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31 déc. 2012

QUE LA FORCE SOIT AVEC NOUS

Du pain sur la planche pour 2013
L’année 2012 se termine sur une bonne nouvelle : la fin du monde, soit disant prévue par les Mayas, n’a pas eu lieu. A part cette éclaircie qui fait aimer, au moins pour un temps, les pires Cassandre, car ils nous ont permis un instant de nous sentir revivre, le climat qui règne ici morose :
- Les politiques, qu’ils soient de gauche, du centre, ou de droite, au pouvoir ou dans l’opposition, continuent à confondre crise et transformation, à ne produire aucun discours positif sur le futur, à être préoccupés de leurs succès personnels ou de leurs partis davantage que du sérieux de leurs idées, et à sembler étonnés du désamour qui les entoure : aucun ne se risquerait comme Bonaparte à se lancer le premier sur le pont d’Arcole, car tous savent que personne ne les suivrait… Ce sont de plus en plus des rois nus, et tout le monde s’en rend compte. Peu rassurant, mais peut-être une étape nécessaire avant une reconstruction.
- Les invectives qui viennent d’avoir lieu autour du départ de Gérard Depardieu sont le témoin d’une sorte de fin de règne et de désagrégation collective. Comment ne pas voir que cette polémique, partie d’une nouvelle sortie de route de notre Obélix national, est l’expression de la société de défiance qui est malheureusement la nôtre ? Chaque jour, nous nous méfions un peu plus les uns des autres, les dirigeants de leurs collaborateurs et salariés, les salariés de leurs dirigeants, les Français de leur classe politique, les politiques du peuple qui les élit. Alors les plus forts s’en vont, et parmi ceux qui restent, ceux qui en ont la force hurlent avant de se dévorer entre eux… Attention à ne pas faire de la France une jungle inhospitalière, sans solidarité, sans respect mutuel, et sans amour. Inquiétante évolution, mais peut-être l’atteinte d’un fond avant un rebond.
- Les économistes continuent d’améliorer leurs calculs, afin, pensent-ils et disent-ils, de mieux comprendre ce qui se passe et mieux agir. Mais comment ne voient-ils pas que le PIB ne mesure qu’une fiction de création de valeur, qu’annoncer un taux de croissance avec une précision à 0,1 près est juste ridicule vu le niveau d’incertitude sur celui-ci, que le taux d’inflation ne représente que l’évolution du calcul fait, et non pas la complexité de l’économie moderne ? D’ailleurs si leurs théories sont justes, pourquoi diable, les actions entreprises sont-elles sans succès et les échecs se succèdent-ils… Malheureusement, le travail de ces « experts » n’est pas un Monopoly déconnecté de la vie quotidienne de tout un chacun, et sur la base de ces fictions, des décisions sont prises et des taux d’intérêt sont payés. Jeu dangereux, mais peut-être le réveil est pour demain.
Au milieu de ces invectives, loin des politiques et des économistes, heureusement, la France au sein de l’Europe bouge : des idées germent, des entreprises se créent, une nouvelle génération œuvre différemment, des hommes et des femmes de toutes origines se métissent pour inventer…

Le monde de demain, le Neuromonde, émerge :
- Il sera fait de connexions denses et d’échanges multiples,
- Les territoires n’y seront plus la propriété de ceux qui y sont nés, mais des appartenances et des apports mis au pot de la créativité collective,
- L’acceptation de la puissance des processus inconscients et de tout ce qui ne peut pas être modélisé ouvrira de nouveaux espaces de liberté, et poussera à confiner les mathématiques aux seuls domaines où elles peuvent être appliquées,
- L’histoire, c’est-à-dire l’art des interprétations et des confrontations positives, et la philosophie, c’est-à-dire l’art de l’exigence sur le sens des mots et de la rigueur de la pensée, deviendront ou redeviendront les arts majeurs, surtout pour tous ceux qui veulent comprendre et diriger.
Peut-être suis-je trop optimiste, et même un peu utopique. Peut-être, mais n’est-ce pas pour des voeux de bonne année le moment pour l’être !
Quoi qu’il en soit, à vous tous qui avez la gentillesse de suivre mon blog et le cheminement de mes réflexions, je souhaite une bonne et excellente année pour vous et tous vos proches.
Que la force soit avec nous… nous allons en avoir besoin !

