29 janv. 2016

LES MOUCHES SE CACHENT-ELLES POUR MOURIR ?

Vie, mort et inégalités…

Chaque année, c'est la même chose : quand je rouvre les pièces du haut de ma maison en Provence – là où « les chênes naissent égaux mais cela ne dure pas » –, je trouve comme un cimetière de mouches. Étrange.

Il y a probablement des raisons banales, liées à la vie des mouches, mais je me plais à imaginer comme une volonté d'y venir mourir. Comme un cimetière des éléphants version insecte. Ou un Bénarès du pauvre.

Peut-être que dans la mythologie des mouches, venir mourir dans cette pièce cachée et fermée tout l'hiver est un aboutissement, un nirvana terminal. Qui sait ? Que le premier qui a déjà parlé à une mouche m'affirme le contraire…
Prosaïquement elles vont finir dans le ventre d'un aspirateur…

Quant aux chênes, ils vont bien, merci.
Leur parcours inégalitaire se poursuit. Comme aurait pu l'écrire Spinoza, certains sont sur le bon chemin des rencontres adéquates et s'en trouvent renforcés ; d'autres vont de rencontres inadéquates en rencontres inadéquates, de tristesses en tristesses et survivent comme ils peuvent…

Les mouches meurent là où elles peuvent, les chênes apprennent à vivre là où ils sont, life goes on...

27 janv. 2016

ENFIN LIBÉRER TOUS LES FAIZEUX

2017 : le Réveil Citoyen – La nécessité d’une refondation
Pour poursuivre la présentation de mon livre, voici un court article qui résume son propos : 
Ah, si le monde fonctionnait selon les principes d’une recette de cuisine, comme tout serait simple : il suffirait de choisir les bons ingrédients et de suivre les indications fournies pour obtenir à chaque fois le même plat. C’est à cela que rêvent les politiques, et tous se sentent l’âme d’un maître queux, d’un homme ou d’une femme miracle. Même Marine Le Pen prend des élans gaulliens, quand elle ne s’incarne pas en une Jeanne d’Arc mâtinée d’une Astérix en jupons partie à la reconquête du monde. Tous des sauveurs quoi ! 
Mais comment croire que la solution pourrait venir d’en haut, fût-il le plus compétent ? Comment serait-ce possible dans un monde tissé de connexions multiples, où l’incertitude est irréductible, où les limites se fondent et s’effacent ? Non, tous s’entravent dans la toile mondiale, comme des insectes pris au piège d’une complexité qui les dépasse. 
Autre caractéristique de nos maîtres queux, ils s’intéressent peu au comment et détestent dire à l’avance ce qu’ils vont faire. « Un programme pour être élu ; pour le reste, on verra après », se murmurent-ils au quotidien. Comme si l’intendance suivait toujours... 
Imaginez un candidat à la reprise d’une entreprise qui serait incapable de présenter un quelconque plan d’action : « Faites-moi confiance et en trois ans, je doublerai le chiffre d’affaires. Comment ? Vous verrez bien ! ». Tels sont nos politiques : ils nous demandent un chèque en blanc. 
À contre-courant, voilà selon moi l’objectif essentiel : s’intéresser non pas à comment être élu, mais à ce qu’il conviendrait de faire si jamais on l’était. Avec l’idée absurde que c’est ainsi qu’il faut raisonner, et que c’est peut-être aussi la meilleure façon d’être élu ! 
Et ne nous trompons pas, il y a urgence : la révolution numérique déferle. Si la France n’amorce pas rapidement une transformation profonde, si elle reste lestée d’une dette qui ne fait que s’accroître, si elle continue à dépenser inefficacement l’argent public, si elle conserve des organisations rigides et pyramidales, elle sera emportée par le tsunami qui s’annonce. Comme le chêne de la fable, elle sera déracinée par la tempête qui arrive. 
Réveillons-nous quand il en est encore temps : nous avons tout pour réussir, mais être champion dans un monde en compétition ne se fait ni sans effort, ni en regardant le futur dans un rétroviseur. Ayons le courage de nous remettre en cause et de repenser notre projet collectif, de sortir du tas de spaghettis entremêlés de nos organisations collectives, de comprendre que la vie est dans l’échange et la mort le rendez-vous certain de la fermeture.
Les évènements tragiques de 2015 montrent la nécessité de stopper la désintégration en cours et d’accroître notre capacité à agir : 
- Refuser de laisser le chômage gangréner notre société et l’éducation ne plus être le ciment du vivre ensemble, 
- Refonder nos institutions pour ne plus laisser les coûts déraper, et notre souveraineté et notre marge de manœuvre être entamées,
- Converger vers nos voisins européens pour construire avec eux des politiques communes car nous ne pourrons pas faire face seuls aux enjeux et risques mondiaux,
- Associer la jeunesse et les citoyens pour cesser d’avoir des politiques coupés de la société réelle et incapables de changer ce qui devrait l’être.
Il est plus que temps d’agir. "2017 : Le réveil citoyen" est tout à la fois un invitation à cette prise de conscience, une amorce de diagnostic et une proposition de chemin pour agir. 
Alexandre Jardin avec son mouvement Bleu Blanc Zèbre en appelle à voir se multiplier les faizeux. Avec "2017", j’en appelle à une transformation réelle et profonde de nos institutions collectives pour libérer tous les faizeux, et multiplier la puissance et l’efficacité de chacun d’eux.
Chiche ?

