16 déc. 2009

« NOUS SOMMES PLUS STRESSÉS QU’OBÈSES »

Patchwork tiré du « Nouvel Art du temps » de Jean-Louis Servan-Schreiber

« Le vocabulaire courant nous met sur de fausses pistes. « Gagner » ou « perdre » du temps n'a aucun sens. Nous disposons de la totalité du temps disponible, lequel est imperturbable et non modifiable. »
« Ce n'est plus la lumière solaire, mais l'heure d'entrée et de sortie de l'usine qui rythme les journées. (…) Et comme l'ouvrier ne fabrique plus lui-même ses aliments ou ses vêtements, il doit s'adapter aux horaires d'ouverture de ceux qui vendent. Quand, enfin, beaucoup plus tard, les conquêtes sociales, lui permettent d'introduire des loisirs dans sa vie, il lui faut aussi être à l'heure pour le début su spectacle ou de l'émission de télé. »
« Le Choix du moment : Notons que c'est l'écriture et non l'imprimerie qui a permis de décaler la naissance d'une idée de sa réception parmi nous. (…) Aujourd'hui, ce pouvoir de décalage entre production et usage s'est généralisé grâce à une prolifération des machines. Le congélateur, (…) le magnétoscope, (…) et toutes les messageries écrites ou parlées. »
« Nous réfléchissons bien plus à l'emploi de notre argent, renouvelable, qu'à celui de notre temps, irremplaçable. »
« Le grand morcellement de notre temps ne s'est propagé que depuis la Seconde Guerre mondiale. (…) Les déménagements, (…) les changements d'employeurs, ou même de métier, (…) les amours successives (…) A une vie courte aux temps peu nombreux, s'est substituée une vie longue aux temps multiples et mêlés. » 
« Plus stressés qu'obèses : ulcères, crises cardiaques ou cancers naissent dans le sillage du stress, qui est au temps ce que l'obésité est à la nourriture. »
« Nous travaillons sans recul. Pour un canon, c'est un progrès. Pas pour un cerveau. »

2 commentaires:

Unknown a dit…

Bonjour Monsieur BRANCHE,

J'ai suivi avec intérêt votre échange soutenu sur la mémoire avec Monique Le PONCIN-SEAC'H, le 15 décembre dernier à Polytechnique.

Pour alimenter la réflexion, je vous propose de lire un article paru dans le numéro 437 de "La Recherche" cahier spécial de janvier 2010 et intitulé "une trace physique de la mémoire" (pages 55, 56 et 57).

Cordialement,

Hervé SEAC'H
17/12/09

Robert Branche a dit…

Merci ! Vous est-il possible de scanner l'article et de me l'envoyer à mon adresse email ?