Regards
Rencontres insolites en terres thaïes.
D’abord des femmes Karen dont le cou est paré d’anneaux multiples, et qui sont souvent dénommées femmes girafe.
Malaise de se sentir voyeur d’une tradition ancestrale et d’une tribu en fuite. Réfugiées pour avoir dû quitter la Birmanie voisine, les voilà quasiment parquées dans un village aux marges de la Thaïlande du nord. Les touristes – et je me trouve, que je le veuille ou non, en faire partie – défilent devant elles…
Fascination toutefois de leurs sourires et regards perdus dans des passés révolus. Question inévitable quant à comprendre comment vivre dans une telle architecture où le cou s’est glissé dans un tunnel annulaire.
Comment le cou peut-il s’insérer à l’intérieur de ces anneaux ? Souvenir d’enfance quand je me demandais comment une poire ou un bateau avaient pu se glisser dans une bouteille…
Toujours en Thaïlande, mais ambiance toute différente. Place centrale de Mae Salong, au cœur des plantations de thé. Petit village aux marges du triangle d’or, peu de tourisme. Jour de fête, 12 août, célébration de l’anniversaire de la Reine. Autre mélange.
Des enfants des écoles jouent les chants et les danses qu’ils ont appris, ce sous les yeux des parents, qui, comme de partout, sont admiratifs. Simplicité d’une scène campagnarde.
Dans un coin, un homme arbore fièrement un vêtement traditionnel. Régulièrement, Il frappe de ces cymbales, accompagnant les mouvements de la foule. Protégés derrière des lunettes de soleil d’une taille disproportionnée, il me regarde, amusé. A quoi pense-t-il ?
Le voilà dans mon montage, debout sur les côtés de cette vieille femme Karen.
Ensemble, ils nous dévisagent, nous qui ne comprendrons jamais ce à quoi ils peuvent bien penser, eux les habitants de ces terres perdues aux frontières de la Thaïlande, de la Birmanie et du Laos…
Ensemble, ils nous dévisagent, nous qui ne comprendrons jamais ce à quoi ils peuvent bien penser, eux les habitants de ces terres perdues aux frontières de la Thaïlande, de la Birmanie et du Laos…