Emporter son monde avec
soi
Je viens de laisser pour un
moment les silhouettes chaotiques des temples d’Angkor, et marche dans les rues
de Siem Reap. Banalité du centre de la ville, un de ces carrefours mondiaux du tourisme : les mêmes bars, les mêmes restaurants,
les mêmes boutiques… ou presque. Perte de repère et d’identité.Je viens de laisser pour un
moment les silhouettes chaotiques des temples d’Angkor, et marche dans les rues
de Siem Reap. Banalité du centre de la ville, un de ces carrefours mondiaux du tourisme : les mêmes bars, les mêmes restaurants,
les mêmes boutiques… ou presque. Perte de repère et d’identité.
Je
regarde ces touristes, assis devant une bière et pianotant sur leurs iPod.
Voyagent-ils encore ? Qu’est-ce qui est le plus réel : le temps qu’ils
ont passé tout à l’heure au milieu de ces pierres ancestrales, ou ce monde qu’ils
emportent avec eux dans leur écran de poche ? Sont-ils seulement partis ?
On dit
qu’Internet est le virtuel, mais est-ce si vrai ? Quand je suis connecté
avec mon pays, mes racines, mes proches, est-ce que cela ne rend pas virtuel au
contraire l’endroit où physiquement je me trouve ?
Ils
sautent d’avion en avion, s’arrêtent pour un jour ou deux, enchaînent les visites,
relisent leur guide pour vérifier qu’ils n’ont rien manqué. Leur seul point
fixe, c’est leur iPod qui les relie constamment à ce que finalement ils n’ont
jamais quitté… ou si peu. Connectés en permanence, ils sont incapables de s’immerger.
Ils reviendront avec des images, comme s’ils avaient vu un magnifique film
vidéo en 3D…
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