Les unes sur les autres,
Brutes, sans liant,
Râpeuses, rêches, arides.
Comme la vie.
Regarder en arrière
Construire un chemin,
Inventer une logique,
À ce qui n’en a pas.
Comme la vie.
© Robert Branche
(photographie prise à Grignan)
Les unes sur les autres,
Brutes, sans liant,
Râpeuses, rêches, arides.
Comme la vie.
Regarder en arrière
Construire un chemin,
Inventer une logique,
À ce qui n’en a pas.
Comme la vie.
© Robert Branche
(photographie prise à Grignan)
L’air n’est même plus brûlant, juste manquant.
Les pas se font glissements, les voix se sont éteintes.
Chaud, si chaud. Sec, si sec.
Juste du sable, juste des pierres.
Pas de vie, ou si peu, pas d’arbres ou si peu.
Je suis seul, perdu en enfer.
Juste du sable, juste des pierres.
Rien ne bouge, rien ne murmure.
Jetés à la va-vite, les uns sur les autres,
Les rocs se font lits, les rocs se font murs.
Rien ne bouge, rien ne murmure.
Personne ne me voit, personne ne me suit.
Devant comme derrière, collés par ma sueur,
Mes instants se font vie, mes instants se font temps.
Personne ne me voit, personne ne me suit.
© Robert Branche
(photographie prise à Khuri en Inde)
Joncheront le sable de la plage.
Ne pas bouger, ne pas nager.
Me fondre dans le silence.
Le ciel et l’eau ne sont que points de vue.
Les arbres regardent leurs reflets,
A moins que ce ne soit l’inverse.
Les minutes se font heures.
Crocodile, des jours durant,
Je guette ma proie.
Perdu au cœur de la jungle thaïe,
Lové dans ma couette d’eau,
Je bois la vie qui m’entoure.
© Robert Branche
(Photographie prise dans le nord de la Thaïlande)
Sur le toit du monde que la brume me masque,
À l’abri d’un bar anglais d’un hôtel hérité des colonies,
J’écris un roman que quelqu'un lira… peut-être.
Ancré dans l’instant, habité de mon imaginaire,
Abreuvé des herbes cueillies dans des champs voisins,
Saoulé par le silence, ivre de la vacuité du monde,
J’invente une histoire qui aurait pu être la mienne.
Caché, calfeutré, condamné,
Enfermé sur le toit du monde.
À l’abri d’un bagne hérité des colonies,
Je vis reclus et gorgé d'espoir.
© Robert Branche
(Photographie prise à Darjeeling)
Être intensément attentif
Chercher des truffes, c'est participer à un spectacle de prestidigitation.
Au départ, il n'y a rien, juste des chênes, de la terre et quelques plantes éparses.
Et puis quelques secondes après, grâce à l'odorat du chien et au talent de son maître, les truffes sont là. Comme un lapin sorti du chapeau !
Je pourrais marcher pendant des heures au milieu des chênes truffiers, même à quatre pattes, je n'en trouverais pas une. Et pourtant elles sont bien là, cachées dans le sol, à quelques centimètres de moi.
Pour le chien, c'est facile, évident. Il détecte l'odeur, arrive à la repérer parmi le bruit ambiant et fonce sur la truffe. Quelques coups de pattes et il s'arrête.
La truffe n'attend que d'être révélée… par le bon passeur : celui qui sait repérer ses effluves et les distinguer des autres, celui qui sera aussi assez patient pour attendre le bon moment. Trop tôt : la truffe n'est pas mûre et ne sent pas, donc impossible de la trouver. Trop tard : elle aura pourri et sera sans intérêt.
Trouver des truffes est une affaire d'attention, mais pas celle de l'attention superficielle de l'humain en train de marcher au milieu des arbres, il faut celle, intense, du chien qui se déplace lentement, le nez (sa truffe !) soit au ras du sol, soit aux aguets du moindre effluve porté par le vent.
Comme le disait Henri Poincaré : « Ce que le vrai physicien seul sait voir, c'est le lien qui unit plusieurs faits dont l'analogie est profonde, mais cachée »1
Extrait de mon livre "Les mers de l'incertitude : Diriger en lâchant prise"
(1) Henri Poincaré, Sciences et méthodes, p.22
© Robert Branche
(Photographie prise dans le nord du Québec)
© Robert Branche
(Photographie prise dans le nord du Québec)