« Au vu de ces données, désigner les individus radicalisés comme des fous ou des marginaux serait une contre vérité. Dans son livre Le vrai visage des terroristes, Marc Sageman l’exprime très clairement : « l'idée que nous nous faisons du terroriste est en fait un cliché : celui du déshérité-révolté ayant grandi dans les faubourgs misérables du monde arabe et en proie à quelque désordre mental »
« Le djihadiste (…) ressemble davantage à un étudiant petit-bourgeois acculturé et frustré qu'à un damné de la terre ». »
« Il faut comprendre que l’objectif de ce réseau social humain n’est pas destiné à recruter simplement les combattants. C’est toute une communauté humaine qu’ils cherchent aussi à structurer, certains faisant le djihad pacifique (propagande, finance, logistique) et d’autres étant ciblés pour basculer dans la dimension militaire ou terroriste. Ce type d’implantation privilégie bien entendu les milieux urbains et particulièrement les cités populaires, mais on peut aussi le retrouver à petite échelle dans des zones rurales comme ce fut le cas à Lunel dans l’Hérault. »
« A cet égard, prévenir la radicalisation, c’est s’attaquer aux enjeux de cohésion sociale et surtout redonner corps au pacte républicain. Les djihadistes, pétris de haines et de slogans réactionnaires, n’ont pas de projet émancipateur, nous pouvons donc leur opposer un contre-projet fondé sur le progrès, l’autonomie, l’émancipation, qui redonne tout son sens à la citoyenneté républicaine. C’est une nécessité car d’autres mouvements, y compris nationaux, pourraient prendre le relais du djihad et canaliser la volonté partagée par une grande partie de cette génération, de manière plus ou moins forte, de renverser un système qui ne tient pas ses promesses. »