25 janv. 2016

IL EST PLUS QUE TEMPS D’AGIR : 2017 DOIT SONNER LE RÉVEIL CITOYEN

2017 : le Réveil Citoyen – 4ème de couverture
Mon nouveau livre est maintenant disponible, donc il est temps de le présenter. Pour commencer, voici le 4ème de couverture en guise d’apéritif.
Si la France n’amorce pas rapidement une transformation profonde, elle sera emportée par les tsunamis en cours : « ubérisée » par les ruptures qui se propagent, comme le chêne de la fable, elle cassera. Pourtant elle a tout pour être un champion aux temps de la connexion globale… à condition de sortir vite de sa dépression actuelle. 2017 est l’échéance à ne pas manquer !
Située à la proue de l'Europe, dotée d'espaces disponibles, d'un climat durablement favorable et d'une population jeune et dynamique, irriguée d'un patrimoine culturel incontestable, la France est encore riche de grandes entreprises insérées dans le commerce mondial et de start-ups technologiques à la pointe dans les mathématiques – science-clé dans le monde de l'information.
Ce qui la menace au premier rang n’est pas un péril extérieur, mais son mal-être actuel : entravée par le tas de spaghettis de ses institutions collectives, elle est habitée par une dépression qui nourrit peurs et regrets, et se nourrit d'eux.
Les évènements tragiques de 2015 montrent la nécessité d’accroître notre capacité à agir et de stopper la désintégration en cours :
– À force de laisser le chômage gangréner notre société et l’éducation ne plus être le ciment du vivre ensemble, notre société est malade de ces deux cancers.
– À force de ne pas avoir entrepris une réelle refondation de nos institutions, nous en avons laissé déraper les coûts et compromis l’efficacité, entamant notre marge de manœuvre présente et future.
– À force de diverger vis-à-vis de nos voisins, nous avons rendu de plus en plus difficile la construction de politiques communes. Or, il est illusoire de croire que nous pourrons faire face seuls aux enjeux et risques mondiaux.
– À force de ne n’associer ni la jeunesse, ni les citoyens, les responsables politiques se sont coupés sans cesse davantage de la société réelle, et ne sont plus en situation de changer ce qui devrait l’être. 
Il est plus que temps d’agir : 2017 doit sonner le réveil citoyen.
Ce livre est tout à la fois un appel à cette prise de conscience, une amorce de diagnostic et une proposition de chemin pour agir.

22 janv. 2016

COMMENT VIVRE CELLE QUE L’ON EST ?

