23 janv. 2009

CLAVIER AZERTY, INCONSCIENT ET INEFFICACITÉ COLLECTIVE

Tout un chacun nous sommes devenus « conditionnés » par le clavier AZERTY, et, même si nous ne sommes pas des experts de la frappe, nous avons progressivement mémorisé la place des touches et une bonne partie de notre frappe se fait de façon inconsciente : nos doigts « savent » où sont les touches. Si vous en doutez, prenez un clavier QWERTY (la version anglaise du clavier) et vous allez être surpris du nombre de nouvelles fautes que vous allez commettre.

Or d’où viennent ces claviers AZERTY et QWERTY.

Voici la réponse donnée sur le site « Dis pourquoi Papa » : « Il s’avérait que les utilisatrices des machines à écrire tapaient trop vite. Certaines tiges se levaient en même temps et bloquaient. Sholes, en 1868, eut alors l’idée de séparer, de part et d’autre du clavier, les lettres fréquemment utilisées en langue anglaise comme le Q, le R, E, le W, etc.

Ainsi, les tiges correspondantes s’emmêlaient moins lorsque la frappe était rapide. Cela donna le clavier QWERTY. Une simple adaptation à la langue française, et le clavier AZERTY que l’on connaît était né. En fait, la disposition que nous connaissons n’est purement due qu’à un problème mécanique au détriment de l’ergonomie. »

Je ne sais pas pour vous, mais, quand je tape sur le clavier de mon ordinateur, je n’ai pas vraiment l’impression que cela risque encore de provoquer le blocage de tiges métalliques… Et pourtant les claviers sont toujours AZERTY en français, QWERTY en anglais.


Des tentatives de les remplacer par des claviers pensés selon une logique ergonomique ont bien eu lieu. Redonnons la parole à « Dis pourquoi Papa » : « C’est pour cela que dans les années 30, aux États-Unis, August Dvorak (professeur à l'université de Washington) inventa une disposition des touches du clavier de façon optimisée non pas pour les problèmes mécaniques, mais pour le confort de l’utilisateur. Les consonnes et les voyelles les plus utilisées étaient disposées sur la ligne centrale. Un peu plus tard, une autre disposition fut mise au point sous le nom DIATHENSOR, correspondant aux 10 lettres les plus utilisées en langue anglaise. »

Sans succès. Inertie des habitudes.

Résultat : notre inconscient est structuré par une architecture désuète et ne présentant plus aucune justification.

Bel exemple d’inconscient contreproductif qui montre, comme la reprogrammation des habitudes collectives, est difficile…


3 commentaires:

Anonyme a dit…

L'histoire de la disposition des touches de clavier positionnées pour ralentir les dactylos a toujours constitué une bonne histoire. Elle est même devenue une référence pour prouver que la force de l'habitude prend le pas sur la rationnalité.

Malheureusement, il semble qu'il s'agisse plus d'une "légende urbaine" que d'une vérité démontrée.

Pour preuve, cette article publiée en 1990 aux Etats-Unis dans le Journal of Law & Economics qui tend à prouver qu'à l'époque où le clavier QWERTY s'est imposée, une forte concurrence a existé pour promouvoir d'autres configurations. Mais aucune d'elles n'a réussi à démontrer une supériorité technique.

Anonyme a dit…

Le même message que précédemment mais avec la référence !

L'histoire de la disposition des touches de clavier positionnées pour ralentir les dactylos a toujours constitué une bonne histoire. Elle est même devenue une référence pour prouver que la force de l'habitude prend le pas sur la rationnalité.

Malheureusement, il semble qu'il s'agisse plus d'une "légende urbaine" que d'une vérité démontrée.

Pour preuve, cette article publiée en 1990 aux Etats-Unis dans le Journal of Law & Economics qui tend à prouver qu'à l'époque où le clavier QWERTY s'est imposée, une forte concurrence a existé pour promouvoir d'autres configurations. Mais aucune d'elles n'a réussi à démontrer une supériorité technique.

http://www.utdallas.edu/~liebowit/keys1.html

Robert Branche a dit…

oui comme quoi on finit à s'habituer à tout... Je crois quand même que de meilleures performances ont été constatées avec d'autres claviers (mon article a été repris sur AgoraVox et certains commentaires ont apporté cette information... mais je n'ai pas vérifié).
Mais ce qui m'intéresse le plus au travers de cette anecdote, c'est l'exemple d'une origine cachée et quelque peu décalée... ce qui est souvent le cas.
Je vais revenir sur ce thème dans plusieurs articles à venir