Pour un Dirigeant porteur de sens et de compréhension (9)
« Nous aimons les jardins à la
française avec leurs grandes perspectives structurées par des immenses allées
qui rendent le jardin lisible de presque n’importe quel point, les répétitions
des essences et des bassins, la simplicité des rythmes… Mais est-ce vraiment un
lieu de vie ? N’est-ce pas plutôt un lieu de représentation, de théâtre ? La
vie n’appelle-t-elle pas plus de désordre et d’improvisation ? » (1)
Stabilité des matriochkas stratégiques, mouvement
constant des actions locales, transformation continue de l’entreprise qui
grandit et avance sans changer. Comment maintenant la structurer et la piloter
? En matière d’organisation, il faut sortir des jardins à la française, ces
structures qui se reproduisent à l’identique d’un bout à l’autre du monde,
d’une famille de produit à une autre. Trop de dirigeants pensent que, pour
mieux diriger, il leur faut simplifier l’organisation et la structurer partout
selon la même logique. Il est vrai que c’est plus simple pour eux, puisque quel
que soit l’endroit où ils se trouvent, la logique apparente est la même : dès
la sortie de l’avion, ils n’ont pas à réfléchir et se sentent chez eux.
Ils ont l’illusion de la clarté, et, tel Louis
XIV, le dos à son château de Versailles, ils contemplent devant eux la majesté
des lignes : le parc parfaitement dessiné s’étend jusqu’à l’infini, avec de
grandes perspectives structurées par d’immenses allées ; grâce à elles, le
jardin est lisible de presque n’importe quel point. Essences et bassins se
répètent en suivant la simplicité des rythmes. Tout cela exprime la puissance,
le repos, la solidité.
(…) Non, dès que l’entreprise est grande, dès qu’elle
opère sur des marchés et des pays multiples, ce sont les jardins à l’anglaise
qu’il faut privilégier, des jardins faits de diversité et d’hétérogénéité.
Alors la vie pourra s’y inscrire, et n’aura pas besoin d’en sortir.
(1) Robert Branche, Neuromanagement
(1) Robert Branche, Neuromanagement
(extrait des Radeaux de feu)