25 déc. 2012

"LE MEILLEUR EST IMPROBABLE, MAIS IL N'EST PAS HORS D'ATTEINTE"

Déplacer les inégalités ou les éradiquer ?  (BEST OF - paru les 17, 18 et 19 septembre 2012)
LA TRIPLE TRANSFORMATION DU MONDE : CONVERGENCE, GLOBALISATION ET CONNEXION
Au cours du 4ème trimestre de l’année dernière, j’ai écrit plusieurs articles portant sur la situation à laquelle nous faisons face (1). Mon propos essentiel était qu’il ne s’agissait pas d’une crise, mais d’une transformation en profondeur du monde : parler de crise, c’est laisser penser que les problèmes actuels sont graves, mais transitoires, et que l’objectif est de revenir à un passé perdu. Je crois qu’une telle vision est une erreur profonde, car demain ne pourra être comme hier, ce sous l’effet de trois forces qui s’entremêlent :
1. La convergence des niveaux de vie entre les grands pays :
Nos problèmes économiques ne sont ni nés en 2008, ni d’abord issus d’une crise financière, mais sont les effets de la convergence, amorcée à partir des années 90 : les écarts entre nos pays et les pays ex-émergents, aujourd’hui largement émergés (Chine, Inde et Brésil) se réduisent rapidement, le revenu brut moyen d’un habitant de nos pays occidentaux étant passé de 60 à 9 fois celui d’un Chinois, de 70 à 30 fois d’un Indien, de 8 à 4 fois d‘un Brésilien.
J’y écrivais notamment : « Prenez deux bassins ayant des niveaux d’eau très différents, séparés par des vannes, et approvisionnés par un cours d’eau. Commencez à ouvrir un peu les vannes : les niveaux vont alors se mettre à converger. Tant que la fuite est inférieure à l’apport d’eau, les écarts entre les niveaux se réduisent, mais le niveau le plus élevé ne baisse pas, au contraire. Ouvrons davantage les vannes. À un moment donné, la fuite devient supérieure à l’apport, et alors, le niveau le plus élevé baisse. Cette baisse durera tant que les niveaux ne seront pas identiques. 
C’est très exactement ce qui nous arrive. La mondialisation a rendu communicante nos économies, et a amorcé la convergence, d’abord lentement, puis de plus en plus vite à partir des années 2000. Grâce à l’endettement, nous avons masqué un temps cette baisse, mais cela ne peut plus durer. Comme nous sommes encore en 2011, trente fois plus riche qu’un Indien, neuf fois qu’un Chinois et quatre fois qu’un Brésilien, la convergence n’est pas terminée, et va s’étaler sur les dix à vingt ans à venir… sans compter les dettes qu’il va nous falloir rembourser. »
2. La globalisation du système économique et productif :
Le système économique et industriel passe de la juxtaposition d’entreprises et d’usines, à un réseau global de plus en plus complexe : les entreprises tissent des réseaux denses entre elles, et entre leurs différents lieux de production. Chaque produit, chaque service, chaque transaction fait intervenir un nombre croissant de sous-produits, sous-services, sous-transactions. Impossible de démêler les fils de ce qui est devenu une toile planétaire.
Cet entremêlement contribue à l’accroissement de l’incertitude, par la propagation du moindre aléa :
- Autrefois le monde était cloisonné, et les incertitudes restaient locales : ce qui se passait à Pékin, Johannesburg ou Bombay, n’était imprévu que pour les habitants de ces villes et de ces pays, car, vu la vitesse de propagation de son effet, les autres avaient le temps de s’y préparer.
- Maintenant la planète vibre de façon quasi synchrone, et ce qui se passe en un lieu, a des effets immédiatement de partout : nous sommes soumis à toutes les incertitudes. Un nuage de poussières issu d’un volcan islandais perturbe tout de suite une bonne partie de l’économie mondiale…
3. L’émergence d’une humanité d’individus connectés :
L’humanité passe d’une juxtaposition d’individus et d’appartenances, à un réseau global et de plus en plus complexe : sous l’effet cumulé de la croissance de la population, de la multiplication des transports et du développement d’internet, les relations entre les hommes se tissent finement. Les pensées et les actions rebondissent d’un bout de la planète à l’autre, des intelligences collectives apparaissent.
Comme Michel Serres l’a écrit dans le Temps des Crises, « le connectif remplace le collectif ». Dans une conférence tenue le 31 janvier 2011, il insistait sur les conséquences de a disparition d’individus spatialisés : « On est dans un nouvel espace topologique où on est tous voisins. Les nouvelles technologies n’ont pas raccourci les distances, il n’y a plus de distance du tout. (…) C’est l’adresse qui nous relie au politique. Donc ce ne peut plus être le même droit et la même politique, car ils étaient bâtis sur là où on habitait. (…) Nous habitons un nouvel espace, et comme il est nouveau, c’est un espace de non-droit. (…) Robin des bois : Robin vient de Robe, c’est l’homme de loi, l’homme de droit. Il habite la forêt de Sherwood qui est un espace de non-droit dont il construit le droit. Nous avons besoin de nouveaux Robins des bois. »
Un an s’est donc écoulé depuis lors, et rien ne m’amène à revoir mon propos. Au contraire, les malentendus me semblent perdurer…

