© Robert Branche
© Robert Branche
Merci à lui de me donner ainsi des rayons de lumière imprévus et bienvenus en ces jours omicroniens.
Il a dû se renseigner, et savoir qu’il ne craignait pas une nouvelle vague de froid et qu’une gelée ne viendrait pas mettre fin à sa montée de sève.
Fort de son optimisme, et faisant confiance à la lucidité de la nature, c’est l’esprit serein que je vous souhaite à tous une excellente année 2022.
Comme mon rosier, nos fleurs vont très vite resurgir !
Et pour le fun et montrer qu’un QR Code n’est pas forcément synonyme de contrôle sanitaire, en voici un qui pointe vers mon blog !
Bienvenue à Abou Ghraib
Mon premier a torturé, un peu, beaucoup, et a aimé cela. Parce qu’il avait été photographié, il a été en prison. Depuis, il compte un peu tout, emballe le monde pour ne plus le toucher, court de casino en casino, protégeant son anonymat.
Mon second a lui aussi torturé, mais en professionnel et théoricien, et il aime toujours cela. Parce qu’il était resté dans l’ombre, il est dans la lumière. N’ayant aucune raison de changer, il poursuit sa carrière de consultant en sécurité musclée.
Mon troisième n’a pas torturé, mais son père si. Parce que ce dernier ne s’en est pas remis, il a été battu par lui, ainsi que sa mère. N’ayant pas de projet autre que celui de se venger, il est obsédé par la poursuite du professeur de l’horreur.
Mon tout est le dernier film de Paul Schrader, The card counter.
La beauté de la panthère des neiges
Allongé dans le froid, aux côtés de Sylvain Tesson et de Vincent Munier, j’attends la panthère des neiges. Viendra-t-elle ? Peut-être oui, peut-être non.
La question est là en suspens, devant nos yeux. Les heures et les jours passent. Progressivement, la force du vent, la beauté des paysages, tel ou tel animal entraperçu la gomment et la rendent sans importance. C’est alors que la panthère acceptera de se révéler.
C’est à ce voyage essentiellement immobile que nous convie le film, La panthère des neiges. La voix de Sylvain Tesson et sa poésie y accompagnent les séquences filmées par Vincent Munier et sa compagne Marie Amiguet.
On y apprend que tout voyageur est constamment vu et observé par la nature et la multitude de ses habitants. Quand il accepte de s’arrêter longuement, quand il a la modestie de se fondre dans le paysage, alors parfois, celui qui l’observe acceptera d’être vu à son tour.
Car l’affût est l’inverse de la publicité : la publicité, c’est tout, tout de suite, le mythe de l’association de l’abondance et l’immédiateté ; l’affut, c’est peut-être rien… à jamais, l’acceptation du moment et du vide.
© Robert Branche
Ni heurté, ni touché,
Juste effleuré, juste imaginé,
Tu te caches, toi que je ne connais pas.
Avec les touches de ce clavier,
Mettre des mots sur ce qui n’en a pas,
Faire exister ce qui n’est que rêvé,
Rendre réel ce qui n’est point encore vécu.
En faire les liens qui vont t’attacher,
Jeter le charme qui va te faire t’arrêter,
Te laisser répondre à ces mots,
Pour en devenir la chair.
© Robert Branche
Jusqu’à ce mur,
Pris dans ma face,
Pris dans mon sang,
Pris dans ma peau,
Blessé à vie,
Pour toujours.
Tout, tout de suite.
© Robert Branche
(Photographie course Figaro 1990)
Dépasser ma vie par le néant.
Fatigue, lassitude,
Ennui, séduction du vide.
Faut-il une raison,
Pour me laisser glisser ?
Faut-il une envie
Pour continuer ou en finir ?
© Robert Branche
M’arrêter, là, tout de suite, maintenant,
Ne plus pouvoir courir, plus de bosses enchaînées.
Marcher lentement, et sentir la douleur qui s’efface,
Une eau qui refroidit et cesse de brûler.
Ne pas comprendre que la mort est là, à un pas.
Ne pas m’asseoir et courir à nouveau.
La sentir revenir la douleur ennemie,
Qui me cloue et m’arrête.
Regarder la pente impossible,
M’obstiner sans savoir contre quoi je lutte.
Et finir à deux doigts d’en finir.
© Robert Branche