18 janv. 2022

LA BEAUTÉ CALME DES MURS EN PIERRES SÈCHES

Un art paradoxal : agir pour rien ne se voit


Tout autour, des coups de crayons d’artistes disparus soulignent là une courbe, ici délimitent des espaces, plus loin soutiennent une butte.

Fruit de ce qui a été trouvé en labourant les champs, pratique d’un art transmis de génération en génération, les murs en pierres sèches architecturent les paysages de la Drôme provençale.

Agir pour se fondre dans le paysage

Un mur réussi semble avoir toujours été là. Un mur correctement réparé ne semble pas l’avoir été.

Tel est le paradoxe de cette activité : agir pour que rien ne se voit.
Le but de ce lent et laborieux travail est de disparaître, de ne surtout pas être remarqué.

À l’inverse du spectaculaire et de l’immédiateté, qui sont nos maladies contemporaines.

L’art des murs en pierres sèches est celui de la lenteur et de la modestie. C’est probablement pourquoi il émane d’eux une sensation de plénitude et de calme…

Comment procéder si d'aventure vous voulez en réparer un, voire en créer un nouveau ?

Pas si simple

Si, sans expérience, vous empilez des pierres les unes sur les autres, vous n'obtiendrez qu'un tas de pierres disgracieux et instable.

Si vous ne vous découragez pas, si, comme moi, vous vous obstinez, alors, petit à petit, d’échec en échec, d’observation en observation, vous apprendrez l’art ancestral des murs en pierres sèches.

Et un jour, vous pourrez, sans trahir le passé, ajouter à votre tour, un nouveau trait dans l'espace.

Comme l'entraide est importante, voici ce que j'ai appris...

Attention à ne pas privilégier les grosses pierres

Tentant de trier les pierres et de choisir les plus belles, celles qui sont grosses et plates. Logique non ? 

C’est ce que j’ai cru.

Mais aucune de ces pierres n’est ni parfaitement lisse, ni parfaitement plate. Aussi tout branle et est bancal.

Et in fine, que faire du tas des pierres délaissées ? Silencieuses et ironiques, accusatrices de notre façon de faire, elles se moqueront de nous.

Il y a manifestement un problème.

Observer un vieux mur pour comprendre comment il est construit

Tout d'abord les apparences sont trompeuses : la plupart des pierres de façade sont de taille moyenne, voire petite. D'où grâce à leur petitesse, aucun problème d’ajustement entre elles.

Ensuite puisque le mur est large, il existe un espace important entre les pierres de façade. Cette cavité est remplie de pierres de toutes tailles. 

Plus le mur est large, plus il est solide. Bénéfice collatéral, la quantité de pierres utilisée augmente, donc pas de risque d’en avoir en excès à la fin.

Enfin, de temps en temps, une grosse pierre est posée, et renforce la cohésion de l’ensemble. Une exception qui confirme la règle.

Ainsi toutes les pierres ont trouvé leur place... ou presque : ne reste que l'essentiel des grosses pierres. Elles vont servir à réaliser le sommet du mur.

Comment obtenir un haut de mur qui dessine une ligne horizontale

Le sommet du mur est constitué des grosses pierres posées sur la tranche. Cette technique contribue à la solidité du mur : elles sont mises en compression par de petites pierres plates glissées entre elles. Ainsi impossible d’en enlever une.

Certes, mais comment arriver à obtenir que le haut du mur dessine une ligne horizontale, alors que la largeur de ces pierres terminales varie du simple au double ?

En regardant un mur existant, on voit se dessiner, sous la dernière rangée de pierres, la ligne heurtée de leur base : si la ligne du sommet est presque parfaitement horizontale, c’était parce que l’avant-dernière rangée de pierres ne l'est pas.

Telle est la solution : choisir l’avant-dernière pierre mise à plat, voire les deux avant-dernières, en fonction de la largeur de celle qui sera mise dessus sur la tranche. 

Et voilà !

17 janv. 2022

APRÈS

 
 
Avant,

Avant toi,

Avant je vivais,

Avant, avant…

 

Mais j’ai bougé en toi,

Mais j’ai cru en toi,

Mais…

 

Faut-il que je meure

D’un trop-plein de souvenirs,

D’une douleur immergée ?

 

Faut-il poursuivre,

Blessé, meurtri,

Enrichi de ta perte ?

 

Tout ce que j’ai appris,

Vient de ton absence.

Tout ce que j’ai appris,

Vient de ta voix

Qui me déchire.

© Robert Branche

14 janv. 2022

MANQUE

Attendre, immobile et hanté

Par le manque d’un ailleurs,

De ce qui s’est échappé,

De ce qui ne sera plus.