LA CONVERGENCE EST LOIN D'ÊTRE TERMINÉE
À l’occasion du suivi des cours de Pierre Rosanvallon au Collège de France, je viens de découvrir une conférence faite, le 23 février 2011, sur « la Mondialisation de l’inégalité » par François Bourguignon, ancien Premier Vice-Président de la Banque Mondiale et actuel Directeur de l’École d’Économie de Paris.
Dans celle-ci, en s’appuyant sur une étude considérablement plus approfondie et étayée que la mienne, il confirme la convergence dont je parlais hier : il l’observe aussi à partir des années 90, et, la remettant en perspective grâce à une série statistique remontant aux années 1800, montre qu’elle est un retournement récent et extrêmement rapide. Selon ses estimations, le rattrapage aurait déjà ramené les pays émergents à la situation prévalant il y a un siècle.
Pour ce faire, il s’appuie non pas seulement sur le revenu brut moyen, mais le pondère par la parité de pouvoir d’achat, qui tient compte du coût de la vie dans un pays donné.

A quoi attribue-t-il ce retournement ? Essentiellement à un découplage apparu récemment entre les taux de croissance des pays de l’OCDE et des pays en voie de développement. Il constate en effet à partir des années 2000, un écart constant et d’environ 5 à 6 % entre les deux taux de croissance. Ceci rejoint très exactement aussi mon analyse.
Une remarque : pour mesurer les inégalités, il est effectivement pertinent de pondérer les écarts en tenant compte des parités de pouvoirs d’achat, mais cela masque une partie des effets de transfert entre pays.
En effet, pour apprécier la dynamique concurrentielle entre pays, c’est bien le revenu brut qui est pertinent : un Indien reste actuellement presque 30 fois moins cher qu’un ouvrier occidental, un Chinois 9 fois et un Brésilien 4 fois. Pour évaluer plus finement la situation concurrentielle, il ne faudrait pas redresser ces données par la parité de pouvoir d’achat, mais en tenant compte du niveau de qualification, des équipements des usines, des savoir-faire…
Plus la produit est sophistiqué, plus ce redressement sera réel… du moins pour un temps : il suffit de voir les performances des usines mécaniques chinoises ou des entreprises de software indiennes pour comprendre que ces coefficients correcteurs tendent rapidement vers zéro.
Je maintiens donc que je ne vois pas comment nous éviterons une baisse relative de notre niveau de vie, et ce durablement. En effet, l’effet de convergence se poursuivra au moins pendant dix à vingt ans, temps nécessaire pour finir le rattrapage.
Est-ce possible de supporter une telle évolution ? Oui, vu le niveau de richesse de nos pays, mais à une condition : que nous fassions porter cette baisse relative sur les plus favorisés, et que nous veillions à ne pas laisser se creuser les écarts.

