25 janv. 2022
VIVRE AVEC UN ALIEN EN MOI
24 janv. 2022
COMING OUT OU COMING IN ?
Souvent à la radio, à la télévision ou dans la presse, on entend parler de « coming out ». (…) Comme si l’homosexualité est une variété de furoncle qu’il faut percer pour que son pus jaillisse en plein jour : « Purgez donc cette vilaine boursouflure, et tout ira bien ensuite, vous verrez ! ». (…)
Dans l’expression « coming out », il y a surtout implicitement l’idée d’une destruction, d’une implosion sentimentale. C’était précisément ce que je vivais actuellement : à force de trop de coming out, je me désintégrais. Je brûlais. Chaque morceau de mon identité s’écartait des autres, chaque parcelle de mon « Je » suivait sa propre trajectoire. Divergente. Toutes divergentes. (…)
Non, le coming out n’est pas la solution, mais le problème. Il me fallait arrêter mon coming out, arrêter mon implosion. Tant qu’il en était encore temps. (…) Continuer mon coming out, ce serait l’échec assuré. Mon autodestruction. Au mieux, le rejet par tous ceux qui m’avaient connu autre : pourquoi accepteraient-ils de me découvrir différent ? Au pire, la rupture par fragmentation. Désintégration. (…)
J’avais besoin de l’inverse. D’un coming in.
Pour pouvoir décider ce que je voulais faire, et le décider pour moi ainsi que Marc me l’avait dit, il me fallait réparer ma fracture. De l’intérieur, et non pas de l’extérieur. In et non pas out. Prendre le temps de plonger en moi.
Pour comprendre comment et pourquoi j’étais passé à côté de moi-même. Comment et pourquoi j’avais élaboré une identité fictionnelle et artificielle. Comment et pourquoi celle-ci n’était pas seulement « fictionnelle et artificielle », mais représentative de qui j’étais. Comment et pourquoi mes deux parties – mon identité apparente et celui que j’avais pris l’habitude d’appeler « mon Alien » – étaient indissociables et constituaient ensemble mon identité réelle. Comment et pourquoi l’Alien n’en était pas un. Comment et pourquoi cet Alien était moi. Moi aussi. Comment et pourquoi sans lui je ne serais pas moi.
Bref comprendre qui j’étais.
(Extrait de mon livre "Coming in")
22 janv. 2022
COMING IN
21 janv. 2022
COMME QUOI…
19 janv. 2022
ILLUSION
Sentir un courant,
Qui va, qui vient,
De mon épaule à ma nuque.
Caresser les draps froissés.
Nostalgie de ta présence,
De tes lèvres qui frémissent,
De ton corps qui s’abandonne,
De ton souffle qui s’accélère,
De ton énergie qui avale la mienne,
De mon énergie qui devenait la tienne.
Et me contenter du vent sur ma peau.
© Robert Branche
18 janv. 2022
LA BEAUTÉ CALME DES MURS EN PIERRES SÈCHES
Un art paradoxal : agir pour rien ne se voit
Tout autour, des coups de crayons d’artistes disparus soulignent là une courbe, ici délimitent des espaces, plus loin soutiennent une butte.
Fruit de ce qui a été trouvé en labourant les champs, pratique d’un art transmis de génération en génération, les murs en pierres sèches architecturent les paysages de la Drôme provençale.
Agir pour se fondre dans le paysage
Un mur réussi semble avoir toujours été là. Un mur correctement réparé ne semble pas l’avoir été.
À l’inverse du spectaculaire et de l’immédiateté, qui sont nos maladies contemporaines.
L’art des murs en pierres sèches est celui de la lenteur et de la modestie. C’est probablement pourquoi il émane d’eux une sensation de plénitude et de calme…
Comment procéder si d'aventure vous voulez en réparer un, voire en créer un nouveau ?
Pas si simple
Si, sans expérience, vous empilez des pierres les unes sur les autres, vous n'obtiendrez qu'un tas de pierres disgracieux et instable.
Si vous ne vous découragez pas, si, comme moi, vous vous obstinez, alors, petit à petit, d’échec en échec, d’observation en observation, vous apprendrez l’art ancestral des murs en pierres sèches.
Et un jour, vous pourrez, sans trahir le passé, ajouter à votre tour, un nouveau trait dans l'espace.
Comme l'entraide est importante, voici ce que j'ai appris...Attention à ne pas privilégier les grosses pierres
Tentant de trier les pierres et de choisir les plus belles, celles qui sont grosses et plates. Logique non ?
C’est ce que j’ai cru.
Mais aucune de ces pierres n’est ni parfaitement lisse, ni parfaitement plate. Aussi tout branle et est bancal.
Et in fine, que faire du tas des pierres délaissées ? Silencieuses et ironiques, accusatrices de notre façon de faire, elles se moqueront de nous.
Il y a manifestement un problème.
Observer un vieux mur pour comprendre comment il est construit
Tout d'abord les apparences sont trompeuses : la plupart des pierres de façade sont
de taille moyenne, voire petite. D'où grâce à leur petitesse, aucun problème d’ajustement entre elles.
Ensuite puisque le mur est large, il existe un espace important entre les pierres de façade. Cette cavité est remplie de pierres de toutes tailles.
Plus le mur est large, plus il est solide. Bénéfice collatéral, la quantité de pierres utilisée augmente, donc pas de risque d’en avoir en excès à la fin.
Enfin, de temps en temps, une grosse pierre est posée, et renforce la cohésion de l’ensemble. Une exception qui confirme la règle.
Ainsi toutes les pierres ont trouvé leur place... ou presque : ne reste que l'essentiel des
grosses pierres. Elles vont servir à réaliser le
sommet du mur.
Comment obtenir un haut de mur qui dessine une ligne horizontale
Le sommet du mur est constitué des grosses pierres posées sur la tranche. Cette technique contribue à la solidité du mur : elles sont mises en compression par de petites pierres plates glissées entre elles. Ainsi impossible d’en enlever une.Certes, mais comment arriver à obtenir que le haut du mur dessine une ligne horizontale, alors que la largeur de ces pierres terminales varie du simple au double ?
En regardant un mur existant, on voit se dessiner, sous la dernière rangée de pierres, la ligne heurtée de leur base : si la ligne du sommet est presque parfaitement horizontale, c’était parce que l’avant-dernière rangée de pierres ne l'est pas.
Telle est la solution : choisir l’avant-dernière pierre mise à plat, voire les deux avant-dernières, en fonction de la largeur de celle qui sera mise dessus sur la tranche.
Et voilà !