La vie est souvent
affaire de double jeu…
Après deux livres consacrés au management, voici mon premier roman,
"Double J". Il est disponible d’ores et déjà chez mon éditeur L’Harmattan, et bientôt sur tous les sites de ventes en
ligne, et dans les grandes librairies.
À cause d’une blessure
d’enfant toujours présente, l’un s’était enfermé dans le monde virtuel des mots
et des mathématiques. Sans raison avouée, l’autre s’était plongé dans
l’effervescence du monde des affaires et des voyages.
L’un comme l’autre n’avait
jamais aimé que soi-même. L’un comme l’autre s’amusait avec des corps de
passage et sans lendemain. Leur rencontre a tout bouleversé, et ils se sont
retrouvés ensemble. L’un a donné ses mots, l’autre sa peau. Mais sera-ce
suffisant ?
L’un est Jean, l’autre Jacques.
Deux prénoms qui se répondent, deux je qui s’entremêlent et se manipulent, deux
jeux qui s’articulent et s’opposent.
Jean arrivera-t-il à vivre,
sans les mots qui l’habitaient depuis l’enfance ? Jacques supportera-t-il
d’être dans une peau qui ne lui appartient plus vraiment ?
Double J nous emmène dans un
jeu de miroirs dans lesquels l’histoire rebondit sans cesse de manipulation en
manipulation.
Le tout début du roman :
Assis sur le rebord du mur,
le visage balayé par la pluie, frissonnant malgré la chaleur de cet après-midi
de début d’été, je regardais mon manuscrit se dissoudre devant moi. Des heures,
des jours, des semaines de travail coulaient là depuis le papier détrempé.
Comme un fleuve de sang, l’encre rouge se répandait, et mon roman inachevé
agonisait, sans bruit, sur les pierres du mur. Elles, solides, se supportant
mutuellement, fortes toutes ensemble, se teignaient de mes mots et
s’habillaient de ma pensée diluée, la destruction de ma création mentale venant
recouvrir le puzzle minéral que j’avais construit quelques années auparavant.
Une revanche de la pierre sur l’idée, du dur sur le mou, de la force sur
l’intelligence, de la violence sur la pensée. Pendant des jours et des jours,
me servant de pierres arrachées au sol, j’avais dessiné des lignes qui
structuraient le jardin et enserraient la piscine. Pendant des jours et des
jours, me servant de mots arrachés à mon imaginaire, j’avais dessiné des lignes
qui esquissaient mon roman et en meublaient les pages. La brutalité de l’orage
avait saisi ma négligence pour fondre les deux en un, et finalement détruire ce
qui n’avait pas été suffisamment encré dans le réel. L’eau venait de me mettre
à mort une deuxième fois.
« Tiens, mets cela sur tes
épaules, sinon tu vas prendre froid, me dit Jacques ».
Assourdi par la violence de
l’orage et la disparition de mon roman, je ne l’avais pas entendu arriver.
« Ce n’est pas si grave,
continua-t-il en pressant doucement la base de mon cou. Tu peux toujours le
réécrire. »
Je regardai un moment son
sourire, puis me retournai vers mon manuscrit qui coulait.
Il ne comprenait pas, pensai-je, il ne me comprenait pas.
Il ne comprenait pas, pensai-je, il ne me comprenait pas.
2 commentaires:
Bravo pour ton premier roman!Je me réjouis de le lire bientôt...
merci Robert!
je navigue un peu comme toi entre Polytechnique et les inconscients
mais un manager n'a-t-il pas besoin de quelques points fixes?
j'avais fait un plaidoyer pour un certain irrationnel à Paris, publié dans Plastir, mais suis revenu à plus de rationnel...entre le fixe et le mouvant.
bref quelques points fixes dans l'incertitude...
amicalement et bien à toi.
Nicolas
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