LE PIRE N'EST PAS SÛR, MAIS IL EST DEVENU POSSIBLE
Si nous n’y prenons pas garde, ce sont les plus fragiles qui vont supporter la baisse relative de pouvoir d’achat, et une paupérisation massive va se diffuser chez nous.
Alors la réduction en cours des inégalités entre pays se traduira par le creusement des inégalités à l’intérieur de chaque pays, la mondialisation des activités aura créé des classes mondiales de riches et de pauvres, avec un transfert des écarts : aux inégalités géographiques se substitueront des inégalités sociales, et tout le bénéfice des actions entreprises dans nos pays depuis un siècle seront gommés.
Or que constate-t-on depuis vingt ans ? Précisément ce creusement des inégalités. Les données fournies par François Bourguignon sont sans appel :
- Aux États-Unis, entre 1979 et 2004, le revenu des 1% les plus riches a cru de 176 %, alors que celui des 20% les plus pauvres stagnait, et que celui des 20% suivant n’augmentait que de 17%. En moyenne le revenu de 80% des Américains n'a augmenté que de 21%... soit plus de 8 fois moins que les 1% les plus riches.
- Au sein de l’OCDE, entre 1985 et 2005, les inégalités ont fortement augmenté non seulement dans les pays anglo-saxons, mais aussi en Allemagne, Autriche, Belgique, Italie et dans les pays d’Europe du Nord. Les seuls pays où elles n’ont pas progressé sont la France, la Grèce, l’Espagne, l’Ireland, l’Islande ou des pays de l’Est.
François Bourguignon s’interroge pour savoir si ces pays où les inégalités progressent sont des éclaireurs. Quand je vois que ce sont plutôt ceux qui aujourd’hui résistent mieux à la crise, le futur n’est pas particulièrement réjouissant : pour s'adapter à un monde globalisé, ces pays ont creusé les inégalités. Est-ce une fatalité ?

Autre complément d’information : au lieu de s’intéresser à la convergence entre les populations, il a aussi regardé si les pays globalement convergeaient, c’est-à-dire si l’écart entre les pays les moins favorisés versus les plus favorisés diminuait lui aussi. La réponse est cette fois inverse : alors qu’en moyenne le niveau de vie de la population mondiale converge, ce sous l’effet du développement essentiellement de la Chine, de l’Inde et du Brésil, l’écart se creuse si l’on raisonne en terme de pays, ce spectaculairement depuis vingt ans.
C’est là la traduction du retard croissant pris par l’Afrique. Petite lueur d’espoir, mais bien fragile, la croissance en Afrique sub-Saharienne s’est accélérée depuis 2004. Est-ce durable ?
Bref le tableau est noir : la réduction des inégalités géographiques s’est traduite par le développement d’inégalités locales, et rien n’indique que ceci va s’arrêter naturellement. Bien au contraire…
Charles-Henri Filippi, dans Les 7 péchés du capital, insiste sur la dévalorisation de la valeur travail par « l’irruption dans le périmètre de la division internationale du travail et de l’échange de marché de milliards d’êtres humains qui créent aujourd’hui abondance et déflation salariales ». Il poursuit : « pris en tenaille être ce qui se vend sans devoir être fabriqué, et ce qui ne peut être fabriqué sans recours à des ressources dont la valeur augmente, le travail voit sa position s’affaisser progressivement. Mais plus définitivement encore, la société de marché financier, qui exprime la conquête de l’économie réelle par l’argent, fait de la richesse une résultante de la variation de prix dans l’échange plus que la création de valeur dans la production, du mouvement plus que de la matérialité. (…) Marx se retourne dans sa tombe : la plus-value ne se définit plus comme du « travail non payé » mais comme du « non-travail payé ». ».
Il parle enfin de « princes (qui) sont désormais sans peuples, (et de) peuples sans identité ».
Autre remarque qui n’apparaît pas directement dans ces statistiques, mais qui peut venir aggraver la situation future : la mondialisation en cours, la diffusion des technologies de l’information, la montée en puissance des arbitrages financiers, et la raréfaction progressive de quelques matières premières critiques conduisent toutes à un effet de polarisation qui fait que la richesse du monde se concentre de plus en plus en quelques points ou en quelques mains.
Je ne pense pas qu’il faille se résigner à un tel diagnostic, car alors nous irions droit vers des fractures sociales extrêmement dangereuses : qui ne voit pas qu’elles conduiront à des explosions, et qu’aucune ligne Maginot ne pourra protéger demain une classe de favorisés immergés dans un monde de pauvres.
Il est plus que temps de se réveiller car, comme Charles-Henri Filippi conclut : « Le pire n’est pas sûr, mais il est devenu possible. Le meilleur est improbable, mais il n’est pas hors d’atteinte. »