Un moment de grâce
Elle flotte, elle toise, elle survole. Elle est belle, riche, insolente. Elle regarde le monde de haut, ou plutôt de côté car elle n’est qu’une façade. Un écueil passé, un moment où sa vraie nature avait pris le dessus, a laissé des cicatrices, mais alors elle est retournée dans le rang. Il fallait bien pour sa fille, les apparences et la société.
Finalement elle tourne, prisonnière des rails de sa vie comme ce train qu’elle va acheter pour Noël. Drôle de cadeau pour une fille. Mais ce n’est pas tant à elle qu’elle veut offrir un témoignage d’amour, mais à la vendeuse qui lui a dit en être passionnée. 
Il a suffit que leurs regards se croisent pour que la fissure ressurgisse et, petit à petit, finisse par tout emporter. 
A quoi bon en effet circuler sur des rails qui ne sont pas les siens. Simplement avoir le courage de se remettre en cause n’est jamais si simple. Comprendre que se battre pour avoir la garde de son enfant en renonçant d’être celle qu’elle est et vivre loin de celle qu’elle aime n’a pas grand sens. 
Finalement elle lâche prise pour se laisser être emportée… et enfin sortir des rails pour ne plus tourner en rond.
Nous suivons le chemin de Carol sans voyeurisme. Tout est pudeur. Des regards, une main qui s’attarde sur une épaule, des cigarettes fumées nerveusement, des doigts qui s’accrochent, un appareil photo qui est le miroir de notre regard.
Que vous dire de plus… à part de vous conseiller vivement de trouver les deux heures nécessaires pour plonger sans réserve dans les pas de Carol.

20 janv. 2016

CRÉER DE LA VALEUR EST UNE AFFAIRE D’ATTENTION

La création de la valeur comme le bonheur sont là juste devant nous … à condition que nous fassions suffisamment attention.

Extraits de « Bonheur et création de valeur » de Bernadette Babault (2002 - document d'origine en anglais « Happiness and Value Creation ») : 

« Les entreprises et les hommes sont prises dans un piège tendu par un malentendu similaire : les entreprises veulent créer de la valeur, les hommes du bonheur. Nous sommes convaincus que c'est notre but, aussi voulons-nous le faire arriver volontairement. Le malentendu est que, si c'est bien notre but d'atteindre bonheur et création de la valeur, ce n'est pas quelque chose que nous avons à faire advenir. Il est déjà là devant nous ; ce qui nous rend aveugle est notre besoin de le voir volontairement…
La création de valeur arrive partout et tout le temps. C'est un processus fait d'ajustements locaux et de coévolutions… Et ce qui prend une voie ou une autre est bien au-delà des procédures écrites, et ainsi restera invisible aux systèmes d'évaluation. Le système conscient d'une organisation ne peut pas saisir de quoi il est fait. Le management peut voir les résultats, définir des structures, des systèmes et des stratégies et vérifier que les buts sont atteints. Il peut sentir que quelque chose manque dans le paysage, mais il ne peut pas combler ce manque…

Mon approche du conseil est maintenant d'encourager les managers à observer « ce qui est là »… Observer une organisation sereinement et consciemment consiste à écouter des histoires sans les juger...

La première fois que des dirigeants sont encouragés à s'informer sur les situations quotidiennes sans réagir, ils sont sceptiques : « Je suis supposé avoir une opinion, une réponse, autrement pourquoi serais-je le patron ? »… Un PDG m'a dit un jour : « J'incarne la création de valeur ». Quel fardeau !...
Il faut de la compassion et de la patience pour rester attentif sans réagir, mais c'est aussi très gratifiant. Il faut de la force pour voir quelqu'un dans la douleur et résister à la tentation de l'aider, de lui proposer une solution, ou de s'excuser… On suppose que ne pas s'inquiéter est montrer que ce n'est pas important. Or être présent sans s'inquiéter, c'est dire sans aucun mot que « non seulement c'est important pour moi, mais j'ai aussi assez confiance en toi pour te laisser t'en sortir tout seul »…

Pendant que les autres décident où ils veulent aller avant d'embaucher des managers, les grands dirigeants (selon le dernier livre « Good to Great » de Jim Collins) embauchent des managers avec qui ils sentent qu'ils peuvent s'embarquer quel que sera le voyage à faire. Ils cherchent d'abord à avoir les bonnes personnes dans le bus, plutôt que savoir où va le bus. »

18 janv. 2016

CIEL J’AI VU UN UVLI

Quand la réflexion sur les scénarios de sortie de crise fait appel aux OVNI revisités par Madame Irma.

