21 mars 2011

D’OÙ VIENNENT MES IDÉES ?

Mon inconscient travaille pour moi
Faire confiance à des idées qui viennent dont je ne sais pas d’où, ou laisser les commandes à mon inconscient, quelle drôle d’idée !
Et pourtant, n’est-ce pas ce que l’on fait la plupart du temps que l’on conduit ? Rappelez-vous votre dernier voyage en voiture : avez-vous vraiment conduit consciemment tout le temps ? N’y-a-t-il pas eu des séquences, plus ou moins longues, où vous avez pensé à autre chose ? Et si vous pensiez à autre chose, qui conduisait ? Qui a freiné et tourné à gauche quand il le fallait ? Vous, bien sûr dans le sens que votre corps était aux commandes de la voiture. Mais si vous définissez votre « moi » au sens restreint, c’est-à-dire à vos activités conscientes, ce n’était plus vous qui conduisiez…
Maintenant, laissez la voiture et posez-vous la question suivante : « D’où me viennent mes idées ? Qu’est-ce que l’intuition ? Comment puis-je avoir un flash qui m’apporte la solution à ce problème sur lequel je butais, encore tout à l’heure ? » En un mot, qui a travaillé pour vous ? Eh bien, j’ai un vrai « scoop » : celui qui a travaillé pour vous, c’est vous, c’est-à-dire que vos processus inconscients ont cherché et trouvé la solution de votre problème(1).
Que s’est-il passé ?
Dans un premier temps, nous avons donc consciemment pensé au problème, réuni les informations dont nous disposions, précisé ce que nous cherchions, et, après quelques efforts, constaté que nous ne trouvions pas la solution. Puis, sans pour autant abandonné notre recherche, nous sommes passés à autre chose, en se disant : « Bon, je bute sur une difficulté. Cela ne fait rien. J’y reviendrai plus tard. ».
Or pendant que nous focalisions notre conscience sur autre chose – un autre problème, un livre, un film, une conversation avec des amis… –, nos processus inconscients travaillaient en douce, sans que nous en rendions compte. Pourquoi s’étaient-ils mis en branle ? Parce qu’ils savaient que nous faisions face à un problème irrésolu, et qu’ils étaient « aux ordres » de notre conscience. Alors ils ont mouliné, compilant toutes les données, les moulinant dans tous les sens, gigantesque usine interne, cachée et massivement parallèle.
A un moment, de cette activité foisonnante, a émergé quelque chose qui semblait pouvoir répondre à la solution de notre problème. Nos processus inconscients n’allaient pas garder cela pour eux : quoi que nous fussions en train de faire, ils ont envoyé une alerte, un flash pour nous faire prendre conscience de cette solution éventuelle. Et voilà d’où nous est venue l’idée ! Ensuite, nous avons pu l’analyser, la soupeser et vérifier qu’elle était bien la bonne idée. Sinon, eh bien, tout est reparti pour un tour : nous sommes focalisés à nouveau sur un autre sujet, et nos processus inconscients, soldats dévoués et jamais désespérés, se sont remis à la recherche d’une nouvelle idée (2).
Donc nos processus inconscients nous pilotent le plus souvent et travaillent pour nous. 
Mais, il y a encore plus étonnant : savez-vous que votre inconscient réfléchit juste et plus vite, et du coup, vous pouvez prendre les bonnes décisions, avant d’avoir pu comprendre pourquoi ?
(à suivre)
(1) D’aucuns imaginent que des « êtres extérieurs » seraient capables de communiquer avec nous, notre néocortex ayant comme une antenne capable de capter des transmissions. Je suis désolé d’apporter une réponse infiniment plus prosaïque, nettement moins poétique, mais, je crois, plus conforme à la réalité !
(2) Ceci est une libre reformulation de ce que décrit Lionel Naccache dans le Nouvel Inconscient (Odile Jacob, 2006)

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