4 déc. 2012

« QUE NOTRE PRODUCTION PUISSE TROUVER DANS LE MONDE ENTIER, DES ACHETEURS SYMPATHIQUES ET SATISFAITS »

La désindustrialisation ne date pas d’aujourd’hui !
A écouter bon nombre des discours actuels ou des propos d’ « experts », il semble que la désindustrialisation française soit récente, et qu’il suffise de quelques mesures financières pour inverser la tendance.
Malheureusement, le mal est beaucoup plus profond et endémique.
Pour ceux qui en doutent, il suffit par exemple de se plonger dans la lecture de cette article qui date de 1937, et déjà intitulé : « Dans la mêlée internationale : où en est l'automobile française ? » (voir la photo ci-jointe du document original).
Dans un élan étonnamment contemporain, on peut y lire :
« A Sochaux, nous pouvons dire que nous avons de la chance ! Nos usines ont suffisamment de commandes pour donner du travail régulier à tout notre personnel. Mais il faut être sûr que cela puisse durer. Et quand on étudie l'ensemble du marché français, on y voit des choses assez humiliantes. »
« La France exporte de moins en moins d'automobiles : nos exportations d’automobiles ont subi une diminution de 20 % ; nos concurrents étrangers nous ont pris beaucoup de clients. Les marques étrangères exportent de plus en plus. »
« Quatre grands pays produisent donc actuellement plus que nous, alors qu’en 1900 la France tenait dans le monde, le premier rang pour l'automobile. »
« Pourquoi produisons-nous de moins en moins ? Parce que nous vendons trop cher : Les pouvoirs publics en France, n’ayant pas su avoir une « politique de l’automobile », comme en ont eu tous les pays qui augmentent chaque année leur avance sur nous. Parce que nous fabriquons trop cher, malgré les perfectionnements apportés à l’outillage et aux méthodes de fabrication, le nombre de voitures construites pour chaque série insuffisant pour permettre l’utilisation de matériel à son plus haut rendement parce que l'automobile a toujours été « l’enfant chéri du fisc », qu’il ne suffit pas d’acheter une auto, qu’il lui faut aussi de l’essence, et que le fisc fait l’essence chère. »
« Tout le monde y perd. Les ouvriers qui n'ont plus de travail ; l’État qui n'encaisse plus autant, et qui, cependant, débourse davantage puisqu’il lui faut entretenir des chômeurs. »
Cet article se termine par un appel à un élan patriotique, qui rappelle celui d’Arnaud de Montebourg : « Que la qualité Sochaux continue à être « celle qu'on ne discute pas », afin que notre production puisse trouver dans le monde entier, des acheteurs sympathiques et satisfaits. »
Il faut comprendre que ce n’est pas en habillant d’une marinière tous les produits français1 que l’on redressera cette situation, et qu’il serait temps de s’attaquer aux problèmes structurels de la France, et non pas seulement à la cosmétique habituelle de tous les plans qui se succèdent depuis plus de trente ans.
A titre d’exemple, pourquoi ne pas s’attaquer vraiment au crédit inter-entreprises qui représente plus de 500 Milliards d’euros et mange la trésorerie des PMI au profit de la distribution et des grandes entreprises…
(1) A quand une Clio ou une 208 à rayures bleu et blanche ?