« Finalement, on peut classer les scénarios de sortie de crise en 4 familles, disait un expert lors d'une conférence sur la sortie de crise de 2008. Ce sont :
  • U : D'abord une chute rapide, puis une récession qui dure quelques années et ensuite la reprise. Dans ce scénario, on devrait sortir progressivement de la crise au mieux à partir de 2011. Et rien ne dit que nous ayons déjà fini la chute…
  • V : Là, la chute rapide est suivie immédiatement du rebond. C'est le scenario avancé par le gouvernement. A noter une variante, le W. Dans ce cas, on peut enchainer des crises…
  • L : Moins « optimiste » celui-là. Un scénario, disons à la japonaise. Nous nous installons durablement dans la récession, sans perspective de reprise…
  • I : Le pire. Là, la chute est sans fin…
Maintenant quelles sont les probabilités de ces scénarios ? En faisant la synthèse des prévisions et discours actuels, j'arrive à 40% pour le U, 20% pour le V, 30% pour le L et 10% pour le I. » Silence dans la salle et il commente : « Oui mais je pense que les 10% du I sont un peu surestimés, je pencherais plutôt pour 5%. »

Résumons donc la démarche de cette « expert » dont je viens de refléter exactement les propos :
  1. On peut calculer la probabilité d'un scénario de sortie de crise.
  2. La méthode proposée est de faire la moyenne pondérée du nombre de fois où un scénario est proposé (est-ce seulement en nombre ou en tenant compte du « poids » de l'expert ?) pour trouver cette probabilité.
  3. In fine, on a le droit au feeling de changer une probabilité parce que l'on sent plus ou moins un scénario.
Donc finalement c'est une version revisitée des prévisions de Mme Irma. Voilà un candidat pour le césar du fromage de tête dont j'évoquais le lancement possible dans mon article d'hier (voir « A qui décerner le césar du fromage de tête »).
Et puis tout à coup la lumière m'est apparue : cet expert en mal de repères avait dû avoir une vision. Il suffisait de relier ces 4 lettres pour comprendre qu'il avait vu passer un UVLI, la version « économique » de nos OVNI, une soucoupe volante de la prévision, un extra-terrestre sauveur et visionnaire.

En poursuivant sa logique, on voit que les anglo-saxons sont beaucoup plus optimistes : eux, ils parlent d'UVO (qu'ils ont dérivé des UFO). Ils ont donc éliminés les deux scénarios les plus pessimistes – les L et I – pour le remplacer par le O.
Quel est la logique de ce O ?
Facile, il exprime simplement que tout est dans tout et réciproquement. Ou encore que plus cela change, plus c'est pareil. Une traduction du retour aux origines et de la boucle sans fin du temps.

D'un seul coup, je me suis réveillé de ma rêverie pour me rendre compte que « l'expert » s'était rassis depuis un bon moment et que ce n'était plus lui qui parlait, mais Edgar Morin.
« Si je prolonge les tendances actuelles, nous allons dans le mur et les probabilités de la crise sont catastrophiques.
Finalement, je ne vois qu'une raison essentielle d'espérer : la possibilité de l'improbable. Pourquoi l'improbable peut arriver ? Parce que les crises réveillent les capacités créatrices. »
La vision du cygne noir comme solution…
Alors j'ai eu un éclair : Edgar Morin venait génialement de balayer tous les calculs de probabilité et de trouver un nouveau scénario de sortie de crise, le scénario Z.
Z comme Zorro, le vengeur masqué qui arrive quand on ne l'attend pas, quand on n'y croît plus.
Ce scénario Z, celui de l'improbable et de l'inconnu, pourrait être effectivement le bon !

15 janv. 2016

MÉKONG ET PROUST, UNE RENCONTRE IMPROBABLE

Savoir se laisser perdre pour se donner la chance de la découverte

Le Mékong coule à la vitesse des mots de Proust. Résonance magique entre ce lieu immobile et le temps suspendu. Voilà deux heures que je suis assis sur cette terrasse, seul à déguster cet instant privilégié. Les pages se tournent aussi lentement que l'eau se déplace. Parfois une barque vient glisser lentement. Parfois la duchesse de Guermantes se laisse aller à une confidence. Parfois un paysan vient retourner un lambeau de terre. Parfois un événement inattendu survient au détour d'une réception mondaine.
Synchronicité étrange entre le parisianisme de « A la recherche du temps perdu » et la beauté brute de ce paysage asiatique.

