Peut-on vivre coupé du reste de l’univers ?
A partir de cette semaine, je
vais me servir des billets du vendredi pour vous parler de livres lus, films
vus, musique entendues ou toute autre émotion ressentie qui, pour une raison ou
une autre, sont en résonnance avec le propos de mon blog.
Pour commencer cette
« série », quelques lignes sur un livre que j’ai terminé
dernièrement, « Spin » de
Robert Charles Wilson, un livre de science-fiction comme je les aime,
c’est-à-dire ceux qui, à partir d’un décalage plus ou moins grand, nous
emmènent dans des mondes qui, tout en restant les nôtres, deviennent au détour
de chaque page, un peu plus troublants. Occasions de voyages mentaux qui
remettent en perspective ce que nous vivons quotidiennement.
Dans Spin, toute l’action se situe de nos jours. Rien de spectaculaire,
aucune technologie décoiffante, aucune prouesse mentale… sauf une : un
soir, sans que personne ne sache pourquoi, ni ne comprenne comment, la Terre
est coupée du reste de l’univers. Elle est « emballée » dans une
sorte de couverture isolante, une barrière qui lui masque toutes les étoiles
sauf le soleil. Et ce n’est pas tout, cette couverture accélère le temps sur
Terre qui s’écoule des millions de fois plus vite. Du coup, la mort du Soleil
est proche, et il ne reste aux humains que quelques dizaines années à vivre.
Comment vivre alors sans
futur ? Faut-il accepter ce « no future » ? Peut-on faire
de ce qui nous dépasse l’occasion de nouvelles découvertes ?
A partir de cette idée
troublante, en s’appuyant sur la vie de deux jumeaux, Diane et Jason, et de
leur meilleur ami, Tyler, Robert Charles Wilson construit une histoire qui
donne le vertige. Il mélange intelligemment
des préoccupations écologiques – Cette barrière limite-t-elle le futur
de l’humanité ou matérialise-t-elle les conséquences de notre consommation de
notre planète ? –, scientifiques – Peut-on en prenant appui sur le temps,
modifier des évolutions ? –, et philosophiques – Comment pourrions-nous ne
pas être nous aussi les fourmis d’autres qui nous dépassent ? –.
Une promenade que je recommande…
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