La Boétie nous l'enseigne ,par l'analyse de la "Servitude Volontaire" et Pascal dans ses Discours sur la condition des Grands met les choses au point..mais j'aime beaucoup la tonalité de votre article lorsque vous évoquez ce besoin impérieux de formules scientifiques avec lesquelles "tout" est dit sauf le poétique...Et vous dites en substance que tout peut être approprié sauf l'ami,vous avez raison ...Reste à l'ami de donner des preuves.Cet apprivoisement est un art qui se perd ,puissions-nous le réinventer et l'appliquer à celui qui passe pour sauvage..Telle est la morale du Renard...

Robert Branche a dit…

Mais n'est ce pas le rôle du vrai politique d'aider tout à chacun à prendre sa propre liberté et à ne plus "se jeter à l'eau" ?
Ne peut-on imaginer que le déroulement de la vie soit un progrès que nous sortions tous, petit à petit, individuellement et collectivement, de nos cavernes, de ce monde animal et grégaire qui fut - et est encore largement - le nôtre?
Faudrait-il désespérer à ce point de la vie pour la penser irrémédiablement comme La Boétie ou Pascal l'ont décrites?
Et si le futur était lumineux de nos intelligences libérées, et non pas noir des lourdeurs de nos passés entravés ?

Le Blog de Paule Orsoni a dit…

Je partage avec vous l'idée qu'il ne s'agit pas d'attendre du politique un salut mais de soi..Que vive d'ailleurs la belle individualité contredisant le troupeau sous couvert du "souci de soi"..Je voulais juste dire quand même que nos deux philosophes ont bien décrit la gregarité aveugle,et qu'ils ont hélas encore raison à bien des égards mais on peut certes espérer-je l'espère- encore dans les étincelles de vie!!Qu'adviennent les intelligences libérées enfin ..Belle perspective inscrite dans la "puissance d'exister".Il faudra alors abandonner les anciennes habitudes majeures fondées sur "les passions tristes"...à commencer par l'écrasement de l'autre qui fut-et est- le modèle dominant trop souvent...On est souvent très loin de l'"apprivoisement" appelé de mes voeux et des vôtres me semble-t-il

Robert Branche a dit…

Oui on en est apparemment loin... et en même temps, comme le dit Edgar Morin, les vraies transformations se font d'abord en silence et sans bruit... jusqu'à ce que le nouveau système émerge...
Le pire n'est jamais certain. Je crois à la force de la vie