A une heure de là, c'est le « triangle d'or » avec sa noria de cars et de touristes. C'est ce triangle que j'ai quitté – ou plutôt fui – dans la matinée : j'ai laissé la voiture choisir pour moi. Ne pas réfléchir, sentir les lieux, tourner à gauche pour être au plus près du Mékong, regarder distraitement les paysans couper le blé à la main, maudire un peu l'état de la route.
Apercevoir enfin ce lieu étonnant : quelques huttes de bois suspendues au bord du fleuve, une terrasse…
Heureusement que je me suis laissé perdre dans la campagne nord-thaïlandaise. Heureusement que je me suis écarté des rendez-vous programmés. Heureusement que je n'ai lu aucun guide, demandé aucun conseil.

Ce lieu n'existe encore pour personne. Il n'est référencé nulle part. Comme un espace entre parenthèses. Un espace perdu. Un espace dessiné pour recevoir la prose proustienne.
C'était en août 2007. Les photos ci-jointes vous en donnent une idée …
Savoir lâcher prise pour découvrir. Savoir faire le vide pour se donner la chance de faire des rencontres. Savoir n'écouter personne pour écouter la vie.
Savoir « partir à la recherche du temps perdu » pour se trouver et faire le plein d'idées et d'émotions…

(Je suis retourné dans cet hôtel en 2009 et 2011, cette fois en prenant le temps d'y séjourner. Une étape que je recommande chaudement ! L'adresse exacte est : Rai Saeng Arun : 2 Moo 3 Baan Pakhub, Tambon Rimkong, Chiangkhong, Chiangrai 57140 et le site web pour les réservations est http://www.raisaengarun.com)

13 janv. 2016

POURQUOI LE MOUSTIQUE PIQUE-T-IL ?

Dieu a-t-il voulu cela ?

Souvenir d'été, de lumière et de fenêtre laissée ouverte… La nuit fut ensuite une longue suite de bourdonnements, de batailles sans fin où une main maladroite et endormie essayait désespérément de mettre un terme à la vie de cet insecte, de ces réveils où l'on le mesure l'étendue des dégâts au nombre de ces cloques rouges, et des jours qui suivent où la démangeaison vient rappeler le danger de la fenêtre ouverte… Sympa, non ?

Mais, au fait, pourquoi le moustique nous pique-t-il ? Ou plutôt comment l'évolution a-t-elle pu mettre au monde ce trublion nocturne, ce porteur de malaria et autres joyeusetés ?
Par hasard et pour rien, comme les autres !

Au début – il y a longtemps, très longtemps –, un ancêtre lointain du moustique avait développé un appendice pour sucer un liquide, probablement de l'eau. Pratique pour survivre et boire rapidement.
Un jour, l'un d'eux s'est par erreur posé sur une peau quelconque – humaine ou animale comme vous voulez –, et par coïncidence, il a appuyé sa tête et l'appendice a pénétré la peau. Là, il a trouvé un liquide riche et nourrissant : du sang. Il a trouvé cela tellement bon, qu'il en est devenu complètement accro. Il en a même parlé à ces congénères…

Et voilà, comment une espèce est devenue une sorte de vampire nocturne. Par le hasard de la rencontre d'un appendice créé pour boire de l'eau et d'une peau perméable pour assurer la respiration.
Cette rencontre fortuite a modifié le cours des espèces : le moustique est né et la malaria a pu se propager…
Cette anecdote que je viens de vous raconter est tirée de la fin du livre de Stewart « Dieu joue-t-il aux dés ? ».
J'aime bien son côté gentiment déstabilisant. On ne peut plus penser l'évolution de la même façon et le moustique prend un nouveau relief !

11 janv. 2016

ON EST VRAIMENT BIEN NOURRI DANS CETTE FERME !

