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11 juil. 2014

DRÔLES DE RENCONTRES

Au détour d’un regard attentif
Une bouteille est suspendue, accrochée, au bout de câbles qui parcourent le ciel. Elle doit se remplir doucement de ce qui coule en leur sein.
Petit à petit, à l’intérieur, le niveau monte et la bouteille se fait plus pesante.
Quand le poids devient trop important, elle commence à osciller, puis finit par tomber, tel un fruit trop mûr.
Alors le préposé aux bouteilles la ramasse, recueille le précieux fluide dont elle est garnie, puis, après être monté sur un escabeau, délicatement, il la suspend à nouveau dans le ciel.
Ainsi va la vie…
Comme un extrait de film. Quatre forts des halles se sont emparés d’un ballot gigantesque, et résolument ils avancent.
Le premier, le chef, celui qui donne le cap, porte une moustache qu’un ancien catcheur ne renierait pas.
Magie de l’Inde où les rues se font spectacle…
Dur, dur, d’être un bouddha parfaitement immobile, surtout quand un essaim d’abeilles est venu nicher dans le repli d’une manche de sa toge.
En effet, regardez bien, et vous verrez la masse compacte qui habite sa manche gauche – à droite pour vous.
Pourtant il reste serein. Sait-il que jamais elles ne le piqueront ? Ou alors son léger sourire est-il l’expression du chatouillement qu’il ressent. Allez donc savoir…

J’aime ces rencontres insolites qui surgissent continument pour peu que l’on soit suffisamment attentif à ce qui nous entoure.

27 juin 2014

ENTRE EUX ET MOI

Assis et debout
Assis sur le sol, ils me font face. Debout, je suis celui qu'ils ne voient pas
Entre eux et moi, ce qu’ils proposent aux passants.
Quelques poissons pour celui-ci, des carottes ou des tomates pour ces autres, des couleurs pour le quatrième.
Entre eux et moi, ce qui m’écarte d’eux.
Les kilomètres des mers et des ciels que j’ai franchis pour me retrouver ici, fictivement proches, mais culturellement si loin.
Entre eux et moi, ce regard qu’ils portent sur moi.
Pas de jugement dans les yeux, juste un étonnement, une distance ou une indifférence.
Entre eux et moi, le fait que je ne suis que de passage.
Assis sur le sol, ils sont ancrés, physiquement intégrés dans ce qui n’est pas pour eux un paysage, mais leur pays.
Debout, je suis mobile, physiquement instable dans ce qui n’est pour moi qu’un décor, et non pas mon pays.
(Photos prises en Inde à Calcutta, Puri, Darjeeling)

11 avr. 2014

DES GOÛTS ET DES COULEURS

Rencontres animales
N’en déplaise aux défenseurs absolus de nos amis les bêtes, la rencontre de celles-ci peut ne pas être vécue comme une expérience plaisante !
Qui aurait ainsi envie de se saisir de ces morceaux de gâteau dont des guêpes sont en train de faire leur nectar ?
Ici, à Jaipur, au Rajasthan, ce sont elles qui sont en train de faire leur marché, et ce sans débourser la moindre roupie.
Mais il est vrai que, si l’on oublie l’idée de vouloir lutter avec elles pour s’approprier un de ces morceaux, le spectacle devient plaisant, et leur présence anime ce qui ne serait qu’une banale assiette…
Là, c’est une toute autre histoire. C’est simplement l’étrangeté de l’objet qui me rebute, et m’interdit de m’en saisir.
Comment arriver à prendre une de ces larves d’insecte pour m’en délecter ? Mes voisins qui déambulent sur le marché de Chiang Rai, dans le Nord de la Thaïlande, n’ont pas mes craintes, et savent les apprécier.
Probablement, face à une huitre ou un escargot, ils n’auraient pas la même aisance, et la situation serait inversée…
Mais ceux qui sont les moins difficiles, ce sont bien ces oiseaux de Bombay qui font leurs délices d’un amoncellement d’ordures.

Eux, savent bien que les apparences sont trompeuses ! Ils n’ont ni mes préventions, ni mes peurs…

28 mars 2014

RÉBUS

Varkala
Un homme, une corde, la mer, le ciel.
Des traits, des lignes horizontales ou presque. 
Les bleus se répondent, 
Décor, palette d’un artiste absent. 

Un regard tourné au loin, fixé vers une absence. 
L’effort est patent, tout en paraissant facile. 
Les tensions du corps et de la corde s’opposent et s’équilibrent. 
Difficile d’imaginer ce qui se trame là-bas,  
Dans cet ailleurs qui échappe à l’image… 
Un jeu, un rite, une compétition ?

Non, juste un pêcheur, avec ses compères cachés. 
Un filet qu’un bateau au loin a plongé. 
Dans de longues minutes, 
Des sardines prises au piège de la nasse, 
Joncheront le sable de la plage.

Il est 8 heures du matin, à Varkala, au Kerala, dans le sud de l’Inde…

14 mars 2014

JOIES INSTANTANÉES

Enfants (2)
Parfois, de quelques enfants, il émerge une énergie, et une joie difficilement dicibles ou exprimables.
Comment arriver à mettre des mots sur le souvenir des émotions vécues ?
Pourquoi ne pas simplement vous laisser vibrer à la vue des ces photos qui ont « immortalisé » la fugacité d’un moment ?
Vous pouvez aussi prendre le temps de jeter un coup d’œil à la vidéo que j’ai tourné là où la photo du haut a été prise.

Cette scène de fête d’école est d’autant plus étonnante que ce collège est logé dans le village d’une tribu réfugiée à proximité de Mae Hong Son en Thaïlande. Les parents de ces enfants ont dû fuir, il y a longtemps, la Birmanie, et vivent sans avoir le droit de quitter les limites de ces terres…

7 mars 2014

PUZZLE

Enfants (1)
Au cours de mes voyages, j’ai toujours aimé saisir des instantanés d’enfants.
Rencontres aléatoires et fortuites, au hasard de mes déambulations.
Aucun de ces enfants ne se ressemble. Chacun a son histoire, sa culture. Aucun ne vient du même village, ni souvent du même pays.
Mais rapprochés ainsi, ils se répondent en écho. Toujours en groupe, ils sont. Une complicité joyeuse les anime, et les bras, volontiers, s’entremêlent.

Rien que pour le plaisir du souvenir et de leur sourire,  ci-joint un kaléidoscope…

24 janv. 2014

DES COULEURS, DES FORMES, DES RIENS…

Murs (2)
Est-ce un mur ou la palette d’un peintre ?
De-ci de-là, sont jetées des tâches de couleur, comme essuyées à la va-vite. Pourquoi donc ces bribes de rouge, de rose et d’orange ?
Je rêve d’un peintre assis devant le mur. Tout à son travail, il ne se rend pas compte que, de temps en temps, des couleurs lui sont volées, et sautent sur la paroi voisine.
Ou n’est-ce pas plutôt ce chien le responsable ? Dès qu’il aperçoit un mur couvert d’une peinture fraiche, il se frotte contre lui, court le plus vite possible pour arriver chez lui avant que la précieuse pellicule ne soit sèche, et une fois arrivé, la dépose…
Cette fois ce ne sont plus les couleurs qui jouent entre elles, mais surtout les matières.
Le mur se fait creux et plein, des briques surgissent derrière l’enduit, quatre minces colonnes, des tuiles empilées…
A chacune sa couleur bien sûr, mais d’abord sa matière. Plate, ronde, lisse, rugueuse…
Que dire de la troisième ?
Probablement me taire et la laisser parler d’elle-même.

A quoi bon commenter…