Flotter en mémoire,

Sourire à ton absence,

Tendre vers rien,

Vers toi qui es parti.

 

Attendre et rester là,

Face au vide

De la fin d’un amour perdu.

© Robert Branche

12 janv. 2022

SEUL

Ta voix en moi crie,

Ton regard sur moi me brûle.

Pour quoi, pour qui, pour moi ?

Je suis vide,

Vide des mots que je ne t’ai pas dits,

Vide des sourires que je ne t’ai pas faits,

Vide des matins où je ne t’ai pas embrassé.

Ta voix en moi ne peut rien,

Ton regard sur moi sonne creux.

A quoi bon ?

Je suis seul,

Seul de ce que je n’ai pas pu te dire,

Seul des pleurs qui sont restés en moi,

Seul de ta vie qui s’en est allée.

© Robert Branche

10 janv. 2022

RUPTURE

Je ne sais que te dire,
Ni par quoi commencer. 
À quoi bon, 
Au moment de partir, 
T’assener un pourquoi. 
 
Le temps a glissé, 
La vie nous a écartés, 
L’eau a coulé et nous a fissurés. 
Je te regarde et ne te connais plus, 
Tu me regardes et ne me comprends plus. 
 
Ni larme, ni tension, 
Juste l’amertume d’un possible achevé. 
Demain, tu ne seras plus là. 
Demain, je ne serai plus là. 
 
Le temps va glisser un peu plus. 
La vie va nous éloigner un peu plus, 
Nous qui n’étions plus unis. 
 
La vie va nous rapprocher 
D’autres que nous ignorons encore. 
 
Ainsi va la vie… 
 
© Robert Branche

7 janv. 2022

I LOVE YOU, I MISS YOU


Tu es loin, tu es proche, 
Tant de kilomètres entre nous,
Et ta peau dans ma tête. 
Que faire ?
Aller chercher des corps,
Ou rester immobile et rêveur.
Me laisser envahir par d’autres,
Ou par ton absence et ton souvenir.

Trouble plaisir,  
Séparation et mémoire,
Te reconstruire comme je peux,
T'allumer quand je veux.
Tu es proche, tu es loin, 
I love you, I miss you.

© Robert Branche

5 janv. 2022

QUATRE HEURES


J’ai rêvé d’un chemin que tu ne connais pas,
 
J’ai posé ma main là où tu n’étais pas,
J’ai regardé ce lit que tu n’occupais pas.
Il est quatre heures et je ne peux plus dormir. 
 
Fallait-il saisir ta main qui n’était qu’à deux doigts ?
Aurais-je dû embrasser tes lèvres qui me parlaient de toi ? 
Suis-je stupide d’être resté immobile face à toi ? 
Il est quatre heures et je parle de moi. 
 
Est-il encore temps pour être plus qu’amis ? 
Suis-je fou de t’envoyer ces mots ?
Devrais me contenter de ce qui n’est pas ? 
Il est quatre heures et je rêve de nous. 
 
Prends un clavier et dis-moi que tu regrettes, 
Saute dans un taxi et jette-toi dans mes bras, 
Arrête de ne rester que loin de moi. 
Il est quatre heures et je manque de toi. 
 
Je ne veux plus te regarder sans te toucher, 
Je ne peux plus t’entendre sans t’embrasser, 
Je ne serai plus celui à qui tu manques. 
Il est quatre heures et je n’en peux plus. 
 
Arrêter de parler de ce qui n’est pas, 
Oublier d’imaginer ce qui ne sera pas, 
Mettre au passé ce futur irréel. 
Il est quatre heures et je n’y crois plus.

Et pourtant il est encore temps,
Mais plus pour longtemps…

© Robert Branche

 

3 janv. 2022

QUAND LA NATURE FAIT PREUVE D'OPTIMISME

Bonne année 2022

En ce tout début de 2022, mon rosier a décidé de sortir en avance de son confinement hivernal : profitant de la douceur et du soleil des derniers jours de décembre et de tout premiers de janvier, Il explose en jaune.

Merci à lui de me donner ainsi des rayons de lumière imprévus et bienvenus en ces jours omicroniens.

Il a dû se renseigner, et savoir qu’il ne craignait pas une nouvelle vague de froid et qu’une gelée ne viendrait pas mettre fin à sa montée de sève.

Fort de son optimisme, et faisant confiance à la lucidité de la nature, c’est l’esprit serein que je vous souhaite à tous une excellente année 2022.

Comme mon rosier, nos fleurs vont très vite resurgir !

Et pour le fun et montrer qu’un QR Code n’est pas forcément synonyme de contrôle sanitaire, en voici un qui pointe vers mon blog !