Le futur est rarement le prolongement du passé

« Notre part de marché actuelle est de 16,2%. Au pire, l'année prochaine, elle sera au moins de 15%. » 
« Notre chiffre d'affaires de l'année dernière a été de 521 M€. Pour cette année, il sera au minimum de 500 M€. Cette prévision est d'autant plus prudente, que nous avons toujours progressé les 5 dernières années. »… 
Je pourrais multiplier les citations de ce type : difficile de comprendre que le futur ne sera pas « dans la tendance » du passé, que le pire est possible, que la rupture est toujours là, latente. Qu'une part de marché peut s'effondrer brutalement, qu'un chiffre d'affaires n'est jamais certain.

Et pourtant… 
Il a fallu la crise de 2008 pour rouvrir les yeux de certains stratèges.
C'est le syndrome de la dinde de Noël qui, en novembre, pense : « Cette ferme est vraiment géniale. La nourriture y est bonne et abondante, je peux dormir toute la journée si je veux. Le rêve, quoi. » 
Attention aux lendemains qui déchantent. 

Comme l'a écrit Nassim Nicholas Taieb dans le Cygne Noir : « Au cours des cinquante ans qui viennent de s'écouler, les dix jours les plus extrêmes sur les marchés financiers représentent la moitié des bénéfices. Dix jours sur cinquante ans. Et pendant ce temps, nous nous noyons dans les bavardages. » 

La crise de 2008 n'est pas un « accident ». Elle n'est qu'un « cygne noir » de plus…

8 janv. 2016

JE HAIS UN PIVERT !

Il y a des limites à ne pas à franchir… même pour les piverts

J'aime la campagne, son calme, le rythme naturel de la vie, celui des arbres, des animaux… et bien sûr aussi des oiseaux. Ou plutôt, des oiseaux en général, car je fais actuellement un blocage mental sur un pivert.
Je m'explique.

Tout a débuté il y a 2 ans quand ce pivert a commencé à exercer ses talents de perforateur sur les volets de ma maison en Provence.
Au début, rien de très spectaculaire. Était-il encore un dilettante à l'époque, ou alors trop jeune, ou trop peu expérimenté.
Toujours est-il que ses trous étaient peu nombreux et qu'il ne s'attaquait pas aux volets de la maison principale, préférant les volets en pin de la maison secondaire.
Puis tout a dégénéré quand il est tombé « amoureux » des volets en bois exotique. Il a amélioré sa technique en étant capable de s'attaquer même aux portes du garage, tout en faisant des ronds presque parfaits.
Il est alors entré dans une attaque délibérée de tous les volets et portes de ma maison. A ce jour, bien peu y ont échappé… mais pour combien de temps ? Les photos ci-jointes vous donnent une idée de son œuvre et de son talent.

Je reconnais que ce pivert est un « être d'exception », une forme d'artiste à sa façon, mais, là, il exagère vraiment.
Un matin alors que j'étais seul dans la maison, j'ai été réveillé par des coups réguliers. Un toc toc inconnu et entêtant. J'ai mis quelques minutes à comprendre qu'il devait s'agir de lui – le pivert – en train de s'attaquer au volet de la fenêtre de ma chambre. Je me suis alors précipité dans la salle de bain attenante, me suis penché par la fenêtre et l'ai vu, consciencieusement au travail. Il a tourné la tête. Pendant une seconde, nous nous sommes regardés, puis il a, lâchement, pris la fuite. Ce jour-là, j'ai regretté de ne pas être chasseur et de ne pas avoir une carabine.

Faire le vide, évacuer la haine accumulée, savoir prendre la vie comme elle vient, c'est facile à dire… mais quand on est face à une telle obstination, une telle volonté de nuire… Car enfin, des arbres, il y en a partout tout autour. Alors pourquoi s'en prendre à mes volets ? Que lui ai-je fait ? A-t-il été martyrisé dans sa petite enfance ? Est-ce qu'il ne supporte pas les lieux clos et obscurs ? Ou ….
Veuillez m'excuser de vous avoir pris à témoin de ce combat personnel, mais ce blog est aussi pour moi un exutoire. Et peut-être que le pivert va sur internet et lit mon blog. Qui sait ? Ou alors un de ses amis ? Et peut-être prendra-t-il conscience qu'il a largement dépassé les limites de la bienséance.
Car, comme cet enfant victime des agissements de son poisson rouge (voir la vidéo ci-dessous), je dis au pivert : « Tu pousses le bouchon un peu trop loin, Maurice ! ».