24 janv. 2012

LA VALORISATION FINANCIÈRE CORRESPONDE-ELLE À LA VALORISATION ÉCONOMIQUE RÉELLE ?

Attention à ne pas avoir un système central surpuissant… mais malade
Extrait de Neuromanagement (écrit pendant l’été 2008)
Prenons le cas d’un opérateur de télécommunications. Selon la durée d’amortissement choisie pour son réseau, la rentabilité financière va se trouver très impactée. Or elle n’est pas nécessairement reliée à la réalité économique de ce réseau, c’est-à-dire à son obsolescence technologique. Il en est de même pour bon nombre d’investissements industriels majeurs.
Ajoutons toutes les incertitudes sur la valorisation des actifs immatériels comme par exemple la marque.
On voit rapidement que le mode de calcul de la rentabilité d’une activité ne mesure pas nécessairement sa valeur économique : c’est le résultat de conventions plus ou moins proches du réel.
Or la surpuissance du système financier amène à orienter toutes les entreprises dans une logique financière : il devient l’étalon unique de mesures de la performance et influence directement toutes les décisions prises dans les entreprises.
Il déclenche une fuite en avant de la recherche de rentabilité : si une entreprise a atteint une rentabilité de X %, elle devra l’année suivante dépasser X. Et si elle ne le dépasse pas, comme tout le système financier, par ses modèles d’optimisation, a déjà vendu le profit futur sur les bases de la poursuite de la progression, l’entreprise peut se trouver menacée dans son existence ou du moins perdre son autonomie…
L’exactitude des modèles utilisés devient donc critique. Ainsi, sans contre-pouvoir face à lui, à force de renforcer sa puissance, à force d’élargir son étendue, à force de complexifier sa structure, le système financier risque de dériver du réel, c’est-à- dire de se décorréler de la production effective de richesse.
Attention à ne pas avoir un système central surpuissant… mais malade. 

2 commentaires:

GS a dit…

Ecrit il y a plus de 3 ans... mais encore si vrai aujourd'hui. Encore plus vrai aujourd'hui !

Car rien ne semble dérailler le glouton qui absorbe tout sur son passage.

(Attention alerte cliché !! :) )

L'argent n'est qu'une forme d'energie, à la valeur arbitraire et régie par "les règles du marché" qui conduit à des profs bien moins rémunérés que d'autres professions à l'impact plus faible, ou à des spéculateurs qui roulent sur l'or et demandent l'aide de l'état dès que ça marche plus.

La réalité consensuelle s'est emparé du sujet et c'est maintenant difficile de remettre en cause ce mouvement en marche.

Mais les excès dont nous sommes les témoins nous dérangent profondément et ce système est déjà condamné.

Maintenant tout dépend de comment il va mourir et qui il va entrainer dans son sillage.

J'ai bien peur que ça va faire mal avant que ça aille mieux.

Robert Branche a dit…

Le futur sera ce que